L’Université algérienne à la croisée des chemins

Les réformes éducatives de Benbouzid ont produit des milliers d'étudiants analphabètes teintés d'islamisme radical.
Les réformes éducatives de Benbouzid ont produit des milliers d'étudiants analphabètes teintés d'islamisme radical.

«Le diplôme est l’ennemi mortel de la culture» Paul Valéry.

Ils sont médecins, dentistes, ingénieurs, juges, avocats, diplomates, professeurs même d’université et grande écoles, censés être la crème de la crème de la société, l'intelligentsia celle qui innove, celle qui pense, celle qui guide, celle qui projette, celle qui juge, celle qui soigne, bref, c’est la matière grise d’un quelconque pays, d’un quelconque Etat, d’une quelconque contrée.

Issus de prestigieuses Alma mater, les gouvernements très souvent s’appuient sur leurs recommandations, sur