De grâce, cessez de chasser nos meilleurs !

Hamraoui Habib Chawki a  sévi en maître censeur
Hamraoui Habib Chawki a sévi en maître censeur

Hommage à mon amie Nassima Ghouli Belouz, journaliste à la chaîne El Djazaïria.

Le retour à l’ère de la pensée unique prend forme chaque jour. Les symptômes en sont très criants. Nous sommes peut-être le seul pays au monde dont les responsables ont la phobie de l’histoire. Or, réellement, on ne peut guère avancer sans recourir au passé comme seul détonateur de progrès. On ne peut jamais bâtir une presse performante là où le principe de la liberté d’expression est outragé. Comme on ne peut pas faire relancer un pays quand le socle même de sa démocratie est atteint de toute forme de censure. Nous lançons ici un appel à la solidarité à l’égard d’une journaliste, récemment suspendue arbitrairement pour avoir invité un ex-colonel de la révolution, dans le cas présent, M. Djouadi Brahim. Il s’agit de Nassima Ghouli Bellouz, la célèbre animatrice de l’émission "Bila Kouyoud", c'est-à-dire sans contraintes.

Cette émission traite des sujets beaucoup plus culturels révélant le talent scintillant de cette présentatrice. Une journaliste considérée d’ailleurs phare de la chaine El Djazairia. L’invité a fait dans cette émission une série de révélations fracassantes sur les acteurs de la période postindépendance, notamment Houari Boumediene. Des révélations qui auraient fait réagir la veuve de l'ancien homme fort d'Oujda. Anissa Boumediene se serait plainte auprès du PDG de la chaine, Hamraoui Habib Chawki. La réaction de ce responsable a été expéditive. Il a suspendu l’animatrice qui n’a pourtant fait que gérer professionnellement l’émission.

Malgré l’intervention du colonel Djouadi, l'invité de l'émission, assumant publiquement ses déclarations et se disant même prêt à rencontrer le PDG de la chaine, le responsable maintient la suspension de la journaliste. Cette mesure a pris l’aspect de représailles non justifiées comme pour signifier à tout le monde qu’afficher l’histoire de nos gouvernants est toujours une ligne rouge.

La leçon de la liberté est mal assimilée par nos chefs de la haute sphère, pourtant la distance qui nous sépare d’autres nations qui accusent un progrès monstre en matière de démocratie est minime par rapport à notre grand besoin en ouverture médiatique. Nassima Ghoui Belouz doit réintégrer sa tâche d’informer et d’enrichir la scène médiatique par ses constructives émissions, un appel est lancé à tous ceux à qui est incombé le rôle de défendre nos journalistes, notre élite. N’assistons surtout pas au naufrage de nos meilleurs !

Rachid Chekri

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Commentaires (2) | Réagir ?

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mhand said

moi ce chaouki, ne m a jamais inspire confiance. c est un beni oui-oui ne. il peut bruler sa grand- mere, pour plaire a ses maitres

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Bachir Ariouat

Si, nous courbons l'échine nous sommes foutu, il y a un prix à payer, le sacrifice des uns sera leurs valeurs pour demain, ne jamais céder face aux dictateurs, et corrupteurs, c'est parce que nous avons toujours reculés par la peur, on se disant ça ira mieux demain, que nous perdons des pans entiers de notre liberté.