Deuxième festival de la musique berbère et d’ailleurs samedi à Paris (Fimba)

Mohamed Saadi entouré de quelques artistes qui prendront part au Fimba
Mohamed Saadi entouré de quelques artistes qui prendront part au Fimba

La chanson amazighe sera à l’honneur, ce week-end, au Parc Floral de Paris. Le Festival International des Musiques Berbères et d'Ailleurs (Fimba) y revient ces 19 et 20 septembre 2015 en sa deuxième édition. A l’affiche de nombreux artistes : Zedek Mouloud, Akli D, Tanina Cheriet –la fille du grand Idir- et Belaïd Branis, de Kabylie . Amirouche Ighouname, de l’Aurès ; Mejja, du Maroc ; et bien d’autres artistes qui vont enchanter un public que les organisateurs espèrent nombreux, d’autant que la météo sera des plus clémentes.

L’édition 2015 comptera aussi des artistes qui, sans être amazighs, ont choisi de se faire interprètes de la chanson épon yme. La Finlandaise Stina ; le Guinéen Gadry, exceptionnel interprète du répertoire du maître Matoub Lounès et aussi l’Allemande Uli Rohde qui reprend entre autres des chansons de Djamel Allem.

Des prestations de musique celtique complèteront le programme du Fimba. Enfin, Idir et Mohamed Allaoua marqueront de leur présence cet évènement.

Mohamed Saadi, PDG du groupe médias BRTV, dans une rencontre avec la presse organisée en début de semaine est revenu sur l’organisation de cet évènement qui "ne doit son existence à aucune aide institutionnelle ou étatique". Selon les propos de l’initiateur du festival, ce sont les abonnées de BRTV qui rendent possible ce genre d’initiative. Pour Mohamed Saadi, organiser des moments qui donnent de la visibilité à la culture amazighe, c’est une aussi une façon de restituer une partie des sommes versées à la chaîne de télévision par un public à l’indéfectible fidélité. Un public qui sait qu’il soutient un instrument au service d’une culture et d’une identité qui n’a toujours pas, sur Tamazgha, sa terre, la reconnaissance et la prise en charge qui lui sont dues.

Non sans émotion, le conférencier a longuement parlé de la démarche dans laquelle s’inscrit le Fimba. Faire connaître les différentes facettes de notre culture, sa diversité et sa richesse. Aider à rapprocher [réintégrer] ce que les vicissitudes du temps ont fragmenté. D’ailleurs les artistes qui l’entouraient ont répondu aux questions en kabyle, en chawi et en tachelhit, et l’effort pour se comprendre a été somme toute minime, même si par moment, Kamel Tarouiht s’est fait interprète. Normal, il faudra de la volonté et du travail pour refondre «les Tamazight» fragmentées en tamazight. "Notre désir de faire au service de notre culture est ardent. Mais, tout ce que nous faisons reste insuffisant", tel est l’aveu de M. Saadi.

Le Fimba s’articule, dans la démarche de l’initiateur de BRTV, avec d’autres initiatives, le festival du Film amazigh, celui du livre, du théâtre, la production de spectacles au Canada, en Suède, au Royaume unis… Rendre visible une culture qui a du mal à se voir reconnaître chez elle. Toutes les initiatives prises dans ce sens par l’équipe de BRTV, bien que critiquables et surtout modestes, comparativement à ce qui se dilapide, par ailleurs, comme moyens au service d’une identité conçue dans une vision sectaire, essentialiste et communautariste, contribuent à dessiner les contours d’un idéal d’union et de renaissance à l’échelle du sous-continent Nord-africain. Un rêve exaltant qui point non dans une logique d’enferment mais, bien au contraire, dans une ouverture audacieuse sur le monde. Alors qu’importe les écueils, les obstacles, bonne météo et longue vie au Fimba.

Ahmed at Oumeziane

http://fimba.fr

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