Huit individus au moins recherchés après les attentats de Bruxelles

Treize nouvelles perquisitions. Photo AFP
Treize nouvelles perquisitions. Photo AFP

La police a poursuivi dimanche ses perquisitions dans l'agglomération bruxelloise à la recherche de suspects et d'informations sur les réseaux djihadistes, cinq jours après les attentats qui ont fait 31 morts dans la capitale belge et à l'aéroport international de Bruxelles-Zaventem.

Le parquet fédéral a inculpé un suspect, Abderrahmane A., de participation à un groupe terroriste. Cet homme - Abderrahmane Ameroud, un Algérien, selon la presse - a été blessé à la jambe lors de son interpellation vendredi à un arrêt de tram du quartier de Schaerbeek, dans le cadre de l'enquête qui avait conduit à l'arrestation jeudi soir près de Paris d'un autre suspect, Reda Kriket.

Dans le sud de l'Italie, près de Salerne, la Digos, la police antiterroriste italienne, a arrêté un Algérien de 40 ans soupçonné d'avoir fourni des faux papiers à des djihadistes liés aux attentats de Bruxelles et de Paris. Ce suspect va être expulsé vers la Belgique. Alors que l'enquête s'étend sur plusieurs pays et s'oriente de plus en plus vers un lien entre les attentats de Bruxelles mardi et ceux du 13 novembre dernier à Paris, les autorités ont annulé pour des raisons de sécurité la "Marche contre la peur" qui était prévue dans la capitale belge.

Criant des slogans contre l'Etat islamique, environ 450 manifestants, certains masqués et vêtus de noir, ont pourtant fait irruption dans l'après-midi place de la Bourse à Bruxelles, devenue depuis cinq jours un lieu de rassemblement en hommage aux victimes des attentats. Les forces anti-émeutes, appuyées par des canons à eau, sont intervenues pour les disperser. "Tous unis contre l'Etat islamique !" proclamait une banderole des manifestants dont certains scandaient "On est chez nous !".

Treize nouvelles perquisitions

Cette manifestation a été jugée "déplacée" et condamnée par le Premier ministre, Charles Michel. Le bourgmestre de Bruxelles, Yvan Mayeur, a déclaré que les manifestants, qu'il a présentés comme des voyous, venaient de plusieurs villes du pays, dont Anvers.

La police belge a mené treize nouvelles perquisitions à Bruxelles. Neuf personnes ont été interpellées au cours de ces opérations. Quatre ont été placées en garde à vue, les cinq autres relâchées.

Selon le journal allemand Die Welt am Sonntag, les polices européennes sont à la recherche d'au moins huit personnes soupçonnées d'être impliquées dans les attaques de Paris et de Bruxelles. La majorité de ces suspects sont des ressortissants français et belges qui seraient en fuite en Europe ou se trouveraient en Syrie.

D'après Die Welt am Sonntag, ils auraient été en contact avec Abdelhamid Abaaoud, chef opérationnel présumé des attaques du 13 novembre à Paris, tué le 18 novembre à Saint-Denis, et avec Salah Abdeslam, dernier rescapé des commandos ayant commis ces attentats, arrêté le 18 mars à Bruxelles.

Parmi les trois personnes inculpées samedi par la justice belge figure un certain "Fayçal C." Les médias belges l'ont identifié comme étant Fayçal Cheffou. Il pourrait être "l'homme au chapeau" qui accompagnait mardi matin les deux kamikazes de l'aéroport de Zaventem.

Inculpations

Il a été inculpé de participation aux activités d'un groupe terroriste, d'assassinats terroristes et de tentatives d'assassinats terroristes. Les deux autres inculpés de samedi, Aboubakar A. et Rabah N., sont accusés d'activités terroristes et d'appartenance à un groupe terroriste. Rabah N. était recherché en lien avec une perquisition effectuée cette semaine en France et qui, selon les autorités, a permis de déjouer un attentat.

Dans une vidéo diffusée ce week-end sur internet, un membre belge de l'Etat islamique qui se trouve à Rakka, bastion du groupe en Syrie, s'adresse à la population belge.

"Vous n'avez pas tiré les leçons (des attentats) de Paris et vous continuez de combattre l'islam et les musulmans. Avec les attentats de Bruxelles, vous récoltez ce que vous avez semé", déclare en flamand Hicham Chaïb, dont le nom de guerre est Abou Hanifa al Beljiki. "Tout comme vous bombardez les musulmans avec vos F-16, nous vous combattrons."

Revendiqués par l'EI, les attentats à l'aéroport Bruxelles-Zaventem et dans la station de métro de Maelbeek ont fait 31 morts, dont trois kamikazes, et plus de 270 blessés. Jusqu'à présent, 24 victimes de neuf nationalités différentes ont été identifiées. Parmi les 24 corps identifiés, 13 sont de nationalité belge, précise le Centre de crise, qui parle de 19 nationalités en ce qui concerne les blessés. Un couple d'Américains figure parmi les morts, ainsi que deux frères néerlandais. Un Français a également été tué.

Reuters

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