Six civils tués dans une embuscade terroriste dans la région de Tombouctou

L'armée malienne fait face à de nombreux groupes jihadistes.
L'armée malienne fait face à de nombreux groupes jihadistes.

Six civils ont été tués dans une embuscade terroriste contre leur convoi mardi dans la région de Tombouctou, dans le nord du Mali, a annoncé le gouvernement malien, confirmant des informations rapportées auparavant à l'AFP par des sources de sécurité et administrative.

D'après les sources jointes par l'AFP, il s'agit d'une double attaque attribuée à des islamistes - et qui n'avait pas été revendiquée jusqu'à mardi soir - dans une localité proche de Gossi, au sud-est de Tombouctou, chef-lieu de la région.

La zone est à plus de 100 km au sud-ouest de Gao, autre capitale régionale et plus grande ville du Nord malien. Mardi aux environs de 7h30 (locales et GMT), un convoi de véhicules civils parti de Hombori (région de Mopti, centre), escorté par des éléments des forces armées et de sécurité nationales, est tombé dans une embuscade à 105 km de Gao, écrit le gouvernement dans un communiqué diffusé mardi soir.

L'attaque terroriste perpétrée à coups de lance-roquettes a causé la mort de six personnes, des civils, et a fait deux blessés dont un militaire qui ont été évacués sur l'hôpital régional de Gao, explique-t-il. Le bilan comprend également trois camions-citernes brûlés.

Le détachement de l'escorte a aussitôt engagé la riposte et la poursuite des assaillants après l'embuscade, un renfort des FAMa (Forces armées maliennes) s'est rendu sur place, indique encore le gouvernement, fustigeant une attaque barbare et terroriste.

Selon une source de sécurité malienne, les islamistes ont d'abord posé une mine sur le chemin emprunté par le convoi. Un véhicule civil a sauté sur la mine. Après l'explosion, deux autres véhicules civils qui venaient par l'arrière ont été accidentés et les islamistes sont sortis de leur cachette pour tirer sur les civils, a expliqué cette source.

Derrière les trois véhicules, arrivaient trois camions-citernes travaillant pour le compte de la Minusma (Mission de l'ONU au Mali) qui ont été incendiés par les mêmes islamistes, a-t-elle ajouté. La double attaque a été confirmée à l'AFP par un sous-préfet de la zone ayant requis l'anonymat, tandis qu'une source de sécurité au sein de la Minusma a fait état de plus de six morts et six véhicules incendiés ou endommagés dans l'attaque.

C'est très probablement notre convoi qui était visé, et les terroristes ont élaboré un plan pour y parvenir, a-t-elle estimé.

Joint par l'AFP depuis Bamako, un habitant de la région a précisé que l'assaut avait été perpétré dans le village de Tassgilat où il a vu des corps brûlés. Les islamistes ont aussi tué des gens. J'ai vu le feu. Les militaires maliens sont venus mais les terroristes étaient déjà partis, a-t-il poursuivi.

Le 9 octobre, trois civils ont été tués dans la région de Mopti, zone à la lisière du vaste Nord, dans une attaque également attribuée à des islamistes, selon des sources de sécurité et administrative malienne.

Longtemps concentrées dans le nord du Mali, les attaques jihadistes se sont étendues depuis le début de l'année vers le centre du pays, puis à partir de juin au Sud, aux frontières avec la Côte d'Ivoire et le Burkina Faso.

Le nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda après la déroute de l'armée face à la rébellion à dominante touareg, d'abord alliée à ces groupes qui l'ont ensuite évincée.

Les groupes jihadistes y ont été dispersés et en ont été en grande partie chassés à la suite du lancement en janvier 2013, à l'initiative de la France, d'une intervention militaire internationale qui se poursuit actuellement. Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en mai-juin d'un accord de paix entre le gouvernement et la rébellion.

AFP

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