Education : arrêtez de faire fuir les compétences contractuelles et vacataires

Piston et "chippa" gangrènent les recrutements à l'Education.
Piston et "chippa" gangrènent les recrutements à l'Education.

Nous attirons l’attention de Mme la Ministre de l’Education de la difficulté des enseignants contractuels à réussir aux concours de recrutement des enseignants vu que ces examens ne reposent pas sur la compétence ou l’expérience mais beaucoup plus sur la "maarifa" et la "chippa" et lorsque ces derniers réussissent d’autres intervenants apparaissent comme ce fut pour les cas de Skikda ouTaref ou Alger Ouest ou encore d’autres wilayas dont Mme la Ministre a la liste et qu’elle a promis de régler. Or, comme tout concours, celui-ci ne garantit nullement le meilleur recrutement si on le laisse ouvert sans faire appel aux années d'expérience pour l'éducation.

D'après nos informations, le nombre de postes budgétaires pour la session 2016, est très inférieur au nombre de postes à pourvoir qui est plus de 40 000. Ce type de recrutement ne répond pas aux objectifs, à savoir la résorption de l'emploi précaire. Il était plus logique de remplacer le concours "réservé" par un examen professionnel intérieur qui nous semble plus approprié au regard des acquis professionnels de ces enseignants ayant enseigné pendant plusieurs années en tant que contractuels.

Aussi, nous demanderons d'envisager des privilèges aux enseignants contractuels. Le dispositif pour les sessions de recrutement, à savoir l'examen professionnel intérieur, permettrait de reconnaître l'expérience professionnelle.

L’Education nationale sur recommandation de l’Unesco et celle du FMI pour diminuer le nombre de fonctionnaire de la fonction publique avait opté pour la contractualisation dans l’éducation qui augmentera la précarité de l’emploi du métier d’enseignant dans l’éducation. Mais cette politique de contractualisation est très risquée aussi bien pour l’élève et le contractuel que pour l’éducation.

Pour l’élève celui-ci ne fait pas confiance au nouvel enseignant quelle que soit sa compétence, d’où son désintérêt du cours perçu et le recours aux cours particuliers.

Pour le contractuel, il sait qu’il ne sera jamais intégré et qu’il est exploité par l’administration, par les parents d’élèves ; de ce fait plus, le temps passe plus ce dernier sent le ras-le-bol car il n’est pas rémunéré comme il se doit pendant plusieurs années donc son rendement sera affecté. Et la plupart des nouveaux contractuels démissionnent dès les premiers contacts et nos statistiques montrent que près de 70% de ces nouveaux abandonnent leur mission après moins d’un mois d’enseignement. Certains de ces contractuels sont là depuis plus de 4 ans et malgré les garantis des inspecteurs de matière pour leur recrutement ils sont toujours contractuels non rémunérés depuis plus de 3 ans et certains ont quitté leur poste sans jamais être rémunérés. Là aussi des questions se posent : où sont passés leurs salaires ?

Pour l’éducation, la précarité de l’emploi est de plus en plus flagrante et des milliers de contractuels abandonnent chaque année leur emploi car leur avenir n’est pas assuré et ne peuvent continuer à travailler gratuitement et préfèrent aller vers les écoles privées ou changer de métier. Donc la stabilité du secteur est de plus en plus affectée chaque année car plus de 30% des postes sont occupés par des contractuels.

Un jour viendra où tous les contractuels feront une démission générale pendant l’année scolaire car les conditions ne leur permettent pas de continuer et qu’ils voient qu’ils n’ont aucun avenir dans l’éducation c’est pourquoi la ministre au lieu de faire des déclarations décourageantes vis-à-vis des contractuels devraient trouver les solutions pour intégrer le maximum d’entre eux vu qu’ils ont acquis une expérience et qu’ils sont devenus indispensable dans certains établissements où ils ont prouvé leur compétence. Maintenant il faut que tout le monde fasse la différence entre vacataire et contractuel et l’intérêt de chacun de sa mission.

C’est dans l’enseignement public que les termes de "vacataires" et "contractuels" sont utilisés. La différence essentielle entre les deux statuts est relative au temps de travail de l’enseignant. En effet, un vacataire de l’enseignement secondaire est rémunéré à l’heure pour un maximum de 200 heures par an, sans garantie de voir son contrat reconduit ; donc ce dernier quittera son poste dès qu’il aura une meilleure opportunité d’emploi car l’enseignant sait que son avenir n’est pas assuré dans l’éducation et là encore ceci déstabilisera les élèves et l’éducation.

