L’Algérie a échoué à l’épreuve de la démocratie

Avec son oassage en force, le clan au pouvoir a montré le peu de cas qu'il accorde à la pratique démocratique.
Avec son oassage en force, le clan au pouvoir a montré le peu de cas qu'il accorde à la pratique démocratique.

Le peuple algérien n’aura finalement aucun mot à dire sur la nouvelle constitution que sont en train de se concocter ses élites.

La nouvelle constitution aura été d'un bout à l'autre l’œuvre de quelques personnes qui n’ont rien à faire de l’opinion des Algériens ordinaires. Comme l’avait demandé Abdelaziz Bouteflika au Conseil constitutionnel, les modifications à la Constitution ne seront jamais soumises à la population par référendum. Elles iront plutôt se faire accepter par les membres des deux chambres du Parlement qui plieront les genoux devant le président comme vient de le faire le Conseil constitutionnel.

Cela se fera nonobstant le fait que le Conseil constitutionnel s’est lui-même contredit dans son communiqué annonçant sa soumission aux ordres de Bouteflika. Comment en effet la nouvelle constitution peut-elle consolider l'unité nationale, renforcer les droits, libertés et devoirs et l'indépendance de la justice, approfondir le principe de la séparation des pouvoirs, améliorer les relations de complémentarité entre les pouvoirs, attribuer à l'opposition parlementaire des moyens constitutionnels lui permettant d'exercer un rôle plus efficace, redynamiser des institutions et mettre en place un mécanisme indépendant de contrôle des élections en vue de renforcer la démocratie pluraliste sans porter atteinte aux principes généraux régissant la société algérienne, aux droits et libertés de l'homme et du citoyen et ne pas affecter les équilibres fondamentaux des pouvoirs et des institutions constitutionnels?

Si cette nouvelle constitution renforce les droits, libertés et devoirs, elle ne peut que porter atteinte aux principes généraux régissant la société algérienne, non? Si elle attribue à l'opposition parlementaire des moyens constitutionnels lui permettant d'exercer un rôle plus efficace, elle affecte les équilibres fondamentaux des pouvoirs et des institutions constitutionnels. L’article 176 ne s’appliquerait donc pas et ce serait plutôt l'article 174 qui devrait être respecté. Cet article affirme que la révision constitutionnelle, même si elle est décidée à l'initiative du président de la République, doit être votée par l'Assemblée populaire nationale et le Conseil de la nation puis soumit par référendum à l'approbation du peuple dans les cinquante jours qui suivent son adoption.

De plus, si ces modifications sont si bonnes que le dit le gouvernement, pourquoi ne pas les faire valider par toute la société algérienne? Le système politique algérien est fondé sur la démocratie représentative. Au mieux, tous ces élus et gestionnaires ne représentent qu’une partie de la population et de leurs opinions, jeux politiques et atermoiements entre divers candidats et ce qu’ils leur proposaient. La nouvelle constitution liera cependant tout un chacun incluant les plus malfamés des pauvres qui n’ont jamais eu droit au chapitre dans la réécriture de ce document qui devrait être le fondement de la vie du pays. Il n’est que logique de leur permettre de dire si ces modifications leur plaisent ou non.

En fait, seul un référendum peut dire hors de tout doute si la population désire les changements constitutionnels proposés. Toute autre forme de validation en revient à dire que les membres de l’élite algérienne approuvent les modifications qu’elle a faites à la constitution. Et le peuple, lui, les approuve-t-il ? Personne ne le saura vraiment tant que ces changements ne lui auront pas été proposés. Tant le nombre de personnes se présentant aux urnes que le pourcentage d’acceptation dans chacune des régions de l’Algérie sera des indicateurs de ce que pensent de la nouvelle constitution la population et ses divers sous-groupes. Cela, il semble que le gouvernement algérien ne veut pas le savoir. Quelle légitimité a-t-il alors comme représentant des Algériens au niveau international s’il n’est même pas disposé à prendre l’opinion du peuple sur une chose aussi fondamentale que sa constitution ?

Michel Gourd

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Commentaires (2) | Réagir ?

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Bachir Ariouat

Il aurait fallu qu'ils essaient pour dire, qu'ils ont échoués, après les doubles coup d'état, nous vivons sous la dictature, il n'existe aucun échec.

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sarah sadim

Ce pouvoir actuel n'a de légitimité que la violence d'hier du colonialisme, en quoi Lacoste sera t il différend de Bouteflika, ils est encore à el mouradia ancienne résidence du gouverneur Francais d'Algérie, et oui, le parlement siège toujours dans une enceinte coloniale, les banques regorgeant des richesses algériennes ne sont elles pas Parisiennes, le colonat d'hier n'a t il pas été remplacé par les fils de leurs anciens supplétifs harkis avec le bientot arrivant premier ministre Bouchouareb chromosiquement fils de harki à Oum el Bouaghi.

Alors démocratos c'est quoi chez les khorrotos acteuls du pouvoir?

La réponse à cette question résume les fantasmagories du monde merveilleux d'alice aux pays des démocrates, les tambourins, les bendirs et autres galal voilà ce que Saidani enseignera au peuple et que Gaid Salah ou Tilba ou Said Bouteflika voudront léguer président de la république du chaos algérien. C'est sérieux ce qu'on dit là, ils discutent encore à Alger, comment remplacer le Marocain d'Alger par un futur Tunisien D'alger, ah la france de De Gaule a bien remporté la bataille.

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