La baisse du cours des hydrocarbures et son impact sur l’économie algérienne

Avec un baril de pétrole en constante baisse, le gouvernement ne peut maintenir la politique actuelle de dépenses
Avec un baril de pétrole en constante baisse, le gouvernement ne peut maintenir la politique actuelle de dépenses

Le cours du Brent a été coté le 12 décembre 2015 à 37,71 et celui du WIT à 35,35 avec un cours euro/dollar de 1,098, l’euro à 117,336 dinars algériens et 106,650 dinars un dollar. L’année 2016 sera encore plus difficile pour l’Algérie que l’année 2015 et les cours des hydrocarbures, du fait des mutations énergétiques mondiales, seront encore bas pendant encore de longues années. L’objet de cette contribution est d’analyser les impacts sur la sphère financière et la sphère réelle (1)

1.- Impact de la chute des cours sur les recettes de Sonatrach

Une baisse en moyenne annuelle d’un dollar du cours du pétrole (le prix de cession du gaz étant indexé sur celui du pétrole) occasionne un manque à gagner d’environ 600 millions de dollars. Les réserves de pétrole selon le dernier conseil des ministres sont d’environ 10 milliards de barils et celles du gaz conventionnel de 2700 milliards de mètres cubes gazeux. Ces donnes sont loin des données souvent reprises par la presse nationale qui évoquent plus de 12 milliards de barils de pétrole et de 4500 milliards de mètres cubes gazeux (données de BP de 1999 jamais réactualisé). Les exportations de gaz (par canalisation et GNL) qui représentent plus 34% des recettes de Sonatrach durant 2010/2014 n’ont jamais pu dépasser la barre des 55 milliards de mètres cubes gazeux. Les recettes de Sonatrach ont été de 73 milliards de dollars entre 2010/2011, 63 milliards de dollars en 2013 59 milliards de dollars en 2014.

Selon la LFC2015 à un cours de 60 dollars en moyenne annuelle il était prévu une recette de Sonatrach de 34 milliards de dollars, montant auquel il faudra soustraire 20% de coût de Sonatrach restant 27 milliards de dollars. Au cours de 50 dollars moyenne annuelle la recette de Sonatrach serait de 28 milliards de dollars et le profit net de 22/23 milliards de dollars. Avec un cours à 40 dollars, la recette serait de 18 milliards de dollars et le profit net de Sonatrach serait d’environ 14/15 milliards de dollars. Comment dès lors mobiliser les 100 milliards de dollars prévus comme investissement entre 2015/2020 par le ministère de l’Energie sans compter plus de 20 milliards de dollars pour Sonelgaz, d’autant plus que la loi des hydrocarbures votée en février 2013, outre la règle des 49/51% généralisable tant à l’amont pour tous les gisements qu’à l’aval et aux canalisations, prévoit une taxe sur les profits au-delà d’un certain seuil, décourageant avec l’actuel prix tout investisseur étranger ?

2.- Tensions au niveau de la balance des paiements

Selon la BA en 2014 la sortie de devises sans les transferts légaux de capitaux a été de 71,3 milliards de dollars (dont 11,5 de services) non compris les transferts légaux de capitaux. La balance commerciale a accusé un déficit durant les 10 mois de l’année 2015 de 10,82 milliards de dollars contre un excédent de 4,82 milliards de dollars durant la même période 2014. Les exportations d’hydrocarbures ont été estimées à 30,25 milliards de dollars contre 51,22 milliards de dollars en 2014 et les exportations hors hydrocarbures marginales (diminution de 18,18%) ont été de 1,76 milliards de dollars constituées de 1,44 milliards de dollars de semi-produits soit 82%du total. Les importations, bien qu’en petite baisse, (12,35%) restent élevées, car bon nombre de produits incompressibles, de 42,94 milliards de dollars et au même rythme devrait pour les importations de biens être de 52 milliards de dollars. Si l’on ajoute environ 11 milliards de servies et 4/5 milliards de dollars de transferts légaux de capitaux nous aurons une sortie de devises fin 2015 de 67/68 milliards de dollars pour une entrée de devises de inférieures à 34 milliards de dollars, le cours du Brent étant inférieur durant le dernier trimestre à 45 dollars. Le niveau des réserves de change qui étaient supérieur à 192 milliards de dollars janvier seraient de 151 milliards de dollars en 2015 et à 121 milliards à fin 2016 selon le Ministre des finances, un niveau qui représente 23 mois d'importations mais tablant sur un cours de 60 dollars le baril. Or le montant risquent d’être inférieur tant fin 2015 que fin 2016. Ainsi les réserves de change sont passées de 192 milliards de dollars début janvier 2014, les 173 tonnes d’or équivalent seulement à environ 7 milliards de dollars et termineront certainement à un montant inférieur à 140/145 milliards de dollars fin 2015. La valeur d’une monnaie qui dépend fondamentalement de la production et de la productivité globale.

