Le ministre du Commerce : 20 milliards de transferts illicites de capitaux en 2014 ?

Bakhti Belaïb, ministre du Commerce, avance des déclarations sans apporter de preuves
Bakhti Belaïb, ministre du Commerce, avance des déclarations sans apporter de preuves

Au moment où l’Algérie vient à peine d’être retirée de la liste du GAFI où les Etats-Unis ont félicité l'Algérie pour ses progrès dans la lutte contre le blanchiment d'argent, des progrès désormais reconnus à l'échelle internationale, selon le communiqué de l'ambassade américaine à Alger du 26 octobre 2015, Bakhti Belaïb, le ministre du Commerce, avance tout le contraire dans sa déclaration en date du 7 novembre 2015.

Or, avec la baisse du cours des hydrocarbures, qui sera de longue durée, cela nécessitera des ajustements économiques et sociaux douloureux, impliquant la mobilisation de tous, devant éviter qu’elles n’affectent les plus déshérités, où le président de la république et le premier ministre exigent une rationalisation de la dépense publique et une lutte contre la corruption, le ministre du Commerce, qui engage tout le gouvernement reprenant les données statistiques de 2014 de la banque d’Algérie où les importations de biens et services ont été de 71,3 milliards de dollars a fait des déclarations d’une extrême gravité, remettant en cause les institutions et l’Etat de Droit, lors d’un entretien avec la Chaîne III le 07 novembre 2015.

Voici la déclaration du ministre reprise par plusieurs agences de presse et quotidiens nationaux que je résume autour de quatre axes.

- Que durant le premier semestre de l’année 2015, il a été relevé plus de 24 000 constats d’infraction.

- Environ 20 milliards de dollars des quelque 60 milliards de dollars des importations proviennent de surfacturation.

- Ces surfacturations constituent donc un transfert illicite de devises.

- Ces pratiques illégales relevant du code pénal, sont le fait en majorité d’opérateurs algériens utilisant des sociétés écrans.

Ces surfacturations nt donc 33,33% de la valeur des importations de biens non inclus les services dont le montant annuel fluctue annuellement entre 2010/2014 entre 11 et 12 milliards de dollars. Dans l’hypothèse que ces pratiques illicites ont eu cours entre 2000/2014 et comme selon la banque mondiale le montant des importations a été de 580 milliards de dollars durant cette période , le transfert de devises hors Algérie par le recours à ces surfacturations a été de près de 194 milliards de dollars, montant supérieur au réserves de change estimées à 159 milliards de dollars au 30 juin 2015.

Ces déclarations d’une extrême gravité impliquent en urgence cinq éclaircissements et actions de la part du ministre du Commerce posant le problème suivant, renvoyant d’ailleurs à l’urgence d’un grand ministère de l’économie nationale pour éviter les discours contradictoires réguliers entre les ministres de l’Industrie, du Commerce et des Finances couplé avec un grand ministère de l’Education nationale pour avoir une cohérence et visibilité dans la démarche gouvernementale, sous réserves d’objectifs stratégiques précis et datés dans le temps.

- Premièrement, la méthode de calcul pour arriver à ce montant faramineux, s’il s’avérait vrai , montrerait en réalité que n’existe pas de gouvernement et d’institutions crédibles en Algérie, et que font la Cour des comptes, le parlement, les organes de contrôle relevant du Ministère des fiances et de la justice et la douane ?

- Deuxièmement, le Ministre doit désigner concrètement le nom des fraudeurs.

- Troisièmement, s’il y a corruption, il y a des corrupteurs, quels pays étrangers et qui sont-ils ?

- Quatrièmement, cela concerne quels produits et quel département ministériel ?

- Cinquièmement, le ministre du Commerce doit saisir immédiatement la justice.

Sans une réponse claire à ces graves accusations, qui touchent à la sécurité nationale, il y a discrédit de tout le gouvernement. Une commission indépendante placée directement sous l’autorité du président de la république ou du Premier Ministre avec plein pouvoir s’avère urgente pour vérifier les graves affirmations du ministre du Commerce. Il y va de la crédibilité du pays.

Dr Abderrahmane Mebtoul,

Professeur des Universités, docteur d’Etat (1974) expert-comptable de l’Institut supérieur de gestion de Lille et expert international

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Commentaires (5) | Réagir ?

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adil ahmed

danke schoon

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deradji nair

une commission dites vous? celui qui la désignera sera le premier à etre inculpé. Vous connaissez le jeu des pétards, ?? Ils sont importés par les grands de la sphère et on puni chez qui on en trouve en vente, une douane dites vous, des postes frontaliers, ? Comment interprétez vous lorsqu'on saisi un camion de canabis sans chauffeur et l'alibi évoqué ;"il a pris la fuite" vous croyez vous à cette histoire? Comment des milliers d'articles nous viennent du Maroc où les passeurs et passeuses algériens sévissent par milliers à la frontière alors qu'on attrape une seule femme durant toute l'année. La raison dites vous, ? La route est simplement vendue par ceux la meme qui font les périodes des barrages de controle au moment et les passeurs connaissent alors parfaitement l'heure de l'installation de ces controles et de leurs lévées qu'ils évitent moyennant bien sur argent et quel argent?.... Non franchement avec ceci, une corruption à toutes les échelons et toutes azimutes l'Algérie ni aucun autre pays n'avancera et on nous chante toutes les lois mais aucune n'est appliquée qu'uniquement sur les grattes pain hé oui les pauvres diables ils y payent toujours.

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