Arrestation de 45 militants du groupe jihadiste Boko Haram à Lagos, au Nigeria

Les tueurs de Boko Haram.
Les tueurs de Boko Haram.

Quarante-cinq militants présumés du groupe islamiste nigérian Boko Haram ont été arrêtés par la police secrète qui les soupçonnait de préparer un attentat à Lagos, ont annoncé dimanche des sources sécuritaires.

Une soixantaine de suspects ont été appréhendés le mois dernier dans différents endroits de Lagos par les services secrets (Department of State Services - DSS) d'après des renseignements indiquant qu'ils préparaient une attaque contre le Dolphin Estate à Ikoyi, selon une source. Le Dolphin Estate est un complexe immobilier de luxe habité par de riches Nigérians et des expatriés travaillant dans l'industrie pétrolière, dans le quartier chic d'Ikoyi.

Une quinzaine de suspects ont été relâchés après les premières investigations, mais 45 autres ont été présentés à un juge vendredi, selon ces sources qui ont requis l'anonymat. Le DSS a demandé au tribunal de les placer en détention provisoire pendant la suite de l'enquête, en vue de leur éventuelle comparution devant une haute cour, selon une des sources.

Boko Haram est actif principalement dans le nord-est du Nigeria ainsi que dans les zones frontalières voisines, au Tchad, au Cameroun et au Niger. Les islamistes ont aussi commis de nombreux attentats à Kano, la métropole du nord, et dans la capitale fédérale Abuja (centre), mais ils n'ont réussi jusqu'à présent qu'un seul attentat à Lagos.

Une voiture piégée avait explosé en juin près d'un dépôt de carburant du port de Lagos, tuant quatre personnes. Les autorités nigérianes avaient parlé d'un simple accident, mais l'attentat avait été revendiqué par le chef de Boko Haram Abubakar Shekau et l'AFP avait eu confirmation qu'il s'agissait d'un acte terroriste.

Le commissaire à l'Information de l'Etat de Lagos Steve Ayorinde a appelé samedi la population à rester sur ses gardes et à coopérer avec les autorités pour assurer la sécurité de cette mégapole de 20 millions d'habitants, capitale économique du Nigeria et plus grande ville d'Afrique.

Nous appelons toutes les écoles, les résidences immobilières, les églises, les marchés et les centres commerciaux, les hôtels, les restaurants, les salles de sport à porter une vigilance accrue à la sécurité et à signaler aux autorités toute personne ou activité suspecte, a déclaré M. Ayorinde dans un communiqué. Il faut aussi faire attention aux employés de maison, a-t-il précisé.

L'insurrection du groupe Boko Haram - affilié à l'organisation Etat islamique - dont l'objectif est la création d'un état islamique rigoriste dans le nord du Nigeria, a fait plus de 17.000 morts et 2,5 millions de déplacés depuis 2009. Le président Muhammadu Buhari, au pouvoir depuis mai, a juré d'en finir avec les insurgés et obtenu des succès militaires, avec l'aide de l'armée tchadienne notamment, mais Boko Haram apparaît loin d'être vaincu. Plus de 1.400 personnes ont été tuées dans des attaques et attentats depuis l'investiture de Muhammadu Buhari, dont près de 170 ce mois-ci, en grande majorité des civils.

Quatre kamikazes sont morts dimanche dans l'explosion de leur véhicule alors qu'ils s'apprêtaient à attaquer un poste de contrôle militaire à Maiduguri, dans le nord-est du pays, selon des miliciens, membres de groupes d'autodéfense. Vendredi au moins 58 personnes ont péri dans des attentats contre deux mosquées à Maiduguri et Yola, dans le nord-est du pays.

AFP

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