Les blessures narcissiques et les générations perdues

Le pouvoir a paralysé les forces vives du pays et poussé les autres à l'exil.
Le pouvoir a paralysé les forces vives du pays et poussé les autres à l'exil.

Des blessures narcissiques parmi tant d'autres qui ont fait de l'Algérien post-indépendance, un jeune devenu prématurément vieux , un jeune poussé malgré lui aux extrêmes et à l'autodestruction.

Des blessures qui l’ont profondément marqué comme le "socialisme spécifique" des 504 noires et ses pénuries à répétition, le parti unique FLN et son article ségrégationniste 120, le SGT mort-né du Syndicat-Etat l'UGTA qui a tourné casaque, l'épisode douloureux des cadres gestionnaires injustement incarcérés, vient ensuite la privatisation-maison turbo-capitaliste et sauvage à la Bouteflika menée comme une razzia héroïque contre les banques publiques, le Trésor et les caisses de l’Etat, une privatisation ultra-libérale qui a démoli les liens de solidarité. Le tout exacerbé les inégalités sociales, fragilisé le travailleur, réduit le syndicat UGTA à un appareil fantoche au service de l’Etat et du patronat, détourné les institutions et transformé les lois à son profit.

La perte de confiance en soi, l’altération et la dépréciation de l’image qu’il a de soi et des autres, la déception totale face à la corruption et la médiocrité atavique du système, la perte des valeurs morales auxquelles il y croyait sont les symptômes de la névrose obsessionnelle et de l’instinct d‘autodestruction qui l’ habitent et font qu’il est poussé à la violence et son visage tout le temps crispé. L’aiguillonner par une interjection solennelle : "Erfa3 rassek Ya Bâ !" ne lui fait plus aucun effet si ce n’est que de le faire retomber sur la triste réalité des choses qui est la sienne.

La soif du pouvoir peut ainsi faire dire n’importe quoi à nos dirigeants politiques obnubilés par la tentation obscurantiste, des compromissions louches qui ne les honorent pas et bien sûr "la main de l’étranger" Ah ! Cette main de l’étranger, la clé magique qui dénoue et justifie toutes les situations catastrophiques à l’intérieur du pays, pourvu qu’ils s’y maintiennent au pouvoir.

Un système politique à bout de souffle, il est complétement déglingué, il tourne en rond et se mord la queue dans des problèmes qu’il a lui-même engendrés, sa fin est inéluctable. Il a enfoncé toute la société algérienne dans un cul-de-sac politique inextricable, il ose même nous soumettre un projet de révision de la Constitution que lui-même n’a pas respecté dans ses dispositions fondamentales.

Khelaf Hellal

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Commentaires (2) | Réagir ?

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khelaf hellal

J'ai oublié les intellectuels et écrivains menacés ou épinglés à cause de leur liberté d'opinion sous le règne de Bouteflika, je m'en excuses si j'en ai oublié d'autres offenses d'autres blessures qui ont poussé à l'éxil interieur ou extérieur.

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Bachir Ariouat

Il réunir, unir le peuple Algérien dans une seule action, celle de la liberté totale du pays des mains des mafieux qui sont aux pouvoirs depuis 1962.

Surtout éviter les actions de violence, utiliser les manifestations de blocage de l'économie du pays, et les empêcher de s'enfuir pour qu'ils rendent des comptes au peuple et à la nation.

C'est pas la violence qui apportera quelque chose de nouveau, faire couler le sang fera qu'arranger leurs affaires, ils chercheront cette solution pour s'échapper et prendre les nations du monde à témoin.

Alors manifester, les autorités de police arrivent en se déplace pour éviter l'affrontement avec eux, on leur tourne le dos et on va manifester ailleurs, jusqu'à la victoire totale.