Le train qui ne siffle pas ...

Le train qui ne siffle pas ...

Les cheminots ont fait leur grève et l’ont terminée sans déraillement, des pros. On se souvient quand ils ont fermé les gares pour stopper le printemps qui aurait pu être algérien. Chut, on a échappé belle au scénario syrien.

La vérité est sans doute dans les paroles d’un migrant syrien à un clandestin algérien : "Vous les Algériens, vous faites peur !" Bien que le drame syrien sente des deux narines la lutte de deux Titans : l’Arabie saoudite et l’Iran. Au pays de l’émir Abdelkader, descendant chérifien, il n’y a que l’insignifiant chiisme des Mozabites dont on ne sait s’ils ont survécu au "génocide".

Même si Bouteflika a raté son prix Nobel, il se rattrape çà et là, Croisant-Rouge et Croix- rouge pour son humanisme et sa bonne gouvernance. Les "tayabetes el hammam" comme il les a appelées peuvent vomir leurs sortilèges, il est hors d’atteinte, nimbé d’une sainteté olympienne. À chacun son rôle. Si le mal n’existait pas, comment le bien peut se justifier ? Revenons à nos trains et à ces malheureux étudiants qui ont raté leur examen parce qu’il a refusé de siffler durant plusieurs jours. Le motif : l’argent, comme toujours. C’est curieux que les cheminots ne se soient pas réveillés plus tôt quand le pétrole dépassait allégrement les 100 dollars. Maintenant que l’Etat puise dans les poches des SDF pour faire marcher la machine, ils se rappellent à son bon souvenir et sa bonne gratitude.

Imaginons avril 2011 avec des trains qui sifflent, les rues d’Alger aux couleurs de la Kabylie qui sait si bien réussir ses manifestations. Ce jour-là, les cheminots ont choisi leur camp : sauver les parrains de la Régence et tuer dans l’œuf tout changement. Or le changement est dans l’horloge de la nature, il s’opère de gré ou de force qu’on soit acteur figurant ou spectateur. L’homme est le plus grand prédateur, rien ne prouve qu’il ne soit pas seul dans l’univers et les richesses de la Terre sont limitées ; quelle solution reste-t-il ? Souvenons-nous, les terroristes sont venus de nuit défoncer les portes des gueux bien croyants et à 100% apolitiques pour les massacrer sans aucun état d’âme.

Plus de 90% des Algériens n’ont aucune valeur que leur fardeau qui pèse sur la balance du commerce alimentaire. Le monde d’aujourd’hui est définitivement celui des grands salopards qui avancent masqués pour récolter notre bénédiction au moment où nous sommes occupés à rendre l’âme. Que dire à ces étudiants qui pleurent leur examen raté à cause d’un train, d’une carcasse métallique orpheline. Ils pleurent parce qu’ils se sentent sanctionnés injustement et le drame du monde arabo-musulman n’est-il pas une affaire d’injustice. El hogra, le hurlement de la bête-foule. Plus elle tend le cou, plus solide sera "La ceinture de l’ogresse" à la Rachid Mimouni. Personne ne viendra au secours des Algériens et personne ne viendra les achever, ils le font si bien eux-mêmes par leurs divisions et leur haine partagée. Le monde a d’autres problèmes plus urgents plus importants.

La seule solution pour l’esclave, copier le maitre au moins dans ce besoin pour la survie commun à toutes les espèces. On a beau critiquer le Club, nous ne pouvons qu’admirer envier jalouser râler sur son admirable unicité et son implacable devise : tous pour un et un pour tous ! Admirons comment sa machine à laver peut faire du pire escroc un ange plus blanc que blanc, parole de Coluche. Admirons comment le gros de l’armée et de la police puisé pourtant dans cette même populace, le protège en matou bien dressé. Mourir pour mourir, il y a 1000 manières de le faire si on ne l’est pas déjà aux yeux de nos caïds. Tel un cheikh Ghazali, prédicateur-star de l’Unique, à l’annonce de la mort d’un Kateb Yacine : "Etait-il donc vivant qu’on puisse parler de sa mort !?"

Mimi Massiva

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