Algérie : la pratique politique face aux défis économiques

Le gouvernement continue d'ignorer la crise économique.
Le gouvernement continue d'ignorer la crise économique.

Comparé à la toute récente expérience politique tunisienne qui vient d'être couronnée par le Prix Nobel de la Paix bien mérité, une démocratie toute naissante qui a donné un exemple de maturité politique au reste du monde, des courants politique divergent mais soucieux avant tout d'apporter la stabilité au pays donc toutes convergent pour trouver un consensus politique qui a sauvé une Tunisie au bord d'une implosion sociale sans précédent, la pratique politique en Algérie peine à réaliser des aspirations tant attendues par le peuple.

L'activité politique partisane s'use à force de revirements et d'impostures politiques, toutes les attentes escomptées depuis la libération du champ politique sont devenues presque illusoires. Résultat final ? Une démocratie de façade qui sert essentiellement le régime. D'ailleurs on n’a qu'à constater l'opinion des citoyens sur la crédibilité des promesses électorales, des promesses politiques perfides qui nuisent même à l'image de la nation et son peuple. Le résultat de tout ce cafouillage politique c'est un recul net des libertés démocratiques et des partis politiques qui ne militent plus pour leur objectif initial et qui s'écartent de leur rôle dès leur prise de responsabilité dans l'exécutif.

Aussi il faut admettre que, dans la pratique, certains objectifs partisans sont devenus presque mercantile, sinon comment comprendre le revirement de quelques parlementaires élus à coups de promesses électorales non tenues et qui votent pour des propositions de lois qui vont à l'encontre des intérêts des citoyens ? L'exemple des plus frappants c'est celui de l'exploitation du gaz du schiste qui a provoqué un tollé à l'intérieur du pays et à l'étranger, donc tout compte fait on remarquera que la fonction politique est devenue lucrative pour quelques-uns ; cependant, elle est dépourvue d'éthique politique. La multiplication des courants politiques, avec autant de partis normalement devraient provoquer un riche débat politique mais aussi l'émancipation des libertés démocratiques. Malheureusement ce n'est plus le cas aujourd'hui, d'ailleurs toutes les initiatives citoyennes sont étouffées dans l’œuf par le pouvoir, il faut aussi reconnaitre que les espaces d'expression politiques sont devenus restreints, y compris dans le champ médiatique. Il reste beaucoup de chemin à faire pour parvenir à démocratiser sérieusement et à moraliser la pratique politique en Algérie et faire progresser les libertés démocratiques dans le pays.

Et pourtant, aujourd'hui notre pays est face à une multitude de défis qui façonnent d'une façon importante son avenir et parmi ces défis celui de s'affranchir de sa dépendance à la manne pétrolière. Tous les indices endogène et exogène prédisent une baisse drastique des recettes pétrolières à moyen terme, ce qui induit des déficits budgétaires énormes qui ne peuvent être équilibrés que par des alternatives qui nécessitent rigueur et pragmatisme dans la prise de décision stratégique au niveau du parlement et de l'exécutif. Cela dit, les acteurs politiques, au pouvoir ou dans l'opposition, doivent concevoir à sa juste valeur l'importance de leur mission et de leur rôle pour sauver le pays d'une implosion et faire taire des mensonges colportés à propos des capacités réelles du pays à faire face au tarissement des recettes pétrolières dans un avenir proche, donc l'éthique politique doit primer avant tout et les intérêts partisans doivent être relégués devant l'intérêt de toute une nation et de son peuple.

Le constat est sans appel, la gouvernance est défaillante à plus d'un titre et des erreurs stratégiques sont commises à répétition ; les réformes sont de façade, elles ont produit une économie de bazar totalement orientée vers l'importation avec son circuit financier opaque qui ne sert que ceux qui la rendent pérenne à l'intérieur du pays comme à l'extérieur et dans toute ce tableau peu reluisant sur l'état lamentable de l'économie algérien.

Le gouvernement tergiverse à prendre des décisions adéquates. Il élude la nécessité absolue de procéder à des réformes structurelles arguant du fait que la crise n'est que conjoncturelle, cette argumentation est évidemment fallacieuse et ne sert que ceux qui profitent de la physionomie actuelle de l'économie algérien ; l'opposition politique algérien peine, quant à elle, à trouver une synergie dans ses actions afin de convaincre les pouvoirs publics à accomplir certaines réformes nécessaires. Il est regrettable de constater que certains acteurs de l'opposition soutiennent mordicus les errements de l'exécutif dans sa façon de préconiser des solutions de façade.

Au final, le peuple n'est pas dupe face de l'incapacité des acteurs politiques à assumer leur rôle, l'opposition politique excelle dans la rhétorique mais se confine à la gesticulation qui n'apporte que lassitude aux citoyens qui boudent déjà les urnes et les activités politiques. Joindre l'acte aux promesses est devenu si étrange pour les élus de la nation dès leur prise de fonction de responsabilité. L'avenir de la nation est la responsabilité de ses dirigeants et aussi ceux qui animent la scène politique, sinon à quoi sert une opposition si elle reste passive sinon complice d'un exécutif aux conceptions tautologiques.

Rahim Kermoun

Ecrivain

Plus d'articles de : Politique

Commentaires (6) | Réagir ?

avatar
DSP djaidjaa

merci

avatar
Bachir Ariouat

L'un ne va pas sans l'autre, au niveau d'une nation, là où il y a un problème, c'est au niveau des peuples nord Africain.

D'abord, construire un pays, cela commence par ses racines, c'est comme un arbre, un arbre sans racine ne peut pas vivre.

Notre racine elle a été dévouée par nous ancêtres, nous accusons les arabes, mais les arabes ces sont nous ancêtres qui pour dominer leurs sujets ils ont facilités l'intégration de la langue et de la culture arabe, qui nous sont étrangers.

Il es vrai qu'à la base, la facilité de la conversion à l'islam à facilité les choses, d'autant plus que le peuple ne pratiquait pas et il ne respectent pas les traditions et l'esprit coranique, qui a ouvert la porte en grand à l'arabisation des Berbères nord Africain.

Si, au départ les cheikhs et consort ont profitaient de l'aubaine pour s'imposés à une population facilité l'arabisation de leur leurs rejetons au nom d'un dieu et de son prophète, ceux qui sont au sommet s'intéressaient surtout au haute sphères de l'état avec qu'ils partageaient avec la famille descendante de la famille du prophète.

Alors, si nous voulons sortir de ce marasme dans lequel la religion islamique nous a engluées, et elle s'est engluée elle même, parce qu'elle a copiée trop sur les deux autres religions la judaïsme et le Christianisme.

Revenons d'abord, à notre vraie race Berbère, culture amazighe, et notre langue Tamazagha.

Puis, c'est connu à travers le monde les Berbères sont à la base des démocrates, même avant les occidentaux, cet démocratie nous l'avions dans le sang grâce à nous pays montagneux et l'éparpillement des villages à travers les montagnes et notre mode de vie des origines dans un village, la fraternité entre les populations pour la majorité se formés d'une même famille, ensuite pour assurés leurs protections, il fallait qu'ils soient unis et solidaire.

Alors supprimons la religion d'état des institutions de l'état, remettons nous racines et notre culture et histoire à la base de nous lois, redonnons à nous enfants un avenir sur la terre de nous ancêtres.

Que chaque individu pratique la religion ou ne pratique, chacun sera libre de faire ce qu'il veut dans le respect de nous traditions et lois votés librement, pas celles imposées avec une mitraillette en bandoulière.

visualisation: 2 / 6