Cologne : la femme, ce fruit défendu !

Un vent de xénophobie a poussé dans certaines villes allemandes.
Un vent de xénophobie a poussé dans certaines villes allemandes.

Chaque paradis recèle son arbre prohibé et son fruit défendu.

L’Occident, ce paradis terrestre qui attirait vers lui la misère du monde. Les gens du Sud, plus particulièrement, en ont fait une fixation. Ils y allaient même en nageant, au péril de leur vie. La république d'Allemagne était plus que toutes celle qui laissait ses portes grandes ouvertes aux demandeurs d’asile, aux réfugiés et à ceux que la famine les a fait fuir.

Ayant eux-mêmes souffert des mêmes misères durant la Seconde Guerre mondiale, les Allemands se sont fait un devoir moral de solidarité humaine avec le monde, en partageant avec lui sa détresse et sa misère et c'est tout en leur honneur. Et ce, curieusement, et malgré l'esprit qui rôdait jadis en Europe et qui imposait des critères trop sélectifs pour les profils de demandeurs de visas ou bien des postulants aux séjours dans ces contrées. Ce pays attirait vers lui, plus de voyous, de faux demandeurs d'asile et de semblants d'affamés. C'est-à-dire, les rebus de leurs sociétés qui finirent toujours, par passer au travers des mailles et atterrir chez eux, bénéficiant des avantages sociaux et de leur mode de vie alléchants. Les autres, ceux qui pouvaient y créer une valeur ajoutée et qui étaient disposés à s’intégrer parfaitement dans leurs sociétés, ont été, ou bien, persécutés, ou bien expulsés, pour la plupart. Certains verront donc les problèmes que vivent ces pays, à cause de cette émigration anarchique, génératrice de vice et de terrorisme ; comme une justice divine, ni plus ni moins.

Certains analystes, bien de chez nous, trop soucieux de pointer du doigt et l'islam et la culture de ces "méchants Maghrébins" qui ont tenté de violer ces pauvres femmes à Cologne vont jusqu’à au point de caricaturer et d'une façon grossière et déplacée toute une religion et une culture, de fond en comble. Ils nous apprennent désormais que les germes du mal viennent du lait maternel que nous avions tété, bébé déjà, et bien sûr, de notre religion qui nous a rendus, selon eux toujours, des frustrés de la chaire et des assoiffés du sexe. À les entendre parler, on croirait être les détenteurs exclusifs du monopole du vice et les autres, celui de la vertu. Informations ou déformation intentionnelle ; pour plaire à l'autre, au risque de déplaire à ses propres parents et frères ? En tout état de cause, et comme disait : Jean de la Fontaine dans sa fable "le meunier, son fils et l’âne" ; on ne peut contenter tout le monde et son père.

Certes, la femme maghrébine ne bénéficie pas encore des mêmes droits que l'occidentale. Elle fait inexorablement son chemin vers encore plus d’indépendance et de maîtrise de son destin. Il est vrai que la femme, chez nous, se trouve souvent éclipsée par un machisme révolu, qui ne tient pas forcément du religieux mais d'un "bédouinisme" résiduel qui se vête du religieux et se justifie à travers lui. La femme, chez nous, ne symbolise, hélas, que la maternité, la sœur, ou au meilleurs des cas, l’épouse ; contrairement à la femme occidentale, qui elle, symbolise la liberté même de leurs structures sociales et est élevée au rang d'arbre prohibé et de fruit défendu de leurs paradis, quiconque en mangera illicitement y sera expulsé et déchu de facto.

Mourad Chaalal

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Commentaires (2) | Réagir ?

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khelaf hellal

Les autorités allemandes auraient dû peut-être laisser faire les "gentils magrébins" qui ont tenté de violer ces pauvres femmes et fermer les yeux sur tout ce qui s'est passé en ce réveillon du nouvel 2016 selon vous. Encore un donneur de leçons recroquevillé sur sa culture (quelle culture ? le refoulement sexuel, les interdits de toute sorte , le voilage des attributs de la femme et son cloitrage à la maison) et qui refuse de voir la réalité en face. Un donneur de léçons qui cherche à obscurcir et ternir cette image de liberté et du respect de l'intégrité physique des personnes, cette image de véritables jardins du paradis (non pas virtuel) que nous renvoient ces grandes et belles villes de l'occident. Des jardins du paradis ou le fruit n'est pas défendu mais il est plutôt libéré et protégé contre les violences et les dépassements de son environnement.

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Hend Uqaci Ivarwaqène

Ayavava! " La femme (ce fruit) défendu"!

Et moi qui croyais que les femmes c'est de la volaille: j'appelle ma Mes3ouda, "ma poule". Et les hommes :des légumes. Elle m'appelle: mon chiflore.

Il ne faut pas confondre le harcèlement sexuel et l’idée de la femme dans nos sociétés. Je ne crois pas que le harcèlement sexuel est plus répandu dans les sociétés africaines ou maghrébines qu’en occident. Je dirais même que ces jeunes n’auraient pas osé faire à Alger, Tunis, ou Rabat, ce qu’ils ont fait à Cologne.

En revanche, dire que le rapport à la femme où l’idée qu’on s’en fait n’a rien à avoir avec la religion et la culture, m’interpelle fortement. Car, si ce comportement n’a rien à voir avec la religion et la culture, c’est qu’il a à voir avec l’éducation. C’est à l’école qu’on apprend à nos enfants les rapports aux femmes.

Dire que la (les) religions font une bonne place à la femme et qu’elles ne sont pas du tout machistes, c’est se foutre de nos gueules.

Puisque je suis d’accord, pour dire, qu’on pourrait trouver des tas d’autres explications à cet événement particulier, concernant l’agression, des femmes, la nuit du réveillon, à Cologne, je vais m’abstenir de balancer toutes les gentillesses du Coran sur les femmes.

Non, kichi, j’ai dit que je ne balancerai pas.