Le tourisme peut sauver l’Algérie !

LeTassili N'Ajjer, le rêve que tout touriste souhaite faire.
LeTassili N'Ajjer, le rêve que tout touriste souhaite faire.

Si l'Algérie avait su tirer profit de ses potentialités naturelles, le tourisme aurait été sa plus grande chance! Encore plus porteuse que le pétrole, l'agriculture ou l'industrie. Fausse ou vraie, cette affirmation mérite aujourd'hui réflexion et étude. Certes, quiconque lit cela parmi mes compatriotes dirait que j'étais pris dans une ivresse de naïveté ou vivais carrément dans un autre monde.

Or, en ces temps durs où l'on nous martèle sans cesse de nous serrer la ceinture, penser à ce créneau peut sérieusement nous sauver et, pourquoi pas, permettre à l'Algérie un décollage économique sur le long terme. Tous les atouts sont là : un littoral merveilleux s'étendant sur près de 1200 km, un climat méditerranéen doux et agréable, des plages, des plaines, des montagnes et des paysages magnifiques, des lieux pittoresques et des sites historiques de valeur, un riche arrière-pays qui regorge de belles surprises, un désert des plus beaux de la planète, etc.!

Qu'est-ce qui manque donc pour que "la machine touristique" s'emballe ? Pourquoi gâche-t-on ces trésors que, pourtant, nombre de nations nous envient ? N'est-il pas honteux que nos revenus en matière de tourisme représentent moins de 8% du P.I.B alors qu'à titre d'exemple, le Maroc, destination touristique par excellence, est classé à la 29eme place au niveau mondial et compte investir davantage afin d'arriver à 20 millions de touristes à l'horizon 2020 ? Et puis, pourquoi nous rangeons-nous presque en queue de peloton dans ce même classement bien que nos conditions sécuritaires soient maintenant beaucoup plus favorables qu'auparavant ? La réponse ne se fait pas attendre : le manque de volonté politique ! Nos responsables n'ont développé aucune stratégie nationale efficace en ce domaine dans le cadre d'"une alternative totale au Tout-Pétrole". Presque rien fait aussi pour la formation des jeunes, des moniteurs et des cadres spécialisés dans l'accueil, l'accompagnement et l'orientation des touristes (bureau d'études du marché, prise en charge, marketing, publicité, etc.). Encore moins pour amener les Algériens à saisir le sens réel du tourisme et s'interroger comment ces derniers l'envisagent. Seraient-ils "fiers" et repoussants par exemple, du point de vue mentalité ou comportement, envers le touriste étranger? Ont-ils des difficultés à bien s'y prendre avec lui ? Qu'est-ce qui peut les déranger chez lui : la mixité, la liberté, la modernité, l'incompatibilité des traditions, la peur de la corruption des mœurs de leur société par l'argent de la devise, etc.? Qu'en est-il de notre diaspora, nos émigrés ? Enfin, quel regard posent-ils sur leurs voisins Tunisiens et Marocains en ce qui a trait à ce point précis ?

L'Arc de Trajan, une merveille à découvrir.

Bref, il convient de s'intéresser à "la psychologie de l'Algérien d'aujourd'hui" dans une réforme globale et intelligente incluant les perspectives touristiques. Ensuite vient le problème du faible budget alloué au secteur et le peu de placements financiers dans les infrastructures. Là, il va falloir miser sur l'Etat et l'arsenal des impôts pour réactiver "le triangle éducatif-universitaire-touristique", une sorte de plaque tournante avec pour vecteur principal le diptyque "éducation-investissement".

La Grèce et même la Tunisie sont déjà pionnières. Il est vrai toutefois que nul pays n'est à l'abri d'excès d'incivisme, à la différence près, que chez nous ces excès-là tendent à devenir le trait caractéristique. D'où l'urgence de ce travail de proximité auprès de nos concitoyens, de pédagogie, d'approches mercantiles novatrices, etc. Autant dire, «un commerce d'avenir» par lequel on tente de «fidéliser la clientèle touristique», moyennant des avantages de toutes sortes.

Kamal Guerroua

Plus d'articles de : Politique

Commentaires (14) | Réagir ?

avatar
adil ahmed

merci

wanissa

avatar
adil ahmed

MERCI

visualisation: 2 / 13