En Algérie 70% de la valeur du dinar est corrélée aux réserves de change qui proviennent presque intégralement de la rente des hydrocarbures. Au rythme de l’actuelle dépense publique, les réserves de change risquent de s’épuiser horizon 2018/2019 avec un retour inéluctable au FMI. C’est pour cela que l’endettement extérieur, le taux d’intérêt très faible au niveau mondial, bien ciblé destiné à l’investissement productif et sur une période longue afin de ne pas réduire les réserves de change, pourrait être une opportunité. Car si les réserves de change étaient inférieures à 10 milliards de dollars, un dollar se coterait à plus de 200 dinars un dollar avec une incidence sur le pouvoir d’achat. Cela induirait une amplification de l’inflation importée ayant un impact sur toutes les entreprises locales (hausse des coûts donc des prix) et sur les importations de produits finis. Mais parallèlement il faudra dynamiser le tissu productif industrie, loin de la vision mécanique des années 1970, l’agriculture, les services, le tourisme et les nouvelles technologies dans le cadre des valeurs internationales. Cela suppose un assouplissement de la règle 49/51% pour les segments non stratégiques pouvant imaginer une minorité de blocage, du fait que toutes les chancelleries USA-Europe, Asie viennent de déclarer à l’unanimité durant ce dernier trimestre 2015, que pour les PMI/PME, vecteur de croissance et de création d’emplois dans le monde, leurs entreprises ne viendraient pas en Algérie avec cette règle. Pourquoi cette obstination à garder une règle généralisée qui accroît l’endettement extérieur ? A moins que l’Algérie supporte tous les surcoûts avec des rentes , mais cela est rendu impossible actuellement du fait de la baisse drastique des recettes en devises.

3.- Tensions budgétaires

La loi de finances 2016 table sur des dépenses budgétaires globales de 7.984,1 milliards de DA, avec 4.807,3 md de DA consacrés au budget de fonctionnement, et 3.176,8 md de DA pour celui d'équipement. Quant aux recettes, elles sont de 4.747,4 md de DA dont 3.064,88 md de DA pour les recettes ordinaires et 1.682,55 md de DA pour la fiscalité pétrolière, donnant un déficit budgétaire de 3236,7 dinars soit au cours de 106 dinars un dollar 30,53 milliards de dollars. Or, le cours du dollar est passé en deux années de 75/77 dinars un dollar à 106/107 dinars un dollar et 116/117 dinars un euro, soit une dépréciation par rapport au dollar de 41,33% et par rapport à l’euro de plus de 35% par rapport à l’euro. Ce glissement du dinar (on ne peut parler de dévaluation au terme de la Loi du fait que toute dévaluation qui se prend en conseil des ministres mais ayant le même impact économique sur le consommateur et le producteur tout en voilant l’importance du déficit budgétaire. En effet, cet artifice comptable gonfle la fiscalité pétrolière et ordinaire touchant tous les exportations et importations et par ricochet le fonds de régulation des recettes calculé en dinars. Si l’on avait appliqué 75 dinars un dollar le déficit budgétaire serait de 43,57 milliards de dollars fin 2016. Donc nous avons un impact sur le fonds de régulation des recettes. Depuis 2006, les prélèvements du Fonds se sont poursuivis avec une cadence importante et accélérée en raison de la détérioration du déficit budgétaire durant ces dernières années. Le FRR a été sollicité à financer le déficit du Trésor public à hauteur de 91,5 mds de DA en 2006, de 531,9 mds de DA en 2007, de 758,1 mds de DA en 2008, de 364,2 mds de DA en 2009, de 791,9 mds de DA en 2010, de 1.761,4 mds de DA en 2011, de 2.283,2 mds de DA en 2012, de 2.132,4 mds de DA en 2013 , de 2.965,6 mds de DA en 2014 et pour fin 2016 un déficit du solde global du Trésor de 2.452 md de DA soit 23,13 milliards de dollars. Selon les données de la Direction générale de la prévision et des politiques (DGPP) du ministère des Finances, reprises par l’APS, les avoirs prélevés du FRR ont atteint 2.965,6 mds de DA en 2014 (contre 2.132,4 mds de DA en 2013), soit les plus importants retraits enregistrés depuis 2000. Ces prélèvements opérés en 2014 ont servi exclusivement à financer le déficit du Trésor de l'année dernière, qui s'est creusé à 2.965,6 mds de DA, un plus haut jamais atteint depuis 2000. A fin 2014, les avoirs du FRR s'étaient établis, après prélèvements, à 4.408,4 mds de DA (contre 5.563,5 mds de DA à fin 2013). .Pour fin 2016 le Fonds de régulation des recettes (FRR), est estimé à 1.797 md de DA à fin 2016, soit au cours de 106 dinars un dollar 16,95 milliards de dollars.

