Chez l’ONDA, on voit Abdelmalek Sellal…

Idir et Aït Menguellet en discussion avec Abdelmalek Sellal.
Idir et Aït Menguellet en discussion avec Abdelmalek Sellal.

La toile, désormais seul lieu algérien, plus ou moins libre, d’interaction et d’expression des opinions, s’est brusquement enflammée ce mardi 24 mai 2016.

Deux grands artistes de la chanson Kabyle y sont descendus en flammes, suite aux images distillées par les télévisions. Lounis Ait Menguellet et Idir y sont l’objet d’une campagne qu’alimentent bien d’autres milieux que leurs fans habituels. Venus prendre part à une initiative de l’Office National des Droits d’Auteurs (Onda) sur la piraterie et la contrefaçon, ils se sont retrouvés au cœur de ce qui ressemble bien à une grossière manipulation, un guet-apens dont les cercles officiels ont le secret.

De nombreux observateurs ont relevé que les deux artistes ont été bizarrement singularisés par rapports aux autres artistes. Ils ont été placés bien en vue, au cœur du premier rang, excentrant même les très officielles personnalités gouvernementales. En ces temps de reconversion «civile», la régence algéroise cherche redorer son blason et à se débarrasser, du moins en apparence, de ses atavismes régionalistes. Le clou est enfoncé lorsque, le titulaire du premier ministère est venu saluer ostensiblement les deux artistes comme s’ils étaient venus écouter sa charge contre les médias qui échappent à son contrôle. Le piège s’est refermé…

Ait Menguellet et idir trop polis pour repousser une salutation, subissent l’assaut d’un Abdelmalek Sellal trop entreprenant pour être dans le registre de la spontanéité. Les caméras sont là pour saisir l’instant. Aux yeux d’une jeunesse au ressentiment à fleur de peau, et au jugement sans nuance, le discrédit de la régence algéroise rejaillit immédiatement sur les deux artistes. Trop compliqué de lire la situation, de deviner les calculs et de désamorcer le piège des régents et de leurs serviteurs. Dès lors seule compte l’image qui défile. Même des porteurs d’opinions, pourtant avertis, se laissent prendre à la manœuvre. Reste à alimenter et amplifier une réaction suscitée sans efforts… les relais existent et agissent avec efficacité.

Dans cette histoire, le mauvais procès fait à #‎LounisAitMenguellet‬‬ et à #‎Idir‬‬ tient, au même titre que la grossière et répugnante manœuvre des régents algérois, de l'infantilisme et de l'ingratitude, mais dans une société stérilisée, comme l’est l’Algérie Bouteflikienne, peut-il en être autrement ?

Mohand Bakir

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Commentaires (7) | Réagir ?

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elvez Elbaz

A hamid cheriet dit "idir" , un ancien copain de diar saada entre "la redoute et salembier" à alger, et à abd-en'bi ath menguelt dit lounis

On peut tromper une partie du peuple kabyle tout le temps

On peut tromper le peuple kabyle une partie du temps

Mais on ne peut pas tromper le peuple kabyle tout le temps.

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mhand said

un vrais patriote ne denigrera jamais ces deux idoles de la liberte de penser et de s exprimer. mais nos "gouvernants" ne l entendent pas ainsi : pour eux, c est l occasion de discrediter des idoles comme idir et ait. donc a notre peuple de comprendre cette supercherie. cette houkouma, ne cherche que ça, salir et pietiner les gens propres, pour qu ils deviennent sales comme eux, les vendus, les faussaires, les voleurs, ceux qui idolâtrent l argent, même au prix de leur "nif".

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