Boudjemaa Agraw chante et fustige Moh Cherif Hannachi, patron de la JSK

Boudjemaa Agraw
Boudjemaa Agraw

Le chanteur kabyle Boujdema agraw a mis un nouvel album dans les bacs depuis le 10 novembre dernier, où il consacre une chanson sur la gestion désastreuse de la JSK par Moh Cherif Hannachi. Intitilée JSK negh "notre JSK", le lauréat de la huitième édition du prix Matoub Lounès contre l’oubli décerné par l’ association Amgud de Draa El Mizan, entame sa chanson-réquisitoire en évoquant la situation catastrophique dans laquelle baigne le club phare de la Kabylie, devenu un commerce pour des affairistes sans scrupules.

Puis, le fondateur du mythique groupe Agraw, rappelle que la JSK n’est pas seulement une affaire de football mais tout un symbole de liberté et de combat pour l’identité de la région. Car il s’agit, comme Boudjemaa Ouddane l’entonne, de la dignité de toutes les montagnes kabyles que n’ont jamais cessé de porter la JSK haut et fort. Puis, il conclut son titre phare, par rappeler la fameuse finale de la coupe de l’Algérie de 1977 où les murs de la peur ont été brisés. Le chanteur dit qu’il n’avait pas l’ombre de Hannachi, quand le peuple, à la tribune 11 du stade 5 Juillet, avait crié pour la première fois : "vive la liberté abat la dictature".

En outre, fidèle à son style alliant romance et mélancolie, le nouveau CD de l’artiste kabyle contient d’autres titres qui sont liés à l’actualité politique et sociale. Par exemple dans la chanson "1960 ya Qbali", le natif de Tikeldjet relate l’histoire d’une môme quittant son village kabyle en compagnie de sa maman vers Alger avant même l’indépendance. Une fois dans la grande ville, le bambin découvre des gens qui parlent une langue qu’il comprend pas et se moquent de lui en l’appellent "ya qbali". Depuis l’enfant lit les livres et trouvera que c’est lui le vrai autochtone.

Boudjemaa rappelle aussi, dans la chanson intitulé "mqbel Charlie" les années de braises vécues durant la période du terrorisme et durant la guerre de libération en ripostant à ceux qu’ils disent qu’ils sont Charlie suite à l’attentat ayant ciblé le journal satirique français. Pour le chanteur avant qu’il soit Charlie, il était Matoub, Djaout, Moukbel, Tigzri, Amirouche Si Lhouas, Krim, Abane Benmehidi. Boudjemaa Agraw rappelle davantage que les rencontres de la famille qui avance se faisaient plus aux cimetières et après chaque victime enterrée, on disait au revoir et au prochain les amis.

Encore, Dans "ur tsethigh s cen-aw" titre choisi pour évoquer la situation peu reluisante du chanteur engagé, l’enfant d’At Walghlis se dit fière de dédier de la poésie pour la liberté même au détriment du confort matériel et financier. Pour éveiller les consciences, le poète dit dire haut et fort ce que les gens disent et pensent bas. Enfin, le chanteur n’oublie pas le club de la ville où il vit, les crabes du MOB pour lequel un titre à la hauteur des vainqueurs de dernière édition de la coupe d’Algérie, est destiné.

Zoubir Zerarga

Nouvel album de Boudjemaa Agraw 2015

  1. MOB Berbère
  2. 1690 Ya qbayli
  3. Qbel Charlie
  4. Ukkat ara
  5. Lefhama beg temzi
  6. Abrid n ddunith-iw
  7. JSK negh
  8. Ur tsethigh s cen-aw
  9. Instrumental gosto
  10. Instrumental 1960 ya gbali

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