Le parti de Benflis alerte l’opinion sur la dérive dictatoriale du régime

Le parti de Benflis alerte l’opinion sur la dérive dictatoriale du régime

Pour le Bureau Politique, qui vient de se réunir aujourd’hui, le régime de Bouteflika a préparé une loi électorale qui élimine toute opposition et estime que les assauts répétés contre certains médias indépendants allant jusqu’à des incarcérations arbitraires de même que l’élargissement du droit réservé des officiers supérieurs et des officiers généraux s’inscrivent dans la volonté manifeste du régime politique de procéder à une reprise en main autoritaire de la société civile comme de la société politique et à les soumettre à son emprise hégémonique.

Le Bureau Politique de Talaie El Houriyet nous a fait parvenir ce communiqué à l’issue de sa réunion mensuelle ordinaire au siège du Parti le 9 juillet 2016 sous la présidence de M. Ali Benflis, Président du Parti.

A l’ordre du jour de cette réunion figuraient, principalement, les sujets suivants :

1- La présentation d’un rapport sur les activités du Président du Parti ;

2- L’évaluation de la situation politique, économique et sociale à la lumière de rapports sur :

- l’adoption par l’Assemblée Populaire Nationale des deux lois organiques portant sur le régime électoral et la création de la Haute Instance Indépendante de surveillance des élections ;

- l’adoption par l’Assemblée Populaire Nationale des deux projets de loi élargissant le droit de réserve des personnels militaires, des officiers de réserves, ainsi que les officiers supérieurs et les officiers généraux,

- la compagne de restriction des droits et des libertés, notamment celles afférentes à la liberté d’opinion, à la liberté de la presse et au droit à l’information ;

3- Un rapport sur l’état d’avancement des assemblées électives des bureaux communaux du Parti.

Après avoir entendu une présentation sur l’adoption par l’Assemblée Populaire Nationale des projets de lois sur le régime électoral et sur la création d’une prétendue Haute Instance Indépendante de Surveillance des Elections, le Bureau Politique a procédé à un échange de vues approfondi au sujet de ces deux projets de textes législatifs destinés à avoir de graves répressions attentatoires à l’intégrité du pluralisme politique et à la sincérité des processus électoraux dans le pays.

S’agissant du projet de loi sur le régime électoral, le Bureau Politique a constaté :

· Premièrement, que sa finalité est sans équivoque de permettre au régime politique en place de procéder à une reconfiguration autoritaire du paysage politique national de nature à conforter son emprise hégémonique et ses visées totalitaires sur tous les segments de la vie politique nationale et à le munir des moyens nécessaires à sa pérennité et à sa survie ;

· Deuxièmement, que ce projet de loi représente un grand bond en arrière quant à la pratique politique pluraliste à laquelle le régime politique en place a déjà porté des coups sévères par le passé et qu’il s’apprête à réduire à une existence nominale ;

· Troisièmement, que ce projet de loi ferme définitivement les portes devant la réhabilitation de la pratique politique et est voué à alimenter la désaffection citoyenne à son égard à un moment où elle atteint des proportions alarmantes ainsi qu’en témoigne le développement du phénomène de l’abstention à toutes les échéances électorales ;

· Quatrièmement, que ce même projet de loi obstrue toute perspective d’émergence d’une opposition nationale effective comme l’exige toute vie démocratique digne de ce nom ;

· Cinquièmement, que ce projet de loi porte le coup de grâce au principe de l’alternance au pouvoir et met le régime en place en position de se reproduire et de se reconduire non par des procédés politiques mais seulement par les leviers de la violence politique qui lui assure sa main- mise sur toutes les institutions et les appareils de l’Etat.

Le Bureau Politique a exprimé sa forte réprobation de ce projet de loi qui éloigne dangereusement le pays de l’objectif de construction d’un Etat de droit comme il a dénoncé cette nouvelle dérive anti- démocratique qui vient s’ajouter à une longue liste de dérives de même nature qui s’inscrivent au lourd passif du régime politique en place qui croit avoir trouvé dans la fuite en avant la solution miracle à toutes ses déconfitures.

Le Bureau Politique a, en outre, mis en garde contre ces dérives anti- démocratiques par lesquels le régime politique en place croit s’accorder des sursis mais qui sont immanquablement destinées à exacerber l’impasse politique, économique et sociale actuelle et à différer l’insigne urgence de sa prise en charge. Le Bureau Politique a, enfin, relevé que rien n’est plus dérisoire que ces mesquineries politiciennes qui accaparent toute l’attention du régime politique en place alors même que l’Etat national se délite dangereusement, que l’économie nationale est dans un état de perdition avancée et que la déstabilisation sociale se rapproche à grands pas.

Le bureau Politique a par ailleurs débattu du projet de loi organique relatif à la création d’une prétendue Haute Instance Indépendante de Surveillance des élections après son adoption par l’Assemblée Populaire Nationale.

