Bousculade de Mina, drame des Syriens : à quoi sert la Ligue des pays arabe ?

La Ligue arabe, un syndicat de chefs d'Etat soucieux plus de leurs intérêts que ceux de leur peuple.
La Ligue arabe, un syndicat de chefs d'Etat soucieux plus de leurs intérêts que ceux de leur peuple.

Il y a des silences qui parlent et il y en a qui tuent !

Devant l’exode massif de réfugiés syriens vers les pays européens la Ligue des pays arabes reste muette. Mystérieusement indifférente aux malheurs qui s’abattent sur ce peuple qui fait pourtant partie de cette fameuse ligue. Cette même institution qui agissait pour «des caricatures» ou quand il s’agissait de la Palestine, du Yémen, demeure incapable d’agir quand sa concerne les Syriens, les Irakiens, les Somaliens, et les centaines de morts de hadjis (ni commission d’enquête indépendantes, ni réunion d’urgence), etc., deux poids, deux mesure. Silence et bouche cousue.

C’est absurde de croire que ce qui se passe en Syrie et en Irak ne relève que du ressort des pays occidentaux, car «le mal» est d’abord dans l’idéologie, dans les idées mortifères, qui circulent dans les pays arabe. Certes, chaque pays a une responsabilité à assumer devant l’ampleur de la catastrophe humanitaire qui touche cette région. Certes, que les pays arabes en particuliers les pays voisins sont les premiers à accueillir la masse humaine qui fuit le désordre et les massacres commis par les barbares de tous poils ! Certes que les peuples syrien et irakien se retrouvent coincés entre les monstres religieux fanatiques, animé par un idéal mytho-divin et les monstres sectaires animés par les idées tribales, les dictateurs de la pire espèce ; les deux croisant dans leur totalitarisme. Or, où est-elle cette solidarité arabe avec laquelle on nous rabat les oreilles depuis des lustres ? Une évidence crève l’actualité : les pays du Golfe, ainsi que d’autres pays arabes sont incapables d’avoir une vision commune et afin que leur actions convergent vers une paix durable dans leur pays respectifs.

La solidarité reste prisonnière des discours creux et qui ne dépassent pas les mots lus dans les cérémonies officielles, religieuses plus pompeuses qu’autre chose. L’attitude de certains pays du Golfe qui ferment leurs frontières ne peut être qualifiée que d’une politique inhumaine. Pire, certains pays arabes n’agissent pas en faveur "des rescapées de guerre", cependant, ils agissent violemment aux discours ou des positions d’extrême droite européenne, en oubliant l’extrémisme religieux et nationaliste qui minent l’ensemble des structures de sa société !

La peur des pays démocratiques est légitime, car elle est fondée. Tant que la religion musulmane reste prisonnière des idées fanatiques, son image restera noircie. Tant que la culture de sacralisation s’étend sur l’ensemble des espaces vitales de la vie commune le croyant n’aura pas son libre arbitre. Tant que la culture de la haine de l’autre animera certains musulmans fanatiques, l’humanisation de la religion musulmane restera lettre morte ! Tant que les sciences humaines restent négligées dans la formation des croyants et surtout des imams et les hommes de religion les débats sur la reconnaissance de l’autre et sur la tolérance resteront creux et vidés de tout sens…

La peur des pays démocratiques est légitime car ils n’ont pas peur d’accueillir les personnes rescapées de guerre, mais ils ont peur de leur idéologie mortifère, de leur incapacité de se remettre en question, de douter et d’accepter la différence. Leur peur n’est pas d’accueillir la culture de l’autre, mais plus quand l’autre impose sa culture aux pays d’accueil…

La Ligue des pays arabes ferait mieux de s’occuper des difficultés culturelles et cultuelles du monde arabe afin de donner aux Arabes une possibilité de s’inscrire dans une marche vers l’altérité et non vers l’unicité !

Yazid Haddar

Psychologue et auteur

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Bachir Ariouat

Le jour ou l'Algérie quittera la ligue Arabe, l'OPEP, et l'organisation des pays islamiques, ce jour là, l'Algérie des chances d'évoluer au sein des nations modernes.