Hamid Grine : "L’Algérie n’a enregistré aucune détention d’un journaliste..." !

Hamid Grine, ministre de la communication.
Hamid Grine, ministre de la communication.

Le ministre de la Communication, Hamid Grine, a assuré lundi à Tipasa, dans une déclaration reprise par l'APS, que ses services n’ont enregistré aucune détention d'un journaliste en Algérie pour délit d’opinion ou de presse.

La désormais affaire KBC n'a rien à voir avec la liberté de la presse, ni d'ailleurs l'interdiction des deux émissions. Circulez il n'y a rien à voir, assure Hamid Grine avec une assurance qui étouffe. Tout en ressassant son mantra sur "le droit à une information fiable", le ministre botte en touche concernant la détention du directeur de la chaîne télévisuelle KBC, en compagnie d’autres responsables de la même chaîne, justifiant qu’"il ne peut commenter une affaire actuellement en cours d’enquête".

Le ministre ne manque pas d'applomb en déclarant : "L’Algérie n’a enregistré aucune détention d’un journaliste pour délit d’opinion ou de presse". Et de rappeler avec assurance la "consécration de la liberté de la presse par la nouvelle Constitution", appelant par la même occasion les chaînes télévisuelles au respect du cahier des charges.

Une autorité pour la presse écrite

Après l'Autorité pour l'audiovisuel, le ministre veut une autre entité pour la presse écrite. "Toutes les conditions sont réunies pour la création d’une autorité de régulation de la presse écrite", a ajoutée le ministre, soulignant l’identification de 99% des journalistes du secteur grâce à la carte de journaliste professionnel, estimant que c’est "une force humaine apte à organiser des élections et installer une autorité". puis d'émettre quelques réserves sur la forme définitive. "Doit-on créer un Conseil déontologique pour la profession ou un Conseil d’éthique pour la presse ?" se questionne le ministre.

La FIJ s'indigne

Droit dans ses mocassins, le ministre Grine ne rate pas une occasion pour endosser le rôle du donneur de leçons en matière de déontologie, assènant oukases par-ci et évidence par-là, le tout avec un mépris souverain des réalités.

Alors même que le ministre distille ses observations sur les droits et devoirs d'une presse de plus en plus confrontée aux pressions des autorités, la Fédération internationale des journaliste a rendu public lundi un communiqué cinglant dans lequel elle pointe "une escalade d’intimidations à l’encontre de la presse algérienne". Dans la foulée, "la FIJ s’indigne du développement en Algérie d’un climat de censure qui vise tout particulièrement les médias indépendants".

Yacine K.

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Commentaires (8) | Réagir ?

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Aksil ilunisen

Depuis quand un criminel fait de facto une declaration de ses crimes?

Une detention est une chose, l'enregistrement de la dite detention est totalement une autre chose.

Puissent ces politiciens APPRENENT a parler sincerement, un jour.

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Jafnouhou

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Prière d'annuler le précédent message envoyé par erreur, ilo y aquelques minutes.

Jafnouhouu

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