"Babar", la taupe française qui espionne l’Algérie depuis 2009

"Babar", la taupe française qui espionne l’Algérie depuis 2009

Un ancien cadre des services d’espionnage français a révélé que la France, avec un logiciel malveillant du nom de "Babar", espionne un certain nombre de pays dont l’Algérie.

La France espionne l’Algérie. Les Etats-Unis espionnent la France. Tout le monde s'espionne. Même si les chefs d'Etat et de gouvernement jouent les vierges effarouchées, cette information est une réalité connue de tous. Surtout sur le volet économique où l'espionnage des entreprises et laboratoires ignore les pays amis.

La nouveauté ce sont ces révélations confiées par Bernard Barbier, un ancien cadre des services d’espionnage français, et rapportés lors du Symposium de l'Ecole supérieure d'électricité (Supélec). Cet ancien espion confirme les révélations faites déjà par Le Monde en mars 2014. Le quotidien vespéral français avait révélé que les services secrets français espionnait l'Algérie, le Canada, la Côte d'Ivoire, l'Iran grâce à un logiciel.

Bernard Barbier a abondé dans le même sens que les anciennes révélations, rappelant que c’est grâce à un logiciel malveillant du nom de code Babar que la Direction générale des services extérieurs (DGSE, espionnage extérieur français) espionne un certain nombre de pays, dont l'Algérie.

Selon cet ancien limier, le logiciel "Babar" a été détecté par les services canadiens qui ont retrouvé des traces dudit logiciel dans plusieurs pays, comme l’Iran, l’Espagne, la Grèce, la Côte d’Ivoire ou l’Algérie.

L'ancien Directeur Technique à la DGSE, expert en cryptographie et en interception des communications de la DGSE révèle que "les Canadiens ont fait du reverse sur un malware (…). Ils ont retrouvé le programmeur qui avait surnommé son malware Babar et avait signé Titi. Ils en ont conclu qu’il était Français. Et effectivement, c’était un français", explique le cadre de la DGSE.

Les services français écoutaient déjà les conversations des djihadistes en Syrie avec leur famille en France. "Le danger des djihadiste français était connu depuis 2012... quand on a compris ce que faisaient les Français là-bas", confie-t-il. "Pour pouvoir les arrêter, il faut avoir du renseignement humain, mais c'est quasiment impossible, il ne travaille qu'avec ceux qui les connaissent faut arriver à retourner un d'entre eux... il ne travaille qu'avec les gens qu'ils connaissent, après on ne sait pas si les services de renseignements algériens ou marocains avaient ce type de renseignement... La plupart ont la double nationalité..." L'ancien espion refuse de parler de l'échec du renseignement français suite aux attentats en France, préférant parler des attentats empêchés.

Il est à noter enfin que quelques heures après que l'on ait posté la vidéo contenant l'intervention de Bernard Barbier, celle-ci a disparu de la Toile, devenant de fait inacessible à sa source.

Yacine K.

La vidéo

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Commentaires (6) | Réagir ?

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Quelqun EncoreQuelqun

@ Kacem Madani:

Bonjour Kacem,

Je m'attendais à ce qu'il y ait de réactions et surtout des oppositions mais pas forcément la tienne, et pour cause! J'avais cru comprendre que tu avais "eu quelques touches" avec Sidna Ferdinand De Saussure et que tu étais assez branché " littérature linguistique", mais je me suis peut-être trompé.

Je ne prétends pas te faire changer d'avis sur la langue arabe en tant que langue de l'oppresseur, langue dominante, véhicule d'une culture hégémonique..., mais je me plaçais d'un point de vue PUREMENT STRUCTUREL ne prenant la langue QUE comme SYSTEME ayant ses propres mécanismes de fonctionnement.

Bél3abia, j'ai "tenté" de prendre l'arabe en tant que système expurgé de toute considération idéologique, culturelle, théologique... th'fahmédh nagh ala?

Heureusement que l'API (Alphabet Phonétique International) existe ! Car les étudiants en langue (ou apprenants si tu veux) non-francophones auraient pu se faire des entorses de la langue, des déchirures de ligaments croisés du larynx... à force de tenter de distinguer les "é" ouverts des "é" semi-ouverts, du "A" postérieur, du "A" antérieur...

La structure de la phrase, elle, est on ne peut plus aléatoire en français en dépit des règles établies. Ainsi, "Je mange une pomme" donnant "Sujet + Verbe + COD" devient "Je la mange" donnant "Sujet + COD + Verbe"... et chapeau à celui ou celle qui nous expliquera d'un point de vue PUREMENT linguistique le pourquoi de cette logique.

Bref, akéni ikdénighakéne une fois, "ma aras3ârqént i wouchéne, yétsarra édoummar ghaf yarzazéne" et je peux tout à fait le comprendre.

Quant à l'expression même de "langue française butin de guerre", elle pourrait traduire à elle seule toute l'aliénation qu'un colonisé pourrait avoir envers son oppresseur. En d'autres termes, expliquez-moi comment le même colonisé peut crier sur tous les toits l'injustice due à l'hégémonie d'une langue étrangère (arabe) sur la sienne (tamazighth) et, en même temps, REVENDIQUER une autre langue non moins étrangère (le français) comme butin de guerre? De mon point de vue, il ne s'agit là que de l'expression d'un des nombreux complexes que pourrait avoir un colonisé envers son oppresseur. D'ailleurs, dans le même sillage, je pourrais me "risquouiller" à faire un parallèle avec ces centaines de basané (e) s que l'on qualifie de communauté magh.. ou muzz.. et qui jettent leur dévolu sur la famille Le Pen, non par une quelconque adhésion aux idées de ces derniers, mais plutôt par envie d'effacer le caractère basané des tronches et la consonance des prénoms.

Wakila, même en m'efforçant d'être le plus clair possible, je n'ai finalement pas pas réussi. Ma3liche.

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Aguellidnz

@ Quelqun

... "Je mange une pomme" donnant "Sujet + Verbe + COD" devient "Je la mange" donnant "Sujet + COD + Verbe"... et chapeau à celui ou celle qui nous expliquera d'un point de vue PUREMENT linguistique le pourquoi de cette logique.

Il me semble que tu n’a pas remarqué que c’est la même chose en Tamazight : Je mange une pomme" donnant "Sujet + Verbe + COD" devient "Je la mange".

Par contre en Anglais (en Allemand aussi), c’est comme en Arabe : I eat it (a ‘kulu ha).

Quant au pourquoi du sens « butin », à mon avis, c’est dû à son utilité par rapport aux besoin « d’urgence », du quotidien : pendant que la langue arabe continuait à « s’exciter » dans ses domaines préférés/prioritaires, et qui font la force de son imposition, le pays devait inéluctablement continuer à tourner (dans tous les domaines techniques et scientifiques). Sans rompre avec l’outil (la langue) qui assure la relève, professionnelle, entre générations.

Encore aujourd’hui, par exemple, il est inconcevable de voir le personnel d’une centrale électrique assurer son fonctionnement en arabe. Il est de même pour le domaine médical. D’où ce concepts d’un outil ayant une valeur active et productive. Quant aux complexés, ... y-a-t-il moyen de s’en sortir ?

Au lieu de fonder, tête basse, dans l’arabisation, il fallait opter plutôt pour l’anglais en y mettant petit à petit de la dose sans exclure le Français kammim.

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