Le général Hassan, le Dreyfus algérien ? Mais sans Zola et Jaurès !

Legénéral-major Toufik dénonce le procès fait au général Hassan
Legénéral-major Toufik dénonce le procès fait au général Hassan

À défaut d'être entendu par le tribunal militaire d'Oran, l'ancien patron des services secrets en est venu à s'exprimer par voie de presse. Tout un symbole.

Avant lui, c'est l'ancien chef d'État-major Khaled Nezzar qui s’est élevé contre le verdict du tribunal militaire d’Oran. Il s’était fait le porte-parole du général-major Mohamed Médiène tout en donnant suffisamment d’éléments pour aiguiller l’opinion sur la prégnance de considérations personnels dans la gestion de "l’affaire Hassan". Ce dernier ressort des interventions de ses anciens chefs dans les habits d’un Dreyfus algérien.

Il ressort des deux prises de positions que le général-major Mohamed Médiène endosse entièrement la responsabilité de la mission qui a entraîné l’incrimination d’Ait Ouarabi. Selon Nezzar, Mohamed Médiène aurait envoyé une longue missive à M Abdelaziz Bouteflika. Avec l’adresse publique dont nous venons de prendre connaissance il devient évident que la demande d’audition du général Toufik introduite par Me Ait Larbi Mokrane par devant le tribunal militaire d’Oran, si elle n’était pas inspirée par le concerné avait au moins son aval. Ce qui fait de son non-aboutissement un revers pour les anciens hommes forts du régime.

L’état de fait que mettent à jour ces évolutions est à glacer le sang tout patriote. L’institution militaire serait à ce point affaiblie (fragilisée) que la volonté d’un chef s’imposerait à ses cadres ? Jusque il n’y a pas si longtemps, l’institution militaire a plutôt donné l’image d’une institution soucieuse de sa cohésion et marquée par un fonctionnement centré sur le collège de ses officiers. Mais, manifestement un nouveau style de gestion a pris le pas sur une collégialité, peut-être formelle, mais qui était resté un marqueur singulier de l’armée.

Si comme le soutiennent Nezzar et Mediène, le général-major Ait Ouarabi, héros national, est victime d’une odieuse cabale, tout patriote doit s’interroger sur la frappante inertie et la déroutante passivité de "l’institution" devant une telle atteinte, non seulement à l’honneur d’un officier, mais aussi et surtout à la sécurité de la Nation. Deux hauts dignitaires de l’armée témoignent de l’importance de l’opération qui vaut aujourd’hui une lourde condamnation à un officier général. Il serait normal d’aller au bout de l’interrogation et de poser la question de la portée, tout au moins sur le plan objectif, de cette neutralisation. Ne nous dit-on pas que le danger guette aux frontières ? Que les pires périls couvent dans les déserts libyen, malien et tunisien ? Dans ce cas, comment comprendre l’embastillement de plusieurs hauts officiers et la mise en retraite de dizaine de cadres qui ont à peine atteint la cinquantaine – issus des classes 1963 à 1968 !! - ?

La gravité de la situation ne contraste-t-elle pas y compris avec les requêtes, des Nezzar et Mediène, qui demandent à ceux-là même qui forcent le passage de s’astreindre au respect d’un carcan institutionnel auquel ils tordent volontairement le cou ? Il y a là sans doute quelque chose de pathétique.

Ces évolutions ne peuvent s’expliquer si l’on occulte le poids des centres de décisions impériaux et de leurs sous-traitants. Washington, Paris, Doha et Riyad ne peuvent être hors de des jeux. Et c’est justement le poids de ces acteurs majeurs qui peut expliquer l’effacement des Nezzar, Mediène et autres. Bouteflika, Gaid, Haddad, Sellal, Bouchouareb et autres ne peuvent avoir par eux-mêmes la force de soumettre les autres pans du système en place. L’arrogance de la régence en place tient à la puissance de ses suzerains protecteurs. L’Algérie est finalement le pays où l’opération "printemps arabe" a produit ses méfaits avec le moindre coût.

Alors que faut-il attendre du sursaut d’honneur du général Corps d’armé Mohamed Mediène ? Rien de plus que ce qu’il peut produire dans les colonnes de nos journaux.

Mohand Bakir

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Commentaires (15) | Réagir ?

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moh arwal

Où étaent ces généraux quand les leurs ont massacré 128 adolescents kabyles en 2001.

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moh arwal

Emile zola on connait pas mais la police politique est connue des citoyens, on en bavé. Alors qu' ils s'arrangent entre eux on veut pas tre temoins de leurs magouilles.

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