La lutte contre le terrorisme implique le développement et la démocratie

Le conflit en Libye pourrait déstabiliser les pays limitrophes.
Le conflit en Libye pourrait déstabiliser les pays limitrophes.

L’expérience acquise sur le terrain par l’Algérie de la lutte contre le terrorisme suscite un intérêt croissant des chancelleries étrangères qui découvrent les dangers de ce phénomène transnational. Il est reconnu le rôle stratégique de l’Algérie comme facteur de stabilisation de la région et que toute déstabilisation aurait un impact négatif sur toute la région devant lier démocratie et développement car existe un lien dialectique entre sécurité et développement. C’est l’objet de la rencontre qui a lieu le 07 septembre 2016 à Alger, un important atelier international sur «le rôle de la démocratie dans la prévention et de la lutte contre l’extrémisme et le terrorisme.

1.- Les relations entre les deux rives du Sahara et les dynamiques de la conflictualité saharienne actuelle interpellent tant les pays de la région que l’Europe et les USA. Des stratégies d’adaptation sont nécessaires de l’Occident et particulièrement l’Europe en direction de leur Sud et sur les relations de toutes natures entre le Maghreb et l’Afrique. D’où l’importance d‘analyser les politiques africaines, maghrébines, les mutations de la géopolitique saharienne après l’effondrement du régime libyen, les conséquences pour la région des tensions au Mali, l’importance des échanges économiques (formels et informels) et des échanges humains de part et d’autre du Sahara, les flux migratoires notamment des migrants subsahariens qui s’installent désormais dans les pays du Maghreb. Cet espace est soumis à des logiques géopolitiques divergentes, et doit inciter l’Occident d’avoir une autre vision de notre Sud en évitant une vision européo centriste. Car, à la lumière des derniers attentats en Europe, il y a lieu d’éviter des déclarations hâtives de verser dans la xénophobie qui alimente le discours des extrêmes, car l’Islam autant que toutes les grandes régions monothéistes le judaïsme, le christianisme sont des religions qui prêchent la paix et la tolérance. Ce qui se passe actuellement ne saurait en aucune manière refléter les idéaux de l’Islam. Aussi, Daech", organisation fondamentaliste ne saurait donc référer les idéaux de l’Islam profilant tant d’une crise tant morale au niveau de certains dirigeants que de l’accroissement de la misère tant en Occident qu’en Orient.

2.- Selon bon nombre d’experts du renseignement, l'origine de la situation présente dans la région provient du conflit au Moyen-Orient mais également de l'intervention occidentale en Libye. Ce qui ne disculpe pas les régimes fondés non pas sur des institutions démocratiques mais sur des relations tribales personnalisées. La plupart des dirigeants du Maghreb de l’Afrique de l’Europe et des Etats Unis d’Amérique s’accordent dorénavant sur la nécessité de coopérer davantage face à la menace de l’insécurité et du crime organisé, insistant sur une coopération étroite des pays du Maghreb et du Sahel. Il est mis l’accent sur l’obligation de mettre en application une stratégie interrégionale qui associe l’ensemble des pays de la zone en plus des partenaires européens –américains du fait que la région est devenue un espace ouvert pour divers mouvements terroristes et autres groupes qui prospèrent via le trafic d'armes ou la drogue, menaçant la sécurité régionale et par ricochet l’Europe et les USA. D’où l’urgence d’une coopération tant régionale que mondiale dans la lutte contre la criminalité transnationale nécessitant une amélioration des bases de données afin de lutter efficacement contre le crime transfrontalier et le terrorisme et d’un Dialogue stratégique qui doit jouer un rôle essentiel afin de renforcer leurs relations futures dans les domaines politique, économique, culturel, scientifique et sécuritaire, notamment de lutter contre le terrorisme international.

3.-Il s’agit donc de lever les contraintes du fait que la corruptibilité générale des institutions, pèsent lourdement sur les systèmes chargés de l'application des lois et la justice pénale en général qui ont des difficultés à s’adapter aux nouveaux défis posés par la sophistication des réseaux du crime organisé. La collaboration inter-juridictionnelle est ralentie par l’hétérogénéité des systèmes juridiques notamment en Afrique du Nord et en Afrique noire. De plus, la porosité des frontières aussi bien que la coordination entre un grand nombre d’agences chargées de la sécurité aux frontières posent de grands problèmes. À terme, la stratégie vise à attirer graduellement les utilisateurs du système informel vers le réseau formel et ainsi isoler les éléments criminels pour mieux les cibler tout en diminuant les dommages collatéraux pour les utilisateurs légitimes. C’est que la résolution de ce mal implique de s’attaquer à l’essence (un co-développement) et non aux apparences comme le montre une étude du Forum économique mondial – WEF- du 14 novembre 2013 qui révèle que fortement secoués par des crises politiques à répétition, les pays d'Afrique du Nord, sont à l'aube d'une crise majeure et sont une source d'inquiétude, ces pays traversant une crise morale du fait du manque de valeurs au niveau du leadership. Le fossé entre les riches et les pauvres devient de plus en plus grand et tandis que l’écart de revenus renforce les inégalités en matière de richesse, l’éducation, la santé et la mobilité sociale sont toutes menacées. L’étude met en garde contre les conséquences pernicieuses du chômage: "une génération qui commence sa carrière dans un désespoir complet sera plus enclin aux politiques populistes alors que l’ampleur de la récession mondiale et le rythme du rétablissement ont laissé des cicatrices profondes, spécialement parmi la jeunesse".

