Mauvaise gestion et surcoûts de l’électricité à Sonelgaz

Sureffectifs et coût de production de l'électricité particulièrement élevé grèvent sérieusement la gestion de Sonelgaz
Sureffectifs et coût de production de l'électricité particulièrement élevé grèvent sérieusement la gestion de Sonelgaz

Le recours à l’augmentation des tarifs est la solution de ceux qui ne veulent pas ou ne peuvent pas agir sur les facteurs déterminants des prix de revient.

Commençons par analyser la structure des tarifs de l’électricité car le gaz est à un prix défiant toute concurrence.

La structure des coûts de l’électricité :

  • - Coûts de production.
  • - Coûts de transport.
  • - Coûts de distribution.

Entrent dans le coût de production, le prix d’achat du gaz naturel pour l’alimentation des centrales à vapeur à cycle combiné, les centrales thermiques à gaz. Le prix d’achat du gas-oil pour les centrales diesel du Sud et Grand Sud dont le réseau n’est pas intégré au réseau du nord.

Nous ne n’aborderons pas ici les coûts de production de l’électricité des autres sources telles que l’hydraulique, éolienne et autres qui sont négligeables par rapport à l’énergie des hydrocarbures.

Nous ne parlons pas de coût d’achat car le gaz et le fioul surtout sont livrés par Sonatrach et ses filiales.

A titre d’exemple, le prix d’achat par les distributeurs (les quatre filiales de Sonelgaz) du KWh était de 1.83 DA pour l’électricité produite et fournie par la filiale de Sonelgaz (SPE) et de 2.78 DA pour l’électricité produite par les IPP dont la centrale de Hadjret-Ennous de SNC-Lavalin.

Ces coûts de production dépendent donc de la part de marché contrôlé par les uns ou les autres. Au début, SPE contrôlait plus de 80 % de la production nationale, donc l’électricité achetée par les distributeurs était de 1.83 DA. Aujourd’hui, cette entreprise n’assure que 40 % de la production nationale soit plus de 60 % de l’électricité fournie l’est au prix de 2.78 DA le kWh. Ce qui a considérablement augmenté les charges de Sonelgaz.

Les raisons des surcoûts :

  1. L’augmentation des parts de marché des IPP dont le prix du kWh est deux fois plus cher que le prix du kWh fourni par la filiale propre de Sonelgaz par l’effacement en pointe notamment.
  2. La filialisation de Sonelgaz qui a engendré la fiscalisation des échanges et flux inter-filiales du fait de leur statut juridique de Société par actions. Il est à rappeler que le Gouvernement était contraint de prendre un arrêté interministériel de défiscalisation des opérations et échanges entre les filiales du même groupe pour palier à ces conséquences graves en 2009.
  3. Le surdimensionnement des organigrammes des filiales qui a engendré un sureffectif sans se traduire par une efficience économique.
  4. La multiplication des organes de gestion (Conseils d’Administration) et le rehaussement des niveaux hiérarchiques qui s’est traduit par une augmentation des charges (salaires élevés des présidents directeurs-généraux, des cadres supérieurs et top managers comme ils se plaisent à se faire appeler).

Conséquences de la hausse des tarifs :

  1. 1- Augmentation des créances impayées et irrécouvrables de l’entreprise.
  2. 2- Augmentation des charges des entreprises.

Pour sortir de ce cercle vicieux, il serait judicieux d’agir en amont pour la maîtrise des coûts de production, de transport et de distribution que d’abuser de la situation de monopole de fait dont jouit l’entreprise pour réviser à la hausse les tarifs de l’électricité et du gaz.

La maîtrise des coûts commencerait par la remise en cause des contrats à long terme signés avec les IPP pour la transformation du gaz naturel en électricité à des prix de revient qui valent le double des coûts de production par la filiale métier du Groupe Sonelgaz.

A défaut de remettre en cause ces contrats, il serait impératif de ne pas abandonner des parts de marché à ces intervenants en autorisant SPE (filiale de Sonelgaz) de recouvrer les parts du marché national qu’elle a été obligée d’abandonner au profit de ces IPP.

Pour ce qui est des coûts de distribution, la modernisation des réseaux, leur réhabilitation et l’introduction de technologies modernes dans leur gestion et exploitation diminueront les temps équivalents coupures et les rendraient plus rentables.

Le redéploiement des effectifs sur des activités à valeur ajoutée surtout en jouant sur la proximité par la création d’agences de distribution au niveau des communes rapprocherait les opérationnels et exploitants des clients et des réseaux d’exploitation. Ainsi les temps d’intervention seront réduits, la maîtrise de la gestion de la trésorerie améliorée et les taux de pertes électriques réduits …

Abdellaziz Djeffal

Cadre de gestion et syndicaliste

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Commentaires (2) | Réagir ?

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sarah sadim

Bravo pour cette analyse, elle fera peur au staff des corrompus de sonelgaz, n'est il pas temps que la police de hamel ouvre des enquètes sur la seconde plus grave corruption après sonatrach à l'énergei.

Ah ces jus bien pressés des centrales algériennes et ces trurbines américaines, je vous assure que Chakib Khelil s'il osait avant de mourir faire juste deux petites déclaration, l'algérie sera "électrisée" par les voleurs du staff directionnel de Sonelgaz, allez si Chakib mettez les pieds dans le plat, Dick Cheney c'est de la vieille histoire aucune crainte, allez go chakib Boutef était ton ami d'enfance à oujda, allez allez chakib.

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Bachir Ariouat

Est-ce que vous avez déjà vu des gestionnaires en Algérie, à des postes capables de prendre des décisions sans pour développer le pays, il en n'existe pas, c'est pas de l'incompétence, c'est surtout la soumission à l'homme imbu de sa personne, comme il ne connaît absolument rien, sauf obéir et suivre les ordres donnés par ses maîtres qui l'ont nommé et qu'ils le maintiennent en place.

Alors, il ne faut pas employé des termes qui ne sont pas justifiés par la circonstance.