Les chars turcs s'enfoncent dans le territoire syrien

L'armée turque pénètre dans le territoire syrien.
L'armée turque pénètre dans le territoire syrien.

La Turquie a tous les droits d'intervenir si les forces kurdes ne se retirent pas rapidement à l'est de l'Euphrate, plus loin de la frontière turque, a déclaré jeudi le ministre turc de la Défense Fikri Isik.

La Turquie a envoyé ses troupes sur le sol syrien. L'offensive est sans précédent. Son objectif ? Repousser, voire éliminer les forces kurdes, Daech et éventuellement ouvrir la voie aux éléments de l'Armée syrienne libre (ASL), répliés jusqu'à présent en Turquie. En d'autres temps, cette attaque aurait constitué une grave violation du territoire syrien, mais le chaos dans lequel est plongéé ce pays ne laisse plus le temps pour finasser avec les lois internationales.

"Bouclier de l'Euphrate", c'est le nom de l'opération, pourrait être une tentative de faire oublier l'attantat suicide de Gazantiap, samedi soir, et qui a coûté 54 morts et des dizaine de blessés. En plus de l'infanterie, les F16 turcs ont mené plusieurs raids. "Pour le moment ils ne se sont pas retirés, nous suivons avec grande attention ce processus (...) ce retrait est important pour nous", a dit M. Isik qui s'exprimait sur la chaîne NVT au deuxième jour d'une offensive des rebelles syriens, soutenus par l'armée turque. Cette opération a permis de chasser le groupe Etat islamique (EI) de la localité syrienne de Jarablos (nord).

Cette opération est motivée par la volonté d'Ankara d'empêcher la prise de contrôle par les milices kurdes de cette localité et d'ouvrir un corridor pour les rebelles modérés, selon un responsable turc.

Les Forces démocratiques syriennes (FDS) avaient lancé le 14 août la bataille d'Al-Bab, le plus important bastion de l'EI dans la province d'Alep. S'ils capturent cette ville, les Kurdes pourront relier le territoire sous leur contrôle, d'Afrine à leurs régions dans le nord-est de la Syrie.

"Une petite partie des FDS s'est retirée à l'est de l'Euphrate. Mais le gros de ces forces est encore à l'ouest, a déclaré à l'AFP le directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), Rami Abdel Rahmane, citant des sources sur le terrain. "Les Kurdes n'abandonneront pas leur rêve (de relier leurs régions autonomes), malgré toutes les pressions internationales", a-t-il ajouté.

Damas a condamné cette offensive sur son territoire sans pour autant aller plus loin, étant évidemment incapable d'organiser la moindre riposte.

Des barils d'explosifs sur des enfants

A Alep, l'oeuvre des bouchers se poursuit. Au moins onze enfants et quatre femmes ont été tués jeudi par des barils d'explosif lancés par des hélicoptères du régime sur un quartier rebelle du sud d'Alep, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).

Onze enfants et quatre femmes ont perdu la vie à cause de la chute de barils d'explosifs sur des maisons d'habitation à Bab al-Nayrab, dans le sud de la ville. Deux femmes et six enfants étaient de la même famille, a affirmé l'Observatoire. Par ailleurs, huit civils, dont deux enfants, ont été tués par des bombardements rebelles sur des quartiers gouvernementaux, selon la même source.

Ancienne capitale économique du pays, Alep est coupée en deux depuis juillet 2012, avec à l'est les quartiers rebelles et à l'ouest les quartiers tenus par le régime. Depuis des mois, une des batailles urbaines les plus acharnées déchire cette ville.

L.M.A./AFP

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Commentaires (2) | Réagir ?

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adil ahmed

merci pour les informations

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haroun hamel

Depuis le début des hostilités en Syrie, les troupes Kurdes au nord ont empêché l'EI de s'accaparer leur vaste territoire, malgré le manque d'armements par rapport aux djihadistes. Ces Kurdes sont restés loyales au gouvernement Syrien durant toutes ces années où Erdogan déversait des dizaines de milliers de djihadistes depuis sa frontière. En l'espace de quelques semaines, suite au pseudo coup d'état contre Erdogan et à sa volte face vis à vis de la Russie et ses déclarations, non encore traduites sur le terrain, de vouloir lutter contre les djihadistes, le président Syrien plante un couteau dans le dos de sa population Kurde pour plaire à Ankara. Finalement la traîtrise, est inscrite dans les gènes de ces pouvoirs Arabes et tout ce qui leur arrive, ils le méritent.