Ahmed Gaïd Salah tresse des lauriers à Abdelaziz Bouteflika

Ahmed Gaïd Salah devenu l'allié incontournable du chef de l'Etat.
Ahmed Gaïd Salah devenu l'allié incontournable du chef de l'Etat.

Devant l’appareil de formation de l’ANP, le vice-ministre de la Défense s’est livré à un discours élogieux sur le chef de l’Etat.

L'Armée a parlé encore une fois pour s'immiser de la politique, par le biais de son chef. Le général de corps d'Armée, Ahmed Gaid Salah, n’est pas n’importe qui. Tout chef d’Etat-major et vice-ministre de la Défense nationale qu’il est, il se veut aussi commentateur politique des actions du chef de l’Etat. Aussi, il a les louanges faciles quand il s’agit de Bouteflika. Il y a bien entendu les marrons qui reviennent à chaque discours tels que "l’engagement de l'Armée à mener amplement ses missions constitutionnelles et nationales". Une déclaration d’une évidence à faire pâlir un bronzé ! Ou cette emphase patriotique du même acabit : "Nous nous considérons, en tant que militaires, des boucliers de l’Algérie, des remparts de son indépendance, des défenseurs de son indépendance nationale et de son unité territoriale et populaire Mais il y a mieux dans cette sortie de fin de semaine.

Ahmed Gaïd Salah qui cumule les postes de chef d'Etat-major et de vice-ministre de la Défense ne se prive plus de donner son avis sur l’avant-projet de révision constitutionnelle. "Veillant à la stabilité de l’Algérie et inculquant les valeurs de sa sécurité et de la quiétude de ses citoyens, l’ANP (...) veille, sous le commandement de Son Excellence, Monsieur le Président de la République, chef suprême des Forces Armées, ministre de la Défense nationale, à mener amplement ses missions constitutionnelles et nationales". Ouf !

Le vice-ministre de la Défense sait être reconnaissant pour la confiance placée en lui par le chef de l’Etat. "Nous saluons en premier lieu, la démarche de Son Excellence, M. le président de la République, à travers la révision de la Constitution, que nous considérons à juste titre comme le pivot dans le renforcement du processus démocratique de notre pays et de la vision d’avenir visant à consolider les fondements de l’unité nationale", a-t-il tonné sans ciller. Il est vrai qu'en ces temps de crise, le budget de l'Armée est l'un des plus importants. Ce qui ne va pas sans quelques révérences.

S’affranchissant de la réserve que devrait avoir un patron de l’Armée, il ne rate pas une occasion pour apporter son soutien public, entraînant de facto celui de l’Armée à Bouteflika. Son retour aux premières responsabilités de l’armée a été possible grâce à Abdelaziz Bouteflika. Sans doute, l’appui total de Gaid Salah a été déterminant dans les mesures de limogeages en série prises en automne dernier par le chef de l’Etat dans le corps du DRS. C’est dire que les destins du ministre de la Défense et le président sont plus que jamais liés.

Ahmed Gaid Salah convoque les réalisations et avance quelques-unes comme arguments de bonne gouvernance. "Il nous convient d’exprimer, à cette occasion, notre profonde gratitude, en tant que militaires, pour ce que nous avons senti comme signes de considération, d’appréciation et de reconnaissance qu’a réservés le présent projet de la constitution", s'émerveille encore le vice-ministre de la Défense.

A 75 ans, Ahmed Gaïd Salah est le dernier soldat de sa génération encore actif. Son âge ne constitue manifestement pas un handicap pour le clan au pouvoir qui évoque pourtant sans cesse la nécessité de rajeunissement des compétences et des réformes en profondeur des institutions. Mais à première vue, l'entregent du chef d'Etat-major, sa fidélité et sa connaissance de l'institution militaire en font une exception. Tant et si bien qu'il est devenu incontournable pour la stabilité du pouvoir attaqué de toutes parts pour ses errements économiques et son opacité politique. Il y a une évidence à retenir : cette sortie met l'armée encore une fois dans un rôle qui ne devrait pas être le sien. Celui de soutien indéfectible au programme d'un homme tout aussi président qu'il est.

De fait, que devient l'armée garante des institutions ?

Yacine K.

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Commentaires (10) | Réagir ?

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koceila ramdani

Désormais il, n'y a pas de limites à l'absurdité, ils (car il n'est pas le seul) les ont léchés aux français, maintenant il faut bien le faire pour les marocains, pauvre Algérie, tant de mal et de malheur que tu à supporté et ce n'est pas fini.

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Jafnouhou

Le Sergent Garcia et le Combattant Géant du fantomatique Front du Mali, filent le grand amour, une véritable symbiose biologique. Ils ont un besoin vital l’un de l’autre. Si l’un part, l’autre ne survivra pas, politiquement s’entend.

Ils se livrent à des mamours insanes, à la limite de l’immoralité, où l’un se déshonore et nous déshonore, laissant choir sa propre dignité, son propre statut de militaire, par définition apolitique, sa dignité, sa retenue, la fierté d’un commandant de l’ALN, devenu un vieux troufion-général qui « tresse des lauriers » et cire les pompes du magister. Les autres vieux soldats de par le monde, à ce stade de leur vie et de leur retraite écrivent leurs mémoires, vont à la pêche, voyagent avec leur épouse, s’amusent avec leurs petits-enfants et leur racontent leurs faits d’arme, s’ils en ont, toutefois.

L’autre, momie sans sarcophage, au lieu de se retirer pour enfin son « vivre » sa convalescence comme tous les malades dans son cas, se plait et aime entendre les coups de brosses bruyants, les superlatifs vociférés par Benyounès accompagnés par les percussions de derbouka de l’Amar de Neuilly-sur-Seine (j’allais écrire SCENE), ainsi que les autres fonctionnaires patentés du corps du larbinisme. Préférant une vie, que dis-je, une survie quasi végétative il ose recevoir ses illustres visiteurs bien sur pied, lui lourdement handicapé, sans élégance et sans dignité. Il ne s’aperçoit même pas que ces « réunions de travail » avec les étrangers, sont sans suite malgré les communiqués officiels ronflants. Et au lieu de laisser l’Algérie surmonter la grave crise avec le sang neuf de ses enfants, et vivre son temps, il préfère la garer sur la bande d’urgence et attendre.

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