Le retour annoncé de Chakib Khelil (IV)

Chakib Khelil, protégé par le clan Bouteflika.
Chakib Khelil, protégé par le clan Bouteflika.

Dans un article daté du 05 mars 2014, donc avant le 4e mandat et les prémices d’une baisse des prix du pétrole, Mediapart évoque une menace de crise énergétique en Algérie et s’interroge sur l’avenir de la rente pétrolière "qui permet de contenir la contestation sociale".

La baisse des prix sauvera-t-elle l’Algérie ?

Dans le même ton, le Financial Times remet en cause la pérennité de la rente et "estime que ceux qui s’intéressent au profil de l’Algérie durant la prochaine décennie devraient s’inquiéter car le gaz nécessaire à la demande domestique fera pression sur les exportations".

Sid Ahmed Ghozali s’est montré plus pessimiste dans son interview publiée au Journal du dimanche du 20 avril 2014 (Algérie : "La situation est très grave") :"… Non, je ne vous parle pas de ce qui se passera dans vingt ans, mais dans moins de cinq ans…".Traduisez, la crise aura lieu avant la fin du 4e mandat.

Il a fallu attendre deux ans pour que la presse algérienne (Liberté du 10 février 2016) aborde le sujet de la crise gazière (Un train peut en cacher un autre). Mekidèche, un auteur qui a accès aux informations sensibles, fait référence à une crise énergétique potentielle liée à une baisse de production des hydrocarbures. Il soulève la question cruciale du déclin du gisement de Hassi-Rmel, "rappelons aussi l’incertitude qui n’est pas encore levée quant à l’augmentation des capacités de production du champ de Hassi R’mel après son Revamping".

Il conclut sa chronique en délivrant les messages suivants : "On voit bien que l’on ne peut sortir de cette crise gazière en particulier et de la crise plus large des hydrocarbures en“achetant du temps” comme lors des crises précédentes. Il va falloir cette fois-ci aller vers des solutions innovantes qui ont certes un coût mais qui construisent le développement durable du pays avec une gestion prudente du secteur des hydrocarbures et une progression maîtrisée vers les énergies renouvelables."

Ainsi, le peuple algérien va bientôt apprendre qu’un train peut en cacher un autre et que le gros problème n’est la baisse des prix du pétrole. La véritable menace, c’est la crise gazière et pétrolière qui va nous affecter à partir de 2020. Les articles publiés par les médias étrangers avant la baisse des prix du pétrole montrent que les institutions financières étrangères sont parfaitement au courant de notre avenir énergétique (et donc financier) et qu’elles vont probablement réfléchir avant d’aligner les prêts à long terme sollicités par le gouvernement algérien.

L’Algérie a déjà connu des crises financières passagères et des situations de rééchelonnement qu’elle a su gérer. Elle n’a jamais été confrontée à une crise énergétique grave. La situation est donc beaucoup plus préoccupante que celle qui prévalait en 1986.

Il a suffi d’une quinzaine d’années pour planifier cette crise qui a nécessité une grande chaîne de complicités au niveau de plusieurs secteurs, mais principalement au niveau du secteur de l’énergie. La trame initiale de ce complot était de provoquer une explosion sociale après le quatrième mandat. Cependant, la baisse des prix du pétrole brut peut anticiper le calendrier du complot contre l’Algérie.

Les acteurs économiques nationaux et étrangers sont conscients qu’une crise est imminente. Nombreux sont ceux qui ont gelé leurs investissements. La dévaluation du dinar sur les marchés informels illustre bien cette perte de confiance.

Certaines personnalités politiques qui commencent à comprendre que la corruption n’explique pas le comportement du clan Bouteflika osent parler de trahison envers l’Algérie. Il faut s’attendre à ce que d’autres acteurs de la société civile se concertent pour une quête de la vérité sur les véritables objectifs du régime de Bouteflika.

Méfiant, Bouteflika crée un cordon sécuritaire autour de son clan en remplaçant tous les militaires opérationnels qui ne lui inspirent pas confiance. Il renforce la sécurité autour de son camp à Zéralda. Il clôture les dossiers de justice pour pouvoir introduire des mesures de grâce présidentielle qui vont sceller le secret des dossiers compromettants.

Il attend patiemment le dénouement du procès de Milan pour faire rentrer son ami Chakib Khelil; "le meilleur ministre de l'histoire de l'Algérie" selon le drebkiste.

Au plan économique, il décide d’ignorer les règles budgétaires élémentaires et concentre ses efforts sur le futur immédiat en«achetant du temps». Il va certainement brader les derniers bijoux de famille de l’Etat (entreprises publiques rentables, foncier) et solliciter des prêts auprès des organismes internationaux pour financer sa politique de subventions et plaire aux barons de l’import sans se soucier des conséquences dramatiques pour ce qui se passera après son mandat.

Les conséquences seront absolument catastrophiques si les prix du pétrole ne remontent pas d’ici 2019. A partir de 2020, l’endettement de l’Etat risque d’être démultiplié par les effets de la crise énergétique. Les experts estiment que l’Algérie se trouvera confrontée à une crise structurelle très sérieuse même si le prix du pétrole brut remonte à 150 $/b.

