Rencontre gouvernement / experts : quatorze recommandations aux organisateurs

Abdelmalek Sellal va diriger une rencontre avec les experts le 15 septembre.
Abdelmalek Sellal va diriger une rencontre avec les experts le 15 septembre.

Dans le prolongement de l’audit que j’ai eu à diriger assisté de 20 experts pour le premier ministre Abdelmalek Sellal et remis le 15 janvier 2013 sur le thème "Le développement de l’Algérie 2014/2020/2025 face aux mutations mondiales", afin de ne pas renouveler des idées largement connues, je fais quatorze opérationnelles, loin des idées vagues comme cela a été pour l’audit cité.

Bilan

1.- Partir du général au particulier, en respectant cette loi universelle, 20% d’actions bien ciblées ont un impact sur 80% de la société, mais 80% d’actions mal ciblées, que l’on voile par de l’activisme n’ont un impact que sur 20% de la société, en rappelant que la vertu de toute bonne gouvernance passe par un dialogue sans exclusive, personne n'ayant le monopole de la vérité et du nationalisme.

2.- Le bilan serein de l’économie algérienne, macro-financier - macro-économique et macro-social et les impacts de la dévaluation du dinar tant par rapport à l'euro qu'au dollar.

3.- Le bilan de la règle des 49/51% et du passage du Remdoc au Credoc instaurés en 2009, les contraintes d’environnement à l’épanouissement tant de l’entreprise publique que privé (bureaucratie-sphère informelle- système financier, foncier- marché du travail).

4.- Analyser l’impact de l’accord d‘association avec l’union européenne, d‘une éventuelle adhésion à l’OMC, en distinguant les avantages comparatifs statiques, ce que l’on perd à court terme des avantages comparatifs à moyen terme positifs, conditionnés par l’approfondissement de la réforme globale.

5.- Rappeler les impacts de la baisse du cours des hydrocarbures de 1986 sur la société algérienne et les conditionnalités du FMI de 1994, posant la problématique d’un nouveau management de la société et notamment de Sonatrach, qui contrairement à certaines utopies restera encore pour longtemps la principale ressource en devises.

Propositions

6.- Les perspectives futures face à la chute du cours des hydrocarbures, projetées tenant compte de la pression démographique, de la concurrence de nouveaux producteurs, du nouveau modèle de consommation énergétique mondial entre 2015/2020/2025, selon plusieurs scénarios : 30 dollars le baril, 40, 50, 60 et 70 dollars et plus.

7.- Dans le cadre d’une planification stratégique, comment articuler durant cette période de transition, les rôles complémentaires de l'Etat et du marché, et comment concilier efficacité économique et cohésion sociale et le devenir des caisses de retraite, conciliant le système de capitalisation et le système de répartition.

8.- Comment adapter l’Algérie aux nouvelles mutations géostratégiques au niveau de la région, s’insérer dans les sous-segments face aux mutations économiques 2015/2030 par une analyse pointue des filières internationalisées au niveau mondial.

9.- Au niveau interne comment mettre en place un nouveau modèle de consommation énergétique allant vers un -Mix énergétique, devant revoir notamment le mode de construction BTPH, le mode de transport et la préservation de l’environnement.

10.- Les mécanismes de mise en place d’une nouvelle politique des prix, impliquant de saisir les liens dialectiques entre le marché monétaire/financier, le marché réel des biens et le marché du travail.

11.- Tenant compte notamment des prix subventionnés (carburant – blé, lait, etc), il faut une nouvelle politique salariale et donc une mise en place opérationnelle de mécanismes permettant des subventions ciblées mais non généralisées, à travers une chambre nationale de compensation chargée de la péréquation interprofessionnelle et intra-régionale pour un espace équilibré et solidaire

12.- Des mesures concrètes, évitant le faux débat récent sur l’école qui a divisé la société, alors que l'objectif est de rassembler, pour dynamiser l’économie de la connaissance par des pôles d’excellence, devant miser non sur la quantité mais sur la qualité, fondement de tout processus de développement, tenant compte de notre anthropologique culturelle, comme facteur de développement durable devant dynamiser les relations administration/entreprises et université/ centres de recherche.

13.- Les axes du renouveau de la gouvernance centrale et locale par une nouvelle organisation institutionnelle, sociale et économique, pour une participation citoyenne.

14.- Les secteurs à dynamiser où l’Algérie peut avoir, en dynamique, des avantages comparatifs mondiaux, évitant des investissements de prestige sans maturation et avec des surcoûts loin des normes internationales, et aussi loin d’une vision purement mécanique, ère du passé, l’immatériel devenant dominant, et dans différents segments : industrie (aval hydrocarbures, mécanique, métallurgie, électronique, textile) - tourisme - agriculture/pêche- nouvelles technologies.

Pour terminer, suite aux débats d’idées que j’ai eu avec mon ami le professeur Bachir Mazouz, professeur au Centre d’étude en administration internationale, HEC Montréal, Canada, professeur associé à la prestigieuse Ecole nationale d’administration de Paris et rédacteur en Chef, de la revue internationale «International Management (MI) Review, ce dernier suggère je le cite : "En période trouble, l'homme sage doit apprendre aux hommes d'État qu'ils ne doivent pas dire la ''Vérité'' à leurs peuples. Ils doivent surtout l'aider à trouver les voies de la confiance en lui-même, contre vents et marées. En pareilles circonstances, la Vérité est bonne uniquement pour les gens des sciences et savoirs. Ces derniers doivent apprendre aux hommes d'État de prendre le verre par le haut, pour montrer à leurs peuples qu'il est encore à moitié plein et que tout est encore possible...-)". Et c'est là aussi tout un autre débat

Abderrahmane Mebtoul, professeur d’universités et analyste international

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Commentaires (2) | Réagir ?

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thameur chelali

Merci

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Atala Atlale

"Hier, le nouveau ministre a reconnu que le problème du tronçon de Lakhdaria était bien plus grave qu’une simple réparation de chaussée. « Le tronçon de Lakhdarïa connait un très grave problème de glissement de terrain et nécessite des solutions très complexes, puisqu’il s’agira de réaliser 5 ponts enfouis. Pour des exigences de qualité et de durabilité, ces ouvrages, seront achevés au mois de juin 2016 », a-t-il dit sur les ondes de la Radio nationale. " source TSA.

La presse devrait publier le contenu du contrat de réalisation, afin de situer les responsabilités, sinon n'importe quel flibustier viendra aspirer l'argent du pétrole et s'en aller allègrement