4.- Impact sur la sphère réelle : taux de croissance, inflation, chômage

Le problème qui se pose, avec la baisse des recettes de Sonatrach, le gouvernement pourra t-il continuer dans sa politique de subventions généralisées et non ciblées ? Les transferts sociaux selon la loi de finances 2016 sont en hausse à 7,5 à 23% du budget de l'Etat, avec une enveloppe de 477 milliards de DA pour le soutien à l'habitat, 446 milliards de DA pour le soutien aux familles, dont 222 milliards de DA pour la subvention des prix des produits de base (céréales, lait, sucre et huile), ainsi que 316 milliards de DA pour le soutien à la santé soit 1461 milliards de dinars soit 13,78 milliards de dollars.. Subventions et transferts sociaux 60 milliards de dollars presque 27/28% du PIB et au sein uniquement des subventions les carburants représentent plus de 11 milliards de dollars, prix de l’électricité plafonné depuis 2005 expliquant le déficit structurel de Sonelgaz ayant préconisé une chambre nationale de compensation inter -socioprofessionnelle et inter- régionale. Outre le risque de tensions au niveau des caisses de retraite, la demande d’emplois entre 300.00/350.000 par an nécessite un taux de croissance en terme réel (devant raisonner à prix constants et jamais à prix courants) de 8/9% pendant 5 à 10 ans pour réduire les tensions sociales. Bien que les données du ministère des finances font état d’une hausse significative du PIB de l'Algérie qui s'est établi à 17.731 milliards de DA (environ 221 milliards de dollars) en 2014, contre 16.570 mds de DA (196 mds de dollars) en 2013, le taux de croissance, moyenne annuelle, n’a pas dépassé 3% entre 2000/2014. Pour environ 70%, les besoins des ménages et des entreprises publiques et privées dont le taux d’intégration ne dépasse pas 70% provient de l’extérieur, la rubrique matières premières ayant été de plus de 17 milliards de dollars en 2014, expliquant la hausse des couts et donc des prix avec le dérapage du dinar. Les 5/6% de taux de croissance hors hydrocarbures avec la dominance du BTPH (avec une exception pour l’agriculture dont une partie des inputs proviennent également de l’extérieur) ont été rendus possible à plus de 80% que grâce à la dépense publique via la rente des hydrocarbures durant cette période. En rappelant que selon le FMI , données corroborées par les rapports de la Banque d’Algérie, les recettes ont été de 780 milliards de dollars entre 2000/2014 et les importations en devises d’environ 588 milliards de dollars Selon l’ONS, 83% de la superficie économique est constituée de petits commerce/services.

Le secteur industriel représente moins de 5% du PIB et sur ces 5% 95% sont des PMI/PME peu initiées au management et à l’innovation, technologique alors que s’impose des innovations technologiques impliquant un investissement massif dans la recherche développement, le capital argent n’étant qu’un moyen ne créant pas de richesses. Ainsi, il s'agira d’éviter de fausses polémiques en distinguant démonopolisation ( favorisant le secteur privé nouveau) ne devant plus faire la différence entre secteur privé et secteur public qui doivent évoluer dans un environnement concurrentiel, mais parler d’entreprises et privatisation qui constitue une cession partielle ou totale d ‘actifs. Le projet de loi d’investissement ne concerne pas Sonatrach et Sonelgaz, soumises à des lois spécifiques. Comme le droit de préemption qui constitue un acte de souveraineté nationale, un simple conseil des ministères étant suffisant pour les segments stratégiques qu’il s ‘agit de définir avec précision car historiquement datés.

5.- Eviter l’illusion organisationnelle et monétaire

Le blocage étant d’ordre systémique, l’Algérie, pour surmonter la situation actuelle, a besoin d’une vision stratégique, de cohérence, de visibilité et de leadership. L’on devra éviter tant l’illusion organisationnelle sans objectifs stratégiques (combien d’organisations et de codes d’investissement depuis l’indépendance politique) que monétaires. Car le dinar est passé de 4 dinars un dollar vers les années 1975 à 16 dinars un dollar avant la dévaluation de 1994, 45 dinars un dollar après la dévaluation et actuellement 107 dinars un dollar. Parallèlement, l’Algérie a connu différentes organisations de 1963 à 2015 : sociétés nationales, fonds de participation de l’Etat, holdings, sociétés de gestion des participations de l’Etat et actuellement groupes industriels et l’Algérie est toujours dépendante des hydrocarbures 95% des exportations et incluant les dérivées d’hydrocarbures 98%.le défi est de réfléchir aux voies et moyens nécessaires de dynamiser le tissu productif, entreprises publiques et privées locales et internationales créatrices de valeur ajoutée interne , devant se fonder sur l’entreprise créatrice de richesses et l’économie de la connaissance.

