Changer qui... et comment revoir la gouvernance en Algérie ?

Bouteflika, un chef d'Etat, malade, et plus que jamais aux abonnés absents.
Bouteflika, un chef d'Etat, malade, et plus que jamais aux abonnés absents.

Ces derniers temps, tout un chacun de nous s'interroge en chœur avec la voix des autres, presque de la même façon et avec quasiment la même pointe d'inquiétude : changer qui ou quoi en cette pauvre Algérie, à présent désorbitée du monde de la réalité, déçue de ne pas être elle-même, désorientée, déconcertée... perdue, etc. ?

Comment, pourquoi et par quels moyens amener les élites, les étudiants, les masses, les citoyens, etc., à accepter que le changement est le sel de l'histoire ? Et qu'il est, de surcroît, une loi nécessaire et irrémédiablement secourable pour la nature humaine ? Et puis, d'où pouvons-nous, nous les Algériens, puiser l'énergie nécessaire pour une réforme globale d'envergure de notre société, nos administrations, nos universités, notre manière de penser et d'être, etc. ?

Il est clair que cette série de questions peut prendre d'autres dimensions au fur et à mesure que notre destin national actuel dessine des courbes trop sinueuses, trop incompréhensibles et trop ambiguës pour être cernées dans leur totalité : qui va par exemple changer qui quand tout va mal, en déglingue et partout ? C'est-à-dire, en état de dégénérescence très avancée comme on le constate chaque jour dans nos rues, les cités-dortoirs de nos grandes villes, nos quartiers populaires périphériques, nos écoles, au sommet de l'Etat ou ailleurs! Ceux qui dirigent le pays qui vont changer ceux qu'ils dirigent ou, au contraire, ces derniers qui vont changer ceux qui les dirigent ? Ou par un concours bienveillant de coïncidences, les deux vont changer d'eux-mêmes, spontanément et séparément l'un de l'autre, puissance divine "qoudra", "Mektoub", "Allah ghaleb" aidant ?

Certes, un dilemme kafkaïen d'abord vu l'insaisissabilité "psychique" de notre drame, puis, cornélien entre "l'amour narcissique des uns du statu quo" et "le devoir inéluctable des autres", qui nous incombe tous au demeurant, de changer notre situation et aller de l'avant à la rencontre du progrès. En vérité, à peine les nôtres étaient-ils sortis du cauchemar de "qui tue qui?" en vogue courant des années 1990 qu'ils s'enfoncent aujourd'hui en profondeur dans celui de "qui change qui ?" Autrement dit, à force d'avoir tant enduré et souffert, les nôtres ont commencé à philosopher ! Mais sur quoi ? Sans doute : rien ! Pourquoi ai-je écrit cela ? Je ne mentirai jamais si je vous dis que c'est le décor algérien qui m'en inspire. Lequel invite au pessimisme.

Un exemple, j'ai posé la question suivante à un jeune en Algérie : Espères-tu un jour un changement en Algérie ? Sa réponse : "Non pour le moment! Mais si nos cerveaux et élites rentrent de l'étranger, tout sera possible !". Maintenant, la réponse d'un jeune hyper-diplômé rencontré en France à la même question "Non! Mais si la situation s'améliore là-bas, je vais rentrer, enseigner à l'université, réformer et... aider mon pays". En gros, le citoyen de l'intérieur attend le changement de celui de l'extérieur et ce dernier du premier. C'est le même cas du pouvoir et de l'opposition, des cadres et des chômeurs, des jeunes et des vieux, des actifs et des retraités, des hommes et des femmes, etc. Or, le changement n'est pas exclusif mais inclusif, c'est-à-dire, il doit venir de nous tous, tous,... tous !

Kamal Guerroua

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Commentaires (9) | Réagir ?

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adil ahmed

merci

wanissa

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adil ahmed

MERCI

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