Le vacataire dans l’Éducation nationale correspond à l’intérimaire dans le secteur privé. Il est engagé par un chef d’établissement pour des "missions" ponctuelles, dans le cas par exemple d’un enseignant titulaire en arrêt maladie. L’enseignant vacataire est donc susceptible de travailler dans plusieurs établissements au cours de l’année. De son côté, le contractuel est recruté en contrat à durée déterminée pour une année scolaire, de manière reconductible. Il peut travailler aussi bien à temps plein qu’à temps partiel.

Dans l’enseignement privé, les vacataires et les contractuels sont appelés des "suppléants". Cette absence de distinction de statut entre les suppléants de courte ou longue durée est liée au fait qu’il n’existe pas de limite minimum ou maximum à leurs missions. Dans tous les cas, le statut de vacataire/suppléant est plus précaire que celui de contractuel (lui-même plus précaire que le statut de titulaire). N’ayant jamais la garantie de travailler chaque semaine, voire chaque mois, il exige souvent d’exercer une activité professionnelle en parallèle. Bien que pouvant être précaires, ces statuts alternatifs à celui d’enseignant titulaire attirent chaque année un nombre important de personnes intéressées par l’enseignement.

Ces emplois sont, pour certains d’entre eux, un moyen d’exercer le métier d’enseignant en complément d’une autre activité professionnelle. Cela se révèle également être un bon moyen de se ménager une "période d’essai" avant de décider de se jeter dans le grand bain de la préparation des concours. D’autres encore exercent comme enseignants contractuels après un essai infructueux aux concours, avant peut-être de retenter leur chance... Il faut dire que ces emplois présentent l’avantage d’être relativement faciles d’accès, et n’exigent aucune expérience pédagogique.

Dans l’enseignement public, l’accès à un poste de professeur contractuel ou vacataire est possible à partir d’un niveau Bac+4. Les postes d’enseignants non titulaires dans les collèges et lycées publics sont quant à eux accessibles dans les disciplines générales (français, mathématiques, histoire, langues etc.)

Aujourd’hui, il est temps de mettre fin à la précarité dans le métier d’enseignant. Tout le monde est conscient que la stabilité du secteur commence par trouver des solutions au travail momentané du métier d’enseignant. Le poste de contractuel ne doit plus exister pour recruter un enseignant. D’où le ministère de l’Education et le gouvernement sont obligés d’intégrer tous les contractuels sur poste pour plus de stabilité du secteur et permettre aux vacataires sur poste de passer un concours professionnel sur le poste qu’ils occupent pour être recrutés l’année suivante et ceci les motivera encore plus et les empêchera de quitter l’enseignement dans l’espoir d’être recrutés. Donc désormais il faut penser à avoir un concours extérieur et un concours en interne dans l’éducation pour le recrutement, seul moyen de garantir la stabilité et la qualité de l’enseignant. Le concours en interne dans l’éducation est une obligation si l’on veut vraiment empêcher les compétences formés non recruter de quitter le secteur.

Je ne comprends pas pourquoi les responsables et conseillers de Mme la Ministre ne veulent pas ou n’ont pas opté pour cette solution. Je lancerai un message à Mme la ministre d’avoir l’opportunité de garantir la stabilité du secteur dans le recrutement vu le départ en retraite de toute une génération et le grand nombre de postes budgétaire qui est de plus de 20 000 occupés par des contractuels pendant plus de 3 ans de trouver la meilleur solution pour ces derniers et pour l’enseignement.

Donc je me permets de donner une des solutions :

  1. Intégrer tous les contractuels dans les postes qu’ils occupent s’ils ont un avis favorable du proviseur et de l’inspecteur

  2. Intégrer les contractuels qui ont enseigné pendant plusieurs années et qui sont sans emploi.

  3. Organiser un concours intérieur pour les vacataires qui reposera sur un examen professionnel durant la période d’enseignement.

  4. Organiser un concours extérieur pour les nouveaux diplômés

  5. Bannir le contractuel du métier d’enseignant pour ne plus avoir des postes budgétaires sans enseignants

Revenir dans le recrutement par contrat pour les surveillants comme dans le passé où des étudiants étaient recrutés pour aider dans l’encadrement des élèves. Ce qu’on a appelé dans le passé le "Pion" avait donné des résultats car ces derniers aidaient même les élèves pédagogiquement et le conflit de génération n’existait plus. Je continuerai et dirai que certains de ces pions sont aujourd’hui ministre d’où leur importance pour l’éducation et pour limiter cette montée de violence.50% des problèmes actuels de l’éducation peuvent être régler avec les moyens que l’éducation possède.

Hakem Bachir

professeur de mathématique à Oran

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chawki fali

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