Disparition d'Aït Ahmed : quel legs pour le FFS et l'Algérie ?

Hocine Aït Ahmed était avant tout un nationaliste jaloux de son algérianité
Hocine Aït Ahmed était avant tout un nationaliste jaloux de son algérianité

Ni trop ni pas assez! Les Kabyles, le peuple algérien, ont rendu un juste hommage, un authentique plébiscite post-mortem à un infatigable combattant anti-impérialiste, à un pourfendeur de toute forme de dictature, de l'injustice, de l'exploitation de l'homme par l'homme.

Hocine Ait Ahmed, comme l'écrasante majorité des Kabyles, était et reste un Algérien pour qui les frontières de la Kabylie, fraternelle et solidaire, couvre la sphère allant de Souk Ahras à l'Est, à Maghnia à l'Ouest, de Bordj Badji el Mokhtar au Sud à Cap Matifou au Nord.

Da el Ho, a toute sa vie rêvé et a fait rêvé des millions de ses semblables de vivre jusqu'à l'avènement d'une Algérie libre, démocratique, prospère, dans Grand Maghreb uni, en paix. Son rêve et le nôtre reste hélas sur métier. Que chacun contribue selon ses moyens, apporte sa pierre afin de le concrétiser sur le terrain sociale et politique.

Vue l'exceptionnelle organisation de ses historiques funérailles, Ait Ahmed a laissé derrière lui le FFS, un parti politique solide. A n'en point douter un seul instant, il lui survivra et réalisera progressivement mais sûrement les attentes du défunt et notre idéal à tous, à rendre l'espoir aux algériens, dans une Algérie heureuse.

Aux artisans du statuquo, aux vautours charognards qui veulent encore gagner du temps pour achever de dépecer ce qui reste de la dépouille de l'Algérie, pourront toujours clamer que la démocratie relève d'une utopie, vue que le peuple algérien, selon eux, serait immature pour accéder à la démocratie. D'où tiennent-ils leur science pour prononcer un tel jugement ?

Ne perdons pas de vue que le déclenchement de la révolution du premier novembre 1954 avait été relégué au rang d'acte prématuré, intellectuellement irréfléchi, dans l'impréparation matériel et l'improvisation politique. Une entreprise hâtivement attribuée par des bénis oui-oui à un groupe de têtes brûlées, d'aventuriers, sans lendemain.

Lorsqu'elle a rapidement atteint son point de non-retour, forcé l'admiration des peuples de tous les continents, aidés par des mains invisibles mais puissantes, des opportunistes, par la trahison, la ruse et fer, ont cruellement éliminé, physiquement et/ou politiquement leurs adversaires pour s'imposés maîtres et décideurs perpétuels et sans rivaux de l'Algérie.

Après un peu plus d'un demi-siècle après la décolonisation de l'Algérie par la France, d'une illusion d'indépendance, alors que des pétrodollars y ont coulés à flot tendu pendant plus de quatre décennies, de quatre générations, des masses d'algériens se trouvent reléguées à un rang inférieur à celui de l'indigénat qui était le leur sous la colonisation.

Tandis sans suer aucunement leur burnous, du jour au lendemain, des individus, connus de tous, par des razzias et le racket des biens du peuple, ont amassé des fortunes qu'aucun colon, y compris Borgeaud, le symbole de la colonisation de l'Algérie, en se levant tôt le matin et en se couchant tard le soir, n'aurait même pas osé caressée dans ses rêves les plus fous posséder en un siècle d'effort soutenu bien compté.

A comparer les moyens humains et matériels mis en ouvre par FLN/ALN de 1954 et ceux du FFS de 2015, à en juger par ces capacités à organiser les funérailles de son chef, il n'y a pas photo. Nul ne peut contester que ce parti a maqué un magnifique essais qui reste néanmoins à transformer sur le terrain politique.

A l'heure où notre pays se trouve aux prises à une faillite économique et morale, à la lisière d'une catastrophe environnementale, il faut que les Algériens, non pas comme un seul homme mais une majorité d'entre eux, acceptent de se mettre autour d'une table, à débattre entre eux d'égal à égal, à s'engent par un contrat social à renoncer à leurs fléaux traditionnels : esprit tribal, régionalisme étriqué, polémiques stériles, à hisser le peuple au rang du seul arbitre sociale et de l'unique souverain politique de l'Algérie.

Militants et amis du FFS, le vénérable Da El Ho vous a légué un héritage à la fois magnifique et accablant. L'espoir légitime des millions d'algériens comme fardeau sur vos épaules sous le regard l'étroite du monde. Soyez ses dignes fières héritiers et les sauveurs de l'Algérie d'une tragédie humaine qui plane, à l'instar d'une épée de Damoclès, sur nos tête.

Vive l'Algérie : démocratique, sociale, prospère, fraternelle, conforme au manifeste de novembre 1954, aux sacrifices des nos martyrs, aux vœux d'Ait Ahmed et de tous les militants assoiffés de liberté et de justice.

Aissa Nedjari

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