Consulat général d’Algérie à Montréal : du mépris à la "séquestration" d’un passeport

Quand donc le ministère des Affaires étrangères fera-t-il cesser les dépassement dans les représentations consulaires ?
Quand donc le ministère des Affaires étrangères fera-t-il cesser les dépassement dans les représentations consulaires ?

Cette citoyenne algérienne résidant à Montréal pointe le fonctionnement du consulat algérien dans cette ville. Elle ajoute son lot de critiques acerbes sur la faillite du fonctionnement des représentations consulaires algériennes. Nous vous livrons le courrier de cette émigrée tel quel.

Permettez-moi de porter à la connaissance du public et de la communauté algérienne les faits saillants de mon histoire unique et insolite endurée au Consulat Général d’Algérie à Montréal (CGAM). C’est en fait, très contrastant comme chevauchement entre les faits et les actions. En effet, au moment où notre Ministère des Affaires Étrangères (MAÉ), recommandait à nos consulats et ambassades de mieux considérer, de bien prendre en charge les doléances de notre communauté et lui offrir un service à la clientèle dithyrambique et digne de ce nom, du mépris sévit encore de plus belle au XXIe siècle au CGAM et des pratiques des plus alambiquées sont toujours en vigueur. En voici le récit succinct de cette problématique exercée puis fomentée volontairement par des soit disant responsables mais complètement irresponsables en vue de leur fonction et en étant les principaux acteurs dans cette affaire.

En effet, en date du 24 juillet 2015, nous nous sommes présentés en famille dont un bébé de 16 mois) au CGAMl, à 09h15, après avoir pris un rendez-vous en ligne avec confirmation, pour passeports biométriques, et réservé la plage horaire de 09h30 - 10h00. Là, on nous a remis le numéro12. Quinze minutes plus tard, nous finîmes de déposer tous nos documents requis à cet effet et payâmes les frais y afférents. Après ça, c’est l’anarchie totale au niveau du service des passeports, le numéro 16 passe avant le numéro 1…etc, plusieurs d’autres passèrent sans toutefois respecter l’ordre établi des numéros. C’est vraiment hallucinant de voir tout ça.

Après trois heures d’attente, aux environs de 12h30, je ressentais mes jambes qui commencèrent à devenir molles et une transpiration de tout mon corps, mon taux de sucre pris à cet instant même était de 3.4 mmol. Je suis en hypoglycémie et j’ai déjà épuisé mes collations. C’est à ce moment bien précis, que je me suis dirigée vers le comptoir pour expliquer ma situation (femme enceinte à huit mois de grossesse et diabétique) à une agente de service. Cette dernière qui fût serviable, raisonnable et humaine m’a rassurée de patienter à côté de la porte de la salle d’enrôlement et que je serai la prochaine à passer.

Dès que la personne qui était à l’intérieur de la salle d’enrôlement fut sortie, une autre personne se précipita immédiatement à l’intérieur sans qu’elle ne soit appelée. Moi, j’attendais encore là. Aussitôt que cette dernière fut sortie, je suis entrée, à mon tour, et ai expliqué ma situation à l’agent qui prend la photo et les empreintes. Ce dernier m’a demandé de m’asseoir pour me faire passer. C’est à ce moment-là que ladite responsable de service des passeports en l’occurrence Madame H.N arriva dans la salle avec des dossiers et demanda à l’agent c’est qui le prochain numéro à servir ? Ce dernier lui répondit : la prochaine personne ce sera cette dame qui est assise ici; mais elle ne lui a pas donné la chance de lui expliquer ma situation. À ce moment, elle se tourna vers moi et me demanda de sortir de la salle d’enrôlement et d’aller dans la salle d’attente, avant d’ajouter en ayant regardé mon bébé de 16 mois, tout le monde a des bébés, avec un air ironique et méprisant! J’ai pris quand même la peine, malgré mon état, de lui expliquer qu’il y a toujours une façon de faire et pour certains des cas pour lesquels une prioritaire peut être accordée sans heurter la sensibilité des autres, en raison de ma situation déjà évoquée plus haut. Ladite responsable H.N n’a même pas daigné m’écouter ni d’utiliser un moindre jugement ou un grain d’humanisme, ni respect, ni considération envers moi en me disant que les hauts responsables(?) ne veulent pas qu’on accorde aucune priorité à n’importe quelle personne quelle qu’elle soit, avant d’ajouter devant toute la clientèle de la salle d’attente : Faites ce que vous voulez madame, avec un air méprisant. Finalement, après ces longues heures d’attente nous rentrons dans la salle d’enrôlement pour accomplir la mission vers 13h30!

Je sors du service et dépose une demande d'audience. Mais elle était restée lettre morte depuis. Après quoi, le 27 juillet 2015, j’ai envoyé par courriel au Consul général une plainte contre la responsable des passeports, en l’occurrence Madame H.N, à cause de son service inhumain et méprisant envers moi.

Vu que je n’avais pas eu de feed-back de la part de Monsieur le Consul général, dix jours plus tard, j’ai alors décidé de saisir Monsieur l’Ambassadeur d’Algérie à Ottawa. Ce dernier m’a rassuré le jour même par téléphone de faire tout le nécessaire. Le lendemain 08 août 2015, un certain samedi à 09h15 du matin, je reçois un appel de Monsieur le Consul général qui a finalement décidé d’accepter de me recevoir après avoir été interpellé par Monsieur l'Ambassadeur.

