Attentat des Issers : le sanglant démenti

Attentat des Issers : le sanglant démenti

43 morts et 38 blessés tel est le bilan officiel (encore provisoire) de l’attentat suicide qui a frappé un centre de formation de la gendarmerie à Issers, à 55 m d’Alger dans la matinée de mardi. Selon des témoins, Le kamikaze a dirigé sa voiture chargée d'explosifs contre la porte d'entrée principale de l'école, où attendaient des candidats à un concours d'entrée à cette école de formation de gendarmes.

Cette attaque survient deux jours après l’embuscade tendue dimanche aux forces de sécurité dans la région de Skikda au cours de laquelle 8 policiers et trois militaires ont été tués avant d’être dépouillés de leurs armes et de leurs uniformes. Au total en moins de trois jours, le bilan de ces actes terroristes s’élève à 54 morts. De plus, quand on sait que dans la zone située entre Jijel et Skikda, le commandant du secteur militaire de la région, le colonel Abdelkader Yamani avait trouvé la mort jeudi passé, il est permis de penser que le GSPC reconverti en Qaïda au Maghreb islamique est loin d’être fini comme le laisse suggérer la lecture de certains journaux ainsi qu’un certain discours officiel. Ces actes apportent un cruel démenti à ce type de raccourci cherchant à faire croire aux Algériens que ces attentats spectaculaires ont pour but de desserrer l’étreinte des forces de sécurité autour des fiefs du GSPC dans certaines régions du pays.

Le moins qu’on puisse dire est que ces actes terroristes ne sont pas sans rapport avec la restructuration opérée par la Qaïda au Maghreb en début d’année et que certains analystes ont tort de sous-estimer. On ne répètera jamais assez que l’ex-GSPC, tout comme l’ex-GIA, est une organisation structurée dotée d’une idéologie poursuivant des objectifs clairement assumés. En outre, ce regain terroriste n’est pas également sans rapport avec la poursuite de la politique de réconciliation nationale. Plus généralement, en droite ligne de cette politique d’amnistie aux islamistes, en persistant à dissocier les actes terroristes de leur matrice politico-idéologique, à savoir l’islamisme, ces analystes et le pouvoir politique cherchent à ne pas fermer tout à fait la porte à un compromis avec l’islamisme. Or, depuis 1999, la recherche d’un compromis avec les islamistes n’a rien donné sinon un retour en force du religieux, du voile islamiste et des interdits de toutes sortes avec en prime un Madani Mezrag revendiquant son djihad sans crainte d’être poursuivi ou d’un Abdelakder Layada (ex-chef du GIA) affirmant récemment dans les colonnes d’El Khabar qu’il n’appellera « jamais à l’arrêt des violences ».

Quoi qu’il en soit, à moins de deux semaines du début du mois de ramadan, il y a tout lieu de penser que la Qaïda au Maghreb islamique ne va pas s’arrêter de sitôt. Pas plus que les concessions déjà accordées aux islamistes ne l’ont pas arrêté, celles à venir seront comme les précédentes jugées insuffisantes et le « djihad » se poursuivra tant que la Qaïda au Maghreb islamique (ex-GSPC) n’aura pas atteint ses objectifs. Comme l’a si bien dit Layada dans l’entretien accordé à El Khabar « il n’y a rien qui les encourage à cesser les actes terroristes ».

Hassane Zerrouky

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Commentaires (54) | Réagir ?

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larbi mokhtar

dans un pays qui se respecte, un ministre de l'interieur et un dg de la police qui a depasse l age de la retraite ont demissionne, mais eux ce sont de vrais comptables des morts et blesses, aussi faut-il savoir que les supposés terroristes sont bien équipés et mieux entrainés que l'ANP qui semblerait au regard des résultats sur le terrain dépassée par les évenements

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KACI

Qu'en deplaise aux arabo-islamiques, l'actualité est là à temoigner qu'en Iraq c'est pas les kabyles à mettre les bombes, au Soudan ce n'est pas les kabyles non plus, tout comme le Liban: dans tous ces pays les arabo-islamique ont donné le mieux d'eux meme: dictatures ou islamisme le resultat est le meme.

Biensur reconnaitre le tort d'avoir imposé anihilé la culture Amazighe est un acte de noble pas de vulgaire colons.

Mais l'objectif reste la superposition des arabes sur le reste des populations autochtones en Algerie,

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