Le gouvernement a-t-il les moyens d'imposer un Aïd El Fitr sans pénuries ? (2)

Le gouvernement a-t-il les moyens d'imposer un Aïd El Fitr sans pénuries ? (2)

L’année passée, les commerçants qui n’ont pas respecté les consignes du ministère du commerce et l’UGCCA ont été estimé à quelques 70% de l’ensemble des réquisitionnés. Le record va-t-il tenir ou sera-t-il, cette fois-ci, battu ?

Les commerçants, ces durs à cuire, vont-ils passer outre cet Aïd, ou obtempérer aux menaces des pouvoirs publics ? La question risque, encore une fois, de faire polémique au vu de toutes les affirmations des responsables qui vont s’exprimer a posteriori, avec force chiffres et prétendre que tout va bien dans le meilleur des mondes, très loin de la triste réalité vécue par les algériens.

L’Union générale des commerçants et artisans algériens, impliquée, également, dans cette affaire va, certainement, se «fendre» d’un appel pour le respect de l’ouverture des magasins et de la permanence imposée aux commerçants ; elle avait présenté à l’époque, une proposition de loi portant organisation de l’activité commerciale et la réglementation du secteur des services.

En effet, et il faut le dire, la non définition des horaires d’ouverture et de travail, y compris par alternance, en période de fêtes, a laissé le champ libre aux commerçants qui ont imposé leur propre loi, ouvrant et fermant leur magasin au gré de leur humeur. La proposition de l’UGCAA est restée en l’état, ce qui ne la dédouane aucunement, elle qui n’a qu’une faible emprise sur ses adhérents. Sa responsabilité est engagée au même titre que le ministère du commerce à l’époque de Amara Benyounes, coupable de n’avoir pas déjà, sanctionné, sévèrement, comme il l’a prétendu, les 270 commerçants défaillants de 2014. C’est cette impunité, d’ailleurs, qui va selon certains, encourager d’autres commerçants à récidiver dès la semaine prochaine.

Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités Locales a voulu, pour sa part, marquer sa différence ; il avait instruit les Walis pour prendre en charge les problèmes récurrents des citoyens notamment leur approvisionnement en produits d’alimentation, pharmaceutiques et transport.

Un responsable local, a-t-il besoin, toutefois, des consignes du ministre pour mener à bien sa mission, se sont interrogés certains ? Apparemment oui, d’où le sens à donner à l’instruction de Noureddine Bedoui, qui sonne comme un désaveu des walis.

Pour rappel, l’instruction du ministre, avait listé six points noirs récurrents mais, elle avait fait l’impasse, toutefois, sur «le ramassage des ordures ménagères» ; une omission qui va, peut-être, obliger le ministre à signer une «instruction-bis» pour obliger les responsables des collectivités locales à s’acquitter de cette mission de «service public» et épargner aux citoyens le spectacle désolant et hideux des poubelles remplies à raz bord, renversées et prises d’assaut par des bestioles de toutes sortes.

Le département de Bakhti Belaïb a dévoilé le programme de permanence qui prévoit la mobilisation de 4 932 boulangers, 20 167 commerçants dans l’alimentation générale, fruits et légumes et 7 711 dans des activités diverses avec 435 unités de production dont 127 laiteries, 370 minoteries et 38 unités de production d’eaux minérales.

Pour suivre la mise en œuvre du programme des permanences durant l’Aïd, le ministre du commerce Bakhti Belaïb, «fier comme Artaban», a déclaré que 2 314 agents de contrôle seront mobilisés pour la circonstance. Gageons qu’ils auront fort à faire !

L’année passée, les commerçants qui n’ont pas respecté les consignes du ministère du commerce et l’UGCCA ont été estimé à quelques 70% de l’ensemble des réquisitionnés.

Le record va-t-il tenir ou sera-t-il, cette fois-ci, battu ? Auquel cas, Bakhti Belaïb qui a engagé son joker dans cette affaire en affirmant que «les choses sont prises en main» et surtout, «les prix vont connaitre une baisse plus que sensible» sera dans des mauvais draps.

Ira-t-il jusqu’à démissionner en cas d’échec ? Il ne faut pas rêver car, c’est bien connu, l’Algérie fait partie de ces pays où le responsable détient le pouvoir absolu, mais n’est comptable de rien. A croire que, le fameux slogan «responsable mais pas coupable» a été inventé chez nous.

CHERIF Ali

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Commentaires (1) | Réagir ?

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zenagui BERRAHO

En l'absence de punition sévère, c'est l'anarchie. Quand on sait que les Algériens et Algériennes marchent au baton, pas à la carotte. Avant 1962, les colons utilisaient la matraque pour faire travailler les Algériens, maintenant la matraque a été exilée, ils sont devenus des fainéants.