Le problème de la succession est crucial aussi bien pour le clan Bouteflika que pour les membres du cabinet noir qui l’ont imposé. Comment justifieront-ils leurs avoirs et leurs biens immobiliers éparpillés dans le monde entier si l’Algérie a une chance, même infime, d’instaurer une démocratie avec une justice indépendante qui s’efforcerait de récupérer ces milliards de dollars ?

On sait que l’option salafiste se prépare depuis longtemps puisque le criminel Madani Merzag, le futur calife, organise librement le regroupement de ses troupes dans des forêts de Jijel et de Mostaganem pour préparer l’avènement de l’Etat islamique algérien. La mise en retraite des officiers "Janviéristes" prépare probablement le retour de Abassi Madani (Abassi Madani prépare son retour en Algérie en catimini ?).

Il existe une lueur d’espoir dans la mesure où la baisse des prix du pétrole est un événement exogène qui ne fait pas partie de la trame du complot de Bouteflika. Comme l’a souligné Ahmed Benbitour, Il n’est pas évident que le clan présidentiel obtienne les prêts sans conditions qui vont lui permettre de continuer à financer la paix sociale et le soutien de ses partisans. Par ailleurs, le bradage des biens publics au secteur privé étranger et le gel des projets de développement ne seront pas bien accueillis par les organes sociaux. Il n’est donc pas exclu que des actions visant à éviter la crise financière conduisent à une crise politique et sociale avant la fin du mandat, ce qui permettrait de réveiller le peuple algérien avant le Tsunami de la crise énergétique.

L’institution militaire algérienne ne mesure pas encore les conséquences de la cooptation de Bouteflika. Elle ne va pas tarder à se rendre compte qu’elle est la principale cible du complot ourdi à l’étranger dans la mesure où l’objectif de la feuille de route de Bouteflika est de mettre l’Algérie à genoux pour la contraindre à faire allégeance à l’Empire et à ses alliés wahabbites et sionistes.

Si rien n’est entrepris pour assainir l’institution militaire gangrénée par des hauts gradés corrompus et neutraliser nos ennemis de l’intérieur et de l’extérieur, la nation algérienne risque de disparaitre.

Seule une réaction salvatrice de l’armée peut déjouer (à nouveau) le complot prévoyant l’instauration d’un «hiver algérien» qui va partitionner le pays et pousser les populations civiles sur les chemins de l’exode.

Sid Kaci

Lire aussi :

- Le retour annoncé de Chakib Khelil (I)

- Le retour annoncé de Chakib Khelil (II)

- Le retour annoncé de Chakib Khelil (III)

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Commentaires (6) | Réagir ?

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Quelqun EncoreQuelqun

J'ai lu avec beaucoup d'attention jusqu'à.... "... L’institution militaire algérienne ne mesure pas encore les conséquences de la cooptation de Bouteflika. Elle ne va pas tarder à se rendre compte qu’elle est la principale cible du complot ourdi à l’étranger dans la mesure où l’objectif de la feuille de route de Bouteflika est de mettre l’Algérie à genoux pour la contraindre à faire allégeance à l’Empire et à ses alliés wahabbites et sionistes... "

Une sémantique bien particulière qui rappelle bien des souvenirs. Que viennent faire ici les sionistes comme vous le dîtes? Que vient faire l'étranger? Et "votre" institution militaire, n'est-ce pas elle qui avait écarté H. Ait Ahmed et l'ensemble des candidats à la présidentielle ayant intrônisé Bouteflika? Comment pourrait-on s'adresser à la même armée comme ultime recours?

Et les balles assassines des gendarmes ayant coûté la vie à de jeunes kabyles? C'est peut-être un détail ou un dommage collatéral?

Moi, je vais vous dire ce qu'il faudra pour assainir DÉFINITIVEMENT la situation; une bonne et vraie guerre civile qui verra les militaires de rang rejoindre leur faction parmi la population.

Sur ce, bon courage!

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Aksil ilunisen

Personnellement, je lui propose d'aller finir ses beaux jours au Vietnam (Ex Indochine) ; probablement, le pays de ses arrieres grands-parents.

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rabah Benali

Bonjour

Remarque hautement probable et pertinente.

A l'époque de la naissance de ce gugus, les hamams d'Oudja et de navarre servaient aussi de dortoirs aux voyageurs de passage. Un vietnamien à la libido débordante laissant des traces lors d'un passage dans un de ces lieux connus être tenus par la maman d'un copain !! Très probable et possible. Rabah Benali

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C'est pas intelligent, l'insulte n'apporte rien, le plus vieux métier du monde, il a toujours existaient, il existera toujours, partout à travers le monde, apporter plutôt des paroles constructives, et bannissez les insultes.

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rabah Benali

Bonjour,

Pas du tout Mr Ariouat!! Ce n'est pas des insultes, !! C'est juste une constatation. !! Un père viétnamien ou chinois!! où est l'insulte ??. Vous savez Mr Ariouat, à présent, en Algérie des boutcheftchifa, il y a des chinois qui parlent kabyle!! Bientôt il y aura beaucoup de petits cherubins "algériens" qui resembleraient à ce gugus en termes de bridage des yeux. !!??

Donc où le mal !!?? A moins que vous soyez dans la négation de l'Histoire du hamam de Oujda !!??

Rabah Benali

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