Au sujet de ce projet de loi organique, le débat a établi les constats suivants :

· Le Bureau Politique a relevé avec regret et préoccupation qu’à la différence des autres instances similaires créées dans le monde et même dans le voisinage immédiat du pays à l’effet d’assurer la transparence des processus électoraux et de réunir les conditions d’une véritable vie démocratique, l’instance de surveillance des élections envisagée par le régime politique en place ne procède tout au plus que d’un ravalement de façade destiné à sauvegarder et à perpétuer la tricherie politique et la fraude électorale dont dépendent de manière vitale la survie et la pérennité de ce régime.

· Dans le sillage de ce premier constat, le Bureau Politique a estimé que si le régime politique en place était rassuré quant à sa légitimité, sûr de sa représentativité et convaincu de sa crédibilité dans la société, il ne serait jamais révélé aussi réfractaire à l’idée de la création d’une instance de préparation, d’organisation et de contrôle des élections et intransigeant dans son refus de lui reconnaitre l’indépendance à l’égard de l’appareil politico- administratif que l’accomplissement de ses missions requiert.

· Le Bureau Politique a par ailleurs, relevé que la forte insistance du régime politique en place à exclure totalement l’instance de la préparation et de l’organisation des futures échéances électorales n’est en soi qu’une reconnaissance par ce régime de son intention et de sa résolution à persister dans le recours à la tricherie politique et à la fraude électorale à l’occasion des futures échéances électorales. Dans de telles conditions le Bureau Politique a conclu que cette instance n’aura de pouvoir que celui de conférer un habillage de légalité aux faits accomplis que le régime politique en place aura imposé dans les phases de préparation et d’organisation des scrutins à venir et qui en pré- déterminent l’issue.

· Le Bureau Politique a également dénoncé avec une extrême vigueur le maintien et du renforcement du monopole de l’appareil politico- administratif fraudeur sur la préparation et l’organisation des processus électoraux qui constituent les deux phases dans lesquelles sont mis en place tous les dispositifs de la tricherie politique et de la fraude électorale. En conséquence, le Bureau Politique a estimé que le confinement de l’instance envisagée dans le rôle nominal de surveillance des élections ne garanti d’aucune façon à celle- ci les conditions de transparence, de régularité et de sincérité requises.

· En outre, le Bureau Politique a estimé que le pouvoir discrétionnaire et exclusif de nomination des membres de l’instance ainsi que la sélection de ceux-ci au sein d’appareils gravitant dans la périphérie du régime politique en place sont autant de facteurs qui ôtent à ladite instance l’indépendance, l’impartialité et la neutralité attendues d’elle.

· Le Bureau Politique a conclu à la détermination du régime politique en place à reconduire la tricherie politique et la fraude électorale à l’occasion des prochains scrutins retardant d’autant l’avènement d’institutions légitimes dans le pays et exacerbant, de ce fait, l’impasse politique actuelle dont l’une des causes principales réside dans l’absence de légitimité et de représentativité des institutions républicaines.

Le Bureau Politique a stigmatisé le raidissement autoritaire du régime politique en place. Il a relevé avec une profonde préoccupation sa tendance manifeste à se diriger vers une reconfiguration du paysage politique national conforme à ses seuls intérêts et desseins vers l’imposition d’un pluralisme politique dévoyé et frappé du sceau du clientélisme, de la compromission et de l’allégeance et vers davantage de restrictions des droits politiques et civiques ainsi que des libertés fondamentales, notamment la liberté d’opinion, la liberté de la presse et le droit à l’information.

Le Bureau Politique a considéré que les assauts répétés contre certains médias indépendants allant jusqu’à des incarcérations arbitraires de même que l’élargissement du droit réservé des officiers supérieurs et des officiers généraux s’inscrivent dans la volonté manifeste du régime politique de procéder à une reprise en main autoritaire de la société civile comme de la société politique et à les soumettre à son emprise hégémonique.

Le Bureau Politique a conclu que le régime politique est aux abois, qu’il fait fausse route et qu’il livre des combats d’arrière- garde contre les droits et les libertés. Le Bureau Politique a également conclu que le pays ne souffre pas d’un excès de droits et de libertés mais de leur déficit. Il a enfin conclu, que les véritables problèmes dont le régime politique en place devrait se soucier résident dans l’impasse politique dont il ne sait comment sortir le pays, dans la faillite économique qu’il a engendré et face à laquelle il apparait impuissant et désarmé et dans les prémices d’une déstabilisation sociale qu’il sait ne pas pouvoir conjurer.

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Commentaires (10) | Réagir ?

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moh arwal

Mr Benflis vous occupez l'espace politique des jeunes vous etes vieux et incompétent rentrez chez vous, merçi!!

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Jafnouhou

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- Quelqu'un pourrait-il nous dire depuis quand et dans quelles circonstances la Régence d'Alger porte le nom en Arabe, d'El Djazaïr (Les Iles) , et comment l'appelaient les Turcs? Et l'Emir Abd-El-Kader comment appelait-il officiellement son "émirat" ? Si possible, prière de citer les sources, D'autre part l'intriguant D de Djazaïr d'où vient-il? L'alphabet arabe, puisque c'est lui qui a été utilisé ne comprend pas de consonne appelée Djim mais Jim. Pour les Tunisiens, Jim c'est Jim. Pas de décoration fantaisiste.

Merci infiniment à tous. Jafnouhou d'Oran.

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