Amar Saadani menace les adversaires de Bouteflika

Amar Saadani parle au nom de ses protecteurs.
Amar Saadani parle au nom de ses protecteurs.

Amar Saadani se lâche, sur ordre de ses décideurs. Comme à l’époque de l’attaque contre le désormais ex-patron du DRS, aujourd’hui, il accuse, condamne et menace tous ceux qui oseraient élever la voix contre le chef de l’Etat.

Mais dans quelle république sommes-nous ? Un chef d’un parti, se prenant pour un intouchable, qui menace l’opposition ? Pour qui se prend donc Amar Saadani pour se lancer dans une diatribe aussi véhémente contre les hommes politiques et les opposants au chef de l'Etat ? Effets de manches, verbes au ras des tapis, le chef du FLN cultive l’aplaventrisme à tout crin. Sans honte. Avec Amar Saâdani, on n’est pas dans la politique, mais dans la vénération aveugle. L’homme ignore l’exercice politique dans ses règles modernes. Il est dans l’asservissement. Sa dernière sortie, à l’occasion d’un meeting dans le très huppé hôtel Hilton, est une déclaration d’amour à Abdelaziz Bouteflika.

Sans ciller et un brin cynique, il crâne : "Je m’adresse à tous ceux qui osent critiquer le Président et qui prétendent qu’il n’a rien fait, rien réalisé. Allez, chiche ! Montrez-nous ce secteur où il a failli ? Le logement ? La paix ? Les routes ? La construction des universités ? La diplomatie ? Allez-y ! Expliquez-nous, vous qui connaissez tout, dites la vérité !», selon les propos rapportés par Le Soir d’Algérie.

"Ce Président a sillonné le monde pour le bien de l’Algérie. Je dirais à ceux qui ne parlent que du fauteuil du Président qu’ils n’ont qu’à attendre 2019. Et puis, qu’ils nous montrent leurs programmes à eux."

Bien entendu, le taulier du pouvoir, sûr de ses protections ne pouvait oublier les derniers limogeages dans sa diatribe. «Aujourd’hui, je vais appeler un chat, un chat ! Combien de généraux ont-ils quitté l’armée sans jamais que personne en parle ? Pourquoi ceux qui pleurnichent aujourd’hui sur le cas de quelques généraux n’ont rien dit sur d’autres généraux qui quittaient l’armée des années durant ?". Là, le chef de l’ancien parti unique s’en prend à une certaine presse qui a dénoncé les arrestations des généraux Hassan et Benhadid. Donneur de leçon, il précise : "La Constitution doit être respectée ! Ces gens-là oublient-ils que le Président est le ministre de la Défense et chef suprême des Forces armées ?". Voilà qui nous rappelle que Bouteflika est tout à la fois. Et les autres, rien du tout.

Les partis ne sont pas épargnés par Amar Saadani. Cynique, il souligne que "ce Président a été élu". Par qui ? De quelle manière ? Amar Saadani veut nous convaincre que la mascarade présidentielle a été une élection. Voir !!!

S’adressant à l’inamovible patronne du PT, il s'emporte : "Louisa a même participé à la campagne ! Elle a soutenu le Président et, aujourd’hui, elle vient nous dire qu’il n’a pas honoré ses engagements. C’est de l’indécence !". Vengeur, il tonne : "Le Président a-t-il pris des engagements avec le peuple ou avec Louisa ?". De quel engagement parle-t-il ? Celui de conduire l’Algérie droit dans la crise après avoir épuisé 800 milliards de dollars ? Ou bien encore, l’objectif de faire taire les voix libres à tout prix ? Sarcastique, il rappelle le zèle passé de Hanoune : "Franchement, on ne comprend pas Louisa. Elle passe du “pouvoir assassin” à “vive le Président”, puis elle dénonce le “parti unique” et je ne sais ce qu’elle va encore nous sortir demain !» Décidément Amar Saadani ne cultive aucun scrupule. Aussi, la dernière salve de louanges est tressée encore une fois à Bouteflika dans son rôle pour la liberté de la presse.

Se donnant contenance, il se permet ceci : "Au FLN, nous voulons une presse libre. Une presse qui jouirait d’une protection complète et c’est ce que prévoit la prochaine Constitution." Tiens, tiens ! le chef du FLN serait donc le seul Algérien à connaître les termes de ce fameux texte fondamental que le clan au pouvoir prépare dans le secret.

