Séminaire sur la culture amazighe à l'université d'Helsinki

Intervention de Tuomo Melasuo
Intervention de Tuomo Melasuo

Pour la première fois en Finlande, la Fondation Anna Lindh, l'Association Afous-Afous, l'Institut Finlandais dans le Moyen Orient, l'Institut de Recherche sur la Paix à Tampere (TAPRI) et l'Université d'Helsinki, ont organisé, Vendredi, 5 Novembre, un séminaire académique à l'université d'Helsinki sous le thème ''La dimension amazigh dans la vie politique et culturelle en Afrique du Nord''.

1- La résistance de l'idéntité amazighe face aux invasions

Ce séminaire est, en effet, un fruit d'un long travail mené par la communauté amazighe en Finlande, en collaboration avec d'autres partenaires, l'Université d'Helsinki et l'Université de Tampere. Il y avait dans la même salle une exposition d'objets qui explore l’identité amazighe à travers l’histoire, ainsi qu’un lot important de livres sur la culture et la littérature amazighe, dédié par l’Institut français en Finlande spécialement pour l’événement.

Lors de sa présentation intitulée ''Introduction à la dimension amazighe: Hier et aujourd'hui'', Tuomo Melasuo, professeur à l'université de Tampere, est revenu sur le contexte historique du thème.

Dans la même approche, Sana Elmansouri, journaliste libyenne et activiste amazighe, est sortie du contexte culturel pour aborder l’aspect politique de la question. Son intervention a également mis l'accent sur la culture amazighe avant et après ''l'invasion'' des Arabes. Par la suite, la journaliste a évoqué l'actualité et le reflux du forum politique actuel en Libye, ainsi que les facteurs qui ont clairement favorisé l'émergence du militantisme pour l'identité. Toutefois, elle a insisté que ''la paix et le retour à la stabilité constituent une priorité absolue''.

À son tour, le docteur finno-algérien Karim Maiche, de L'Institut de Recherche sur la Paix à Tampere (TAPRI), a mis en relief le rôle joué par la reine guerrière Dihya. Notons que pendant son passage, la problématique du système religieux et de croyance en Afrique du Nord, a fait l'objet d'un débat chaud dans la salle.

Dans l'après-midi, Anu Leinonen a annoncé le début du panel de discussion et présenté les intervenants: Tuomo Melasuo, professeur, Sana Elmansouri, journaliste, Karim Maiche, professeur, Hanna Yikonna, présidente de l'Association Afous-Afous, Akseli Saviranta, chercheur et activiste pour la cause amazighe, et Hamza Amarouche, traducteur et assistant de communication au Centre Culturel International Caisa, à Helsinki.

Les panélistes ont soulevé comme problématique les dimensions de la civilisation amazighe et sa résistance à travers l'histoire. Par la suite, le débat a approfondi et touché d'autres thèmes à savoir la phénotype, la poésie orale et la littérature francophone comme étant un moyen de résistance en Algérie.

Dans la même allée, Sana Elmansouri a aussi évoqué les défis de la question amazighe face à la situation sécuritaire aujourd'hui en Libye. À la fin de la discussion, Tuomo Melasuo, modérateur, est revenu sur la thèse de l’authenticité, l'émergence de la crise berbère, en 1949, aussi bien que l'effet du printemps amazigh, en 1980, sur le processus de la question. À noter, le débat est terminé par une intervention sur Skype, de l'étudiant malien Khoumeidi Ag, qui a, à son tour, accentué le rôle central de la femme pour la sauvegarde du patrimoine amazighe.

2- La question amazighe en Finlande: Le pari du militantisme intellectuel

D'autre part, telle rencontre a pour objectif de restituer, en premier lieu, à la culture amazighe son aspect académique, en le mettant particulièrement dans un cadre objectif et scientifique. Cette approche a justement pu rassembler au séminaire une assistance de plusieurs pays en Finlande, à savoir l'Algérie, la Libye, la Tunisie, Maroc et le Mali.

"Nous visons à faire connaître aux finlandais l'identité amazighe, qui est encore restée méconnue en Finlande'', a affirmé Tuomo Melasuo. ''Le mot ''berbère'' est plus connu ici que le mot ''Amazigh''. En revanche, ce qu’on retient souvent à ce propos, c’est l’authenticité des amazighs en Afrique du Nord'', a-t-il ajouté.

Après le séminaire, Suvi Laakso, représentante de la Fondation Anna Lindh, a affirmé que cette initiative faisait partie des missions de son organisation qui promeut la diversité et le dialogue. ''L'objectif est surtout de présenter en Finlande un côté dissimulé de l'histoire nord-africaine'', a-t-elle souligné. Par ailleurs, Laakso estime que le fait de lancer telles démarches, cela n'assure nécessairement d'organiser un autre événement dans un futur proche.

Cependant, elle a laissé entendre que l'identité amazighe sera assurément soulevée plus qu'auparavant, notamment lors des discussions sur les différentes dimensions de l'Afrique du Nord. ''Cette question sera prochainement prise davantage en considération'', a-t-elle conclu.

À rappeler, un autre séminaire sur le même thème, s'est ensuite déroulé avec les étudiants Samedi, 6 Novembre, à l’université de Tampere, une ville à 180 km au nord-ouest de la capitale finlandaise. D'autant plus, l’émergence de la culture amazighe en Finlande est, à vrai dire, devenue un défis à absolument accentuer, en notant que cette démarche se focalise particulièrement sur les échanges culturels et le travail académique.

''La communauté amazighe en Finlande travaille sur des thématiques d'envergure et surtout académiques. Je suis tellement fière de toutes ces rencontres qui visent à sauvegarder notre culture'', a affirmé, Sana Elmansouri.

Enfin, Hanna Yikona, présidente de l'Association Afous-Afous, créée en 2007, a affirmé qu'il y avait eu avant ce séminaire tout un long travail à entreprendre, et cela dans le but de réussir cet événement longtemps attendu. ''Afous-Afous avait déjà organisé plusieurs activités afin d'introduire la culture amazighe en Finlande. Je note qu'il avait eu des concerts, des semaines culturelles amazighes, des expositions de peinture et même des collections de bijoux, collectées par des artistes amazighs du Niger et du Mali '', a-t-elle indiqué.

Hamza Amarouche

Helsinki - Finlande

- Lien vers le programme du séminaire: The Amazigh (Berber) Dimension in North-African Political and Cultural Life

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Commentaires (7) | Réagir ?

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departement education

oui

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fateh yagoubi

merci

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