En bref pour nous en tenir à l’importante rencontre d’Alger, il faut rendre hommage l’ANP, aux forces de sécurité et à la diplomatie algérienne qui s’activent pour apaiser les tensions régionales, le terrorisme étant une menace planétaire. Espérons donc pour le devenir de l’Algérie que cette même énergie soit déployée pour consolider le front social intérieur, afin d’éviter l’affrontement direct forces de sécurité –citoyens avec des couts colossaux. L’efficacité de la sécurité intérieure et extérieure doit impliquer les citoyens, supposant l’approfondissement de l’Etat de Droit de la démocratie tenant compte de notre anthropologie culturelle. Car, le succès final dépend d’une large coopération régionale et internationale et une nouvelle politique socio-économique adapté au nouveau monde. Car l'Algérie ne saurait à la fois supporter seul le fardeau financier avec la chute du cours du pétrole, devant à l’avenir mutualiser les dépenses grâce à une coopération régionale et surtout favoriser le développement et la démocratie tenant compte de son anthropologie culturelle, sans laquelle son audience sera limitée à terme.

Dr Abderahmane Mebtoul, professeur des universités

Plus d'articles de : Opinion

Commentaires (1) | Réagir ?

avatar
Kichi Duoduma

D’accord que le terrorisme islamiste est lié au développement, mais s’il vous plait (pas seulement l’auteur de cette contribution mais aussi tous les autres,) arrêtez de répéter que l’Algérie est le fer de lance de la lutte contre le terrorisme islamiste ! Et arrêtez de dire que l’islam et les autres religions monothéistes sont des religions de paix !! Je vais finir par crever d’une apoplexie à force de l’entendre !

1-) L’Algérie n’est pas une force de lutte contre le terrorisme, elle en est la créatrice, et ça nous le savons tous. Le pouvoir a importé en masse et encouragé l’islamisme depuis au moins les années 70, sinon avant. C’est seulement depuis que l’islamisme a menacé ses propres intérêts que le pouvoir algérien essaye de le contenir, pas de l’éradiquer. Il essaye de le réduire à des proportions avec lesquelles il peut s’accommoder, c’est tout, il n’a aucune intention ni aucun intérêt à le combattre de front, sinon il ne construirait pas des mosquées à coups de milliards de dollars et ne permettrait pas de recruter des enseignants qui apprennent à leurs élèves que l’arabe est la langue de Dieu et du paradis et que les musulmans sont le peuple favori d’Allah.

L’Algérie coopère avec les pays occidentaux dans la lutte anti-terroriste pour éviter d’avoir des ennuis, parce que sa survie politique et économique dépend de ces pays, elle ne le fait pas par conviction ou engagement.

2-) Les religions monothéistes ne sont pas des religions de paix et de tolérance, bien au contraire. Ce sont des religions de haine et d’intolérence, toutes les trois. Les soit-disant “chrétiens” modernes ont fourgué au monde entier l’idée que le christianisme est une religion d’amour en se servant de quelques bouts de phrases prises hors de contexte dans la Bible, alors qu’une lecture complète révèle tout à fait l’inverse. La religion est une partie, juste une des facettes, de l’idéologie du groupe. Le capitalisme développé n’ayant que faire d’une idéologie de haine et d’interdiction de tout, a réussi le tour de force de prestidigitation de faire croire que la Bible est pleine d’amour et que Dieu et Jesus sont Amour.

Le judaïsme tout entier est basé sur l’idée que leur dieu les a choisis comme ça pour les mettre au pouvoir au dessus de tous les autres humains, et ils attendent toujours que ce dieu arrive un jour pour réduire tous les non-juifs au rôle de marchepied pour “son” peuple.

Et l’islam, pas besoin d’élaborer. Je me contenterai de dire qu’une lecture du Coran révèle que les terroristes salafistes sont les vrais musulmans, du moins plus vrais musulmans que les autres.