Le pétrole passe sous la barre des 30 dollars le baril

De nombreux analystes évoquent la possibilité d'un baril de pétrole à 20 dollars les mois prochains
De nombreux analystes évoquent la possibilité d'un baril de pétrole à 20 dollars les mois prochains

Les prix du pétrole s'enfonçaient dans le rouge vendredi en cours d'échanges européens, évoluant désormais sous le seuil des 30 dollars le baril, dans un marché où le retour annoncé du pétrole iranien renforce les inquiétudes quant à la surabondance d'offre. Qui va arrêter la dégringole du cours de l'or noir ?

Un palier symbolique vient d'être franchi à la veille du week-end. Vers 11h05 GMT (12h05 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars, dont c'est le premier jour d'utilisation comme contrat de référence, valait 29,66 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 1,22 dollar par rapport à la clôture de jeudi.

Dans les échanges électroniques sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en février perdait 1,60 dollar à 29,60 dollars. Les cours du Brent et du WTI, qui étaient parvenus à rebondir jeudi sur fond de rééquilibrage technique, ont rapidement retrouvé leurs vieux démons vendredi, plongeant dès l'ouverture des échanges asiatiques, avant de s'installer sous les 30 dollars le baril, à leurs plus bas niveaux en 12 ans.

Le pétrole échangé à Londres est même tombé vers 10H30 GMT à 29,45 dollars, un plus bas depuis le 10 février 2004, tandis que son homologue new-yorkais a atteint au même moment 29,39 dollars, un minimum depuis le 25 novembre 2003.

"Le secteur de l'énergie a connu sa pire semaine de repli depuis juin 2011 alors que le retour imminent des barils iraniens et le temps doux aux États-Unis ont entraîné une forte baisse du pétrole brut et du gaz naturel", commentait pour l'AFP Ole Hansen, analyste chez Saxo Bank.

La fébrilité du marché pétrolier s'est accrue ces derniers jours alors que l'entrée en vigueur de l'accord sur le nucléaire iranien, qui doit s'accompagner de la levée des sanctions occidentales pesant sur Téhéran depuis 2012, notamment de celles affectant ses exportations d'or noir, est attendue d'un jour à l'autre.

L'Union européenne a toutefois précisé jeudi qu'elle se donnait deux semaines pour une levée définitive des sanctions économiques et financières contre l'Iran, en prorogeant de 14 jours le gel de certaines sanctions. "La question reste de savoir avec quelle rapidité l'Iran peut augmenter sa production mais ce qui est certain, c'est que l'excédent de pétrole stocké en Iran recherchera un débouché dès la levée des sanctions", relevait M. Hansen.

Selon l'analyste, le retour de l'Iran fera donc peser une pression supplémentaire sur les prix à court terme, surtout étant donné le succès limité qu'a rencontré cette semaine la tentative d'établissement d'un plancher à 30 dollars le baril.

"Cela contribue simplement à montrer à quel point les investisseurs sont pessimistes en ce moment vis-à-vis de la perspective de l'arrivée d'une offre fraîche en provenance d'Iran venant frapper un marché déjà saturé", relevait de son côté Fawad Razaqzada, analyste chez Forex.com.

L'analyste estimait ainsi que si le baril de brut se maintenait sous les 30 dollars le baril, la voie était ouverte à des pertes supplémentaires, ce qui pourrait potentiellement faire descendre les prix jusqu'à 25 dollars.

"Cela dit, la journée vient de commencer et nous pourrions assister à des achats à bon compte plus tard, possiblement au moment de la publication du nombre de puits en activité aux États-Unis par la société de services pétroliers Baker Hughes", ajoutait M. Razaqzada.

En Russie, le rouble et la Bourse de Moscou plongeaient vendredi dans le sillage des prix du pétrole, dont la chute assombrit les perspectives économiques de la Russie et pose des risques sérieux pour le budget selon le Premier ministre Dmitri Medvedev. Alarmé par la poursuite de la chute du cours du pétrole, le patron de l'Opep a annoncé il y a deux jours la convocation d'une réunion de l'organisation pour mars prochain.

Avec AFP

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Commentaires (3) | Réagir ?

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Massinissa Umerri

"... En Russie, le rouble et la Bourse de Moscou plongeaient vendredi dans le sillage des prix du pétrole, dont la chute assombrit les perspectives économiques de la Russie et pose des risques sérieux pour le budget selon le Premier ministre Dmitri Medvedev... "

Qui detiendrait du Rouble ? Meme pas les clients de feraille militaire. Pas la meme chose pour le dollar. Ne serait-ce que la Chine aurait pres de 30 Trilliards.

Par contre tous les politiques parlent d'un SMIG a entre $15 et $20. Ce qui veut dire, de la production de dollars par l'oncle Sam, et donc sa devaluation, sans que se soit l'economie Americaine ou la classe moyenne qui en subisse les frais. Quand au detenteurs de miette sous forme de reserves ou de fond souverain, ca paierait pour un burger, mais sans boisson, ou un morceau de sucre a la place d'un medicament. Et dire que les algeriens continuent d'accepter de se faire payer avec la monnaie de singe !

C'est impressionnant de toujours lire le cout de projets import ou de realisation etrangere exprime' en Euro et Dollars, et tous ceux realise's localement en milliards de centimes. Un de ces 4, ca sera en milliards de grains de sable.

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sarah sadim

Il atteindra les 20 dollars cela est une guerre stratégique et l'Arabie saoudite peut aller plus que cela, l'essentiel c'est de diminuer les rentrées financières iranienne quelque soit sa production.

Et bien sur fermer la "gueule" à Bouteflika, aucune chance d'une embellie avant trois ou quatre années, et oui l'occident protecteur des monarchies du Golfe doit etre payé en retour avec une énergie la plus basse possible, seule la Chine en profitera.

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