Cette sortie revancharde renseigne sur la solitude de l’homme. Elle est à prendre très au sérieux, tant Saadani parle au nom de ses protecteurs qui promettent des lendemains sombres pour la liberté.

Yacine K.

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Commentaires (8) | Réagir ?

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Mouloud FEKNOUS

Voici l'ère des menaces proférées par un ignare devenu par miracle SG du Parti - le FLN - qui a fédéré majeur partie des algériens pendant la guerre d'Algérie. Triste Algérie! Triste indépendance qui a permis à cette gueule de petite... de représenter les BenMhidi, Abanes, Zighout; Amirouches, Omar et combien d'autres d'autres. L'Algérie touche le fond avec cet énergumène, peut être virtuose de la derbouka, mais dont la véritable place aurait été dans un souk comme amuseur de gamins. Il se bat comme un pendu, qu'il sera, pour soutenir un président lui même désireux de quitter la scène. Pauvre Algérie, Pauvre Peuple qui a perdu son courage sa foi pour ne laisser place qu'à la cupidité et a la vilenie, j'ose espéré et j'ai foi en mon peuple qu'au moment opportun, il aura le courage de jeter tous ces lascars et, de reconstruire l'Algérie fraternelle, combative et volontariste.

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sarah sadim

Saidani ne défend pas Bouteflika, en plein desarroi avec son sous clan Gaid Salah (trés proche et contrairement aux apparences médiatiques) et Abdelmalek Sellal, cette sortie n'est qu'une illusoire "engueulade" contre ceux qui sont nouvellement dans les proximités présidentielles;

Saidani et son sous clan, tétanisé par le sort humiliant de Toufik et son sous clan (y compris quelques généraux), sentant que le collimateur ne peut que scruter son sous clan (qui a tout fait pour détruire Toufik), le spectacle commence par une pseudo et apparente défense de Bouteflika.

Bien au contraire Saidani croit dur que Gaid Salah avec Sellal sont la seule solution de succession aux présidentielles futures, le jeu est plus qu'insidieux, car ne souhaitant nullement:

1) La succession de Said Bouteflika et l'ensemble des ministres inféodés actuels à la présidence, mais craignant un éventuel remaniement de la tete du Gouvernement avec le nécessaire départ de Sellal qui n'a aucune épaisseur politique, si ce n'est la flagornerie et sa bonhomie de larninage outrancier.

Bouchouareb sera t il le successeur de Sellal avec le nouveau parti FCE implanté sur tout le territoire national, à s'y méprendre une véritable toile d'araignée qui servira aux prochaines élections successives de Bouteflika que ce soit pour Said ou Benflis, et oui ce dernier semble le joker d'une sortie soft de Bouteflika et sa fratrie des pouvoirs.

Benflis est aussi libéral sauvagement par son actuel entourage de buissenesmans qui ne cherche que la succession en protégeant les arrières des partants avec Bouteflika.

Bouteflika a été et reste pour l'histoire du régime le premier directeur de campagne de Bouteflika, son directeur de cabinet et son premier ministre, donc aussi complice de l'érection de Bouteflika en chef omnipotent.

Saidani sera lessivé sans commune mesure et sans état d'ames par le régime, car son role troubadour des diversions est terminé, on paasse aux choses sérieuses du coté des pouvoirs.

Gaid Salah avec Benali Benali deux vieillards en généraux de corps d'armée doivent partir, la honte semble affecter meme le président avec les plus vieux généraux du Monde et essentiellement incompétents.

Le sous clan Saidani-Gaid Salah-Sellal et leurs affidés doivent impérativement partir et urgemment, car le départ de l'autre sous clan de Toufik a pratiquement fracturé et le DRS et l'Armée.

Normal cette gueguerre des mots entre Saidani et Ouyahia sur injonctions des uns et des autres.

Saidani a peur et se défoule sur d'autres inexistants pour faire croire à Bouteflika "qque je t'aime et suis fidèle encore à toute la famille... " ridicule pas plus, mais tragiquement dans la chute rapide aux enfers, 2016 sera l'année du rétablissement des équilibres régionnaux, ou tout simplement du "Sarter d'éclatement national".

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