Dans son bureau, Monsieur le Consul général m’avise qu’il est au courant de l’histoire, mais en plus de me blâmer d’avoir déposé cette plainte contre son employée, il me rajouta : si tout le monde se considère prioritaire comme vous le pensez et se permet d’ouvrir la porte et déranger mes employés dans leur travail, on ne pourra plus gérer la situation. De plus, mon employée (la responsable de service des passeports en l’occurrence madame H.N) n’a fait que son travail de vous faire sortir de la salle d’enrôlement et d’aller attendre dans la salle d’attente, car ce n’est pas votre tour. Et d’enchaîner : «moi-même, je ne laisserai personne (femme enceinte, handicapé, personne âgée…etc.) passer avant son tour, car sinon toute la salle d’attente va réagir contre moi». Là, j’ai tout de suite compris que Monsieur le Consul général cautionne aveuglément le geste inhumain de son employée (madame H.N)

À la fin du mois d'août 2015, après avoir consulté le site en ligne du CGAM pour le suivi de nos passeports, nous avons eu le résultat suivant : Passeport disponible au niveau du consulat

Faute de temps et submergé par le cours des choses, mon mari se présenta le 1er octobre 2015 au CGAM pour récupérer tous nos passeports (il est détenteur d'une procuration pour récupérer le mien aussi). Sur place, il récupère tous les passeports de la famille sauf le mien bien sûr.

Sur champ, l'agent lança à mon mari: "Le passeport est bien réceptionné et est ici, mais il est peut-être déclassé. Laisse-moi ton numéro de téléphone et je vais te rappeler ce soir ou au courant de la semaine prochaine." Mon mari n'a jamais reçu un quelconque appel depuis.

En arrivant à la maison, le soir de la même journée du 1er octobre 2015 aux environs de 18h, mon mari constate avec la plus grande des stupéfactions que le statut de mon passeport a changé pour devenir tel qu'il apparaissait en ligne sur le site du CGAM : Dossier au niveau du centre de production (Passeport non disponible au niveau du consulat) alors qu’en consultant tout de suite le site en ligne du Ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales(MICL), je trouve que mon passeport a bel et bien été expédié au CGAM.

Les prémices de la ‘‘de la conspiration et de la trame revancharde’’ se présageait à l’horizon tout en voyant le spectre de ma plainte défilé devant moi, instinct prémonitoire oblige! La deuxième fois lorsque mon mari s’était présenté pour le chercher, le 03 décembre 2015. Rien de nouveau. Mon mari s‘est présenté, encore, trois autres fois mais sans succès.

Une question mérite d’être posée. Un passeport une fois expédié du MICL et réceptionné puis scanné au CGAM, ce qui lui donne immédiatement le statut de disponible au niveau du consulat. Comment peut-il changer de statut de disponible au niveau du consulat à dossier au niveau du centre de production alors qu’il est déjà réceptionné si ce n’est une vilaine personne qui aurait tramé dans le système pour semer le stratagème qui vire plutôt à l’idiotie? Je serai tentée de croire qu’il s’agissait de la même personne qui l’aurait subtilisé pour le rendre introuvable au niveau du service de remise des passeports.

Comment ne serai-je pas portée à croire qu’il y a un lien direct entre ma plainte déposée contre la responsable de service des passeports en l’occurrence madame H.N. et mon passeport qui se trouve pour ainsi dire ‘‘pris en otage’’ au niveau du CGAM

Cette fois-ci, j’espère que Monsieur le Consul général comprendra que le geste posé par la personne et qui l’aurait volontairement commis, j’oserais dire avec préméditation, doit être tenue responsable pour son acte malveillant et répréhensible ainsi que pour dommages causés à autrui.

Le 21 décembre 2015, je saisis Monsieur le député de la zone 4 ainsi que Monsieur l’ambassadeur d’Algérie à Ottawa, pour leur faire part que mon passeport a été pris ‘’en otage’’ au CGAM.

Après l’intervention spectaculaire de ces honorables personnes ainsi que du DG de la communauté algérienne à l’étranger et du MAÉ, le 09 janvier 2016, j’ai constaté, après avoir consulté en ligne le site du CGAM que mon passeport a réapparu de nouveau comme suit : Passeport disponible au niveau du consulat ; après avoir été ‘’séquestré’ six mois durant dans cette enceinte consulaire par des irresponsables sans scrupule.

Le 12 janvier 2016, mon mari s’est rendu au CGAM et a récupéré mon passeport, délivré depuis le 29 juillet 2015. Dès cet instant, j’ai décidé de passer à l’action et de dresser ce sombre constat et de le publier pour dénoncer haut fort ces agissements inhumains de la part de ces irresponsables du CGAM.

Ces personnes imprégnées de cette culture de nature manifestement néfaste, contraire aux principes fondamentaux de nos institutions nationales et démocratiques, et animées d’un esprit maléfique et inhumain ne devront pas être dans un service public, sensé offrir un service à la clientèle à vocation humaine.

Enfin, j’aimerais tout spécialement remercier toutes ces personnes qui, de près ou de loin, ont intervenu et contribué à la "’mise en liberté" de mon passeport biométrique.

Ourdia Bourkache

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Commentaires (1) | Réagir ?

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sarah sadim

Du ministère des affaires étrangères aux ambassades (inaccessibles d'ailleurs aux simples ressortissants nationaux) aux consulats généraux, partout la meme déliquescence frolant souvent le comportement délinquant, partout dans le Monde.

Le régionalisme et les nominations parachutes par l'équipage Bouteflika ont finis par bordéliser les représentations diplomatiques d'un homme, d'un clan et de larbins n'ayant aucune compétence ou éducation consulaires.

Meme le courrier transitant par valises diplomatiques est mis aux oubliettes d'Algérie poste alors que le M A E en est juridiquement responsables, sans aucun système au niveau du ministère des affaires étrangères de poste restante ou chacun peut récupérer directement son courrier.

Enfin une dérive gravissime, existe t il une inspection des services consulaires? Et les services de la DDSE que font ils... ?