Comme je l’ai annoncé depuis près de trois années et devant le premier ministre algérien lors de la conférence organisée par le ministère de l’Industrie à Alger (05 novembre 2014), les ajustements économiques et sociaux à venir seront douloureux, impliquant un comité de crise indépendant, un discours de vérité, une moralité sans faille de ceux qui dirigent la Cité. On doit tenir compte de toutes les sensibilités. Un large front national de toutes les Algériennes et les Algériens s’impose. L’Algérie doit profiter de sa relative aisance financière, dette extérieure très faible, moins de 4 milliards de dollars et bien utiliser ses réserves de change en transformant cette richesse virtuelle en richesses réelles, de libérer toutes les énergies créatrices, et donc de réaliser la transition difficile vers une économie hors hydrocarbures dans le cadre des valeurs internationales. L’Algérie en ces moments difficiles tant sur le plan géostratégique qu’économique n’a pas besoin de polémiques stériles. A ce titre, le débat contradictoire productif au profit exclusif des intérêts supérieurs du pays afin d’aller vers un renouveau de la gouvernance me semble être la seule voie pour surmonter et résoudre les nombreux défis qui nous attendent. L’Algérie en a les moyens pour peu que l’on développe un discours de tolérance, personne n’ayant le monopole du nationalisme ou de la vérité.

Dr Abderrahmane Mebtoul, Professeur des Universités Expert International

(1) Brève synthèse de l’intervention du professeur Abderrahmane Mebtoul, Professeur des Universités Expert International - Université Tlemcen-Faculté des Sciences économiques, Commerciales et de Gestion -12/13 novembre 2015 Bibliothèque Centrale Imama -Symposium National sur "L'économie Algérienne à l'ère des turbulences: quelles perspectives?" où il a été l'invité d'honneur

N.B. Professeur Abderrahmane Mebtoul, Expert international – Docteur d’Etat en gestion (1974) - Directeur d’Etudes Ministère Energie / Sonatrach 1974/1979 - 1990/1995 - 2000/2007 - ancien magistrat - premier conseiller à la Cour des comptes et directeur général des études économiques (1980/1983) président du Conseil algérien des privatisations - rang Ministre Délégué - (1996/1999) – membre du conseil économique et social 1997/2008 - A dirigé trois audits pour le gouvernement sur Sonatrach deux entre 1974/1979 et une entre 2006/2007, l’audit sur le secteur privé pour le comité central du FLN (1980), l’audit pour la DGSN (1997/1998), l’audit sur l’emploi et les salaires pour la présidence (2008/2009) et récemment l’audit sur la relance socio-économique face à la mondialisation pour le gouvernement horizon 2020/2025 (janvier 2013) et l’audit sur le pétrole gaz de schiste : risques et opportunités (février 2015) - Expert indépendant auprès du premier ministre de 2013 à ce jour. Membre de conseil scientifique de plusieurs organisations internationales, il est l’auteur de 20 ouvrages individuel ou direction de collectif et de plus de 500 communications nationales et internationales

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Massinissa Umerri

On peut ecrire une encyclopedie entiere sur les Cancers (il y en plusieurs), ou tout simplement dire "CANCER", le mot seul tue bien.

En le cas presente' ici, il s'agit de la collision de 2, qui cooperent et se nourrisent bien mutuellement. Fondamentalement il y a probleme de savoir, matiere 1ere de toute activite'; puis, celui d'ethique dans la gestion de l'economie.

On peut dire qu'il s'agit de cancer generalise' induit par l'arabo-islamisme. Dans les rues d'Alger, un tel diagnostic se resume en un terme: Tnaket et a Tizi: Tarwi. Mais, il y a de l'espoir, celui de ne devoir faire au cancer, c'est la magie de la mort naturelle, avant que celui-ci n'atteigne sa phase terminale.

L'etouffement est une technique qui marche, a merveille, et pour ca l'Algerie est bien equipe'e. Pas besoin de guaspiller du temps a doigter les "il-fauts". Comme disait ma grand-mere, c'est ecrit.

Mais rassurez-vous, on n'est pas seuls. Les Francais ont LePen, ici aux US on le Trump, en Allemagne Angela, retenue par Time Magazine comme la personne la plus influante de l'anne'e. Elle aura remis le Natanyahu a sa place froidement, en prennant la responsabilite' de la choa que le Natanyahu attribuait aux Palestiniens - et biensur celui de mattraquer les neo-nazis Allemands et demontrer une compassion sans eguale envers les victimes (refugie's) de Syrie et d'ailleurs. Apres elle, ca sera le tour des dirigeants, oops DICTATEURS Algeriens, qui font ca depuis toujours, a la seule difference que les portes sont ouvertes aux bourreaux plutot que les victimes - mais ca commence a changer, quand meme.