Abdelmalek Sellal se fait le porte-voix du président Bouteflika

Sellal a endossé son costume de pompier.
Sellal a endossé son costume de pompier.

"Il y a des degrés dans l’incompétence ou dans l’ignorance, il n’y en a pas dans l’aveuglement", écrivait Jean Amrouche à François Mauriac le 21 décembre 1955. C’est fou comme cette observation est d’actualité.

Les petits arrangements avec la vérité continuent en haut lieu. Le premier ministre répond aux interrogations des 19 "amis" de Bouteflika et radoube les miettes de crédit qui lui restent en la matière. Comme le président ne s’adresse plus aux Algériens c’est le premier ministre Abdelmalek qui se fait porte-voix. Abdelaziz Bouteflika va très bien, jure Sellal, il supervise "quotidiennement" son programme, soutient-il. Mieux encore, il n’en rate pas une miette puisque selon Abdelmalek Sellal, le chef de l’Etat suit "pas à pas" son exécution. Ne s’arrêtant pas à si bon compte, le premier ministre prétend que le peuple a "pleinement cautionné" ledit programme.

Encore un effort et on va finir par le croire. En matière d’enfumage rares sont les souteneurs pouvant faire mieux. Décidément Abdelmalek Sellal n’est pas le premier des ministres pour rien. Il est comme l’eau qui épouse sans souci le fond du récipient. Mais lisons Sellal dans son argumentaire pour défendre l'armature du clan manifestement ébranlé par la sortie de quelques "ex".

"Telle est, en effet, notre feuille de route que nous respectons scrupuleusement et appliquons pas à pas sous la supervision directe et quotidienne de son Excellence le président de la République, seul et unique garant de la pérennité de l'Etat en vertu de la Constitution", a assuré M. Sellal, à l’APS, lors d'une rencontre avec les investisseurs de la wilaya.

En quelques lignes, Abdelmalek Sellal trousse le programme de Bouteflika qui vise "en toute transparence", (ah bon !) "l'édification d'une économie émergente" (on l’attend depuis 16 ans !), l'augmentation de superficies irriguées d'un million d'hectares et la promotion des secteurs de l'industrie et du tourisme". Encore une fois il nous ressort le tourisme, ce segment économique totalement sinistré !!!

"A ma connaissance, nul sur la scène politique nationale n'est aussi soucieux que le chef de l'Etat de la souveraineté nationale", objecte-t-il.

"D'aucuns se demandent curieusement pourquoi nous ne libéralisons pas l'économie alors que, dans le même temps, nous encourageons les investisseurs et autres promoteurs et pourquoi nous maintenons la politique de soutien aux prix alors que nous procédons à des révisions des tarifs de certains produits et services ?", a fait remarquer M. Sellal. Se faisant docte et savant, le premier ministre constate que "le paradoxe est dans les esprits sceptiques qui remettent tout en cause alors qu'ils n'ont pas connaissance des éléments fondamentaux de chaque dossier".

Plus loin, il annonce aux étourdis qui auraient fait mine de l’oublier que "l’Algérie est un Etat moderne, avec un Parlement et des institutions élues et une armée forte". Et il tranche sentencieux que "celui qui vise le poste de président de la République n’a qu’à se porter candidat aux élections". Il a aussi invité fermement les "19" et tous ceux qui sèment la zizanie à se taire.

Abdelmalek Sellal a même évoqué dans sa réponse le rôle du parlement. Voire !!! Mais a-t-on vu ou entendu un des augustes représentants de cette institution tirer une seule fois la sonnette d’alarme et dénoncer les nombreux scandales qui émaillent les quatre mandats de l’actuel locataire du palais de Zéralda ? Non, leur seul inquiétude a été leurs augmentations de salaires et autres privilèges. En vrai, personne ne se fait plus d’illusion sur les députés ; le parlement dont le premier ministre se fait aujourd’hui l’écho n’est qu’une piètre chambre d’enregistrement sans aucun pouvoir ni profondeur politique.

Nous voilà au point de départ. A défaut de réponses concrètes aux interrogations des Algériens, le régime poursuit son petit théâtre des ombres.

Hamid Arab

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Commentaires (5) | Réagir ?

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Bachir Ariouat

Le faux président, il a deux cireurs pour ses chaussures, un pour le pied droit c'est OUYAHIA, un pour le pied gauche c'est SELLAL, les deux hommes les plus bêtes de l'est et du nord est.

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Aksil ilunisen

La duperie qu'inflige le povoir algerien au "peuple" (je me demande deja si nous faisons un peuple homogene!) algerien est proportionnel a la polarisation de se mem peuple. D'un coté les gens perdus (les islamistes, les arabistes, les pauvres, les ans reperes, les hittistes, les trabendistes, les harragas, les opportunistes, les beggars et nouveaux riches, donc tous ceux pour qui l'Algerie ne represente plus RIEN sauf un marche pied... Et de l'autre coté les VRAIS algeriens qui pour la majorité des cas, ont TOUS fuit cette Algerie, bon gre, mal gre, mais la portent encore dans leur coeur malgers qu'ils ne s'identifient plsu comme Algerien car cherchent a sauver ce qui reste de l'ame algerienne dans un espace ou des mouvances aspirant a leur auto-determination comme le MAK sont entrain de naitre.

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Que restera de ma chere Algerie apres le dernier mathanier quittant port? Une grande poubelle a ciel ouvert.

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rien, même les corbeaux ont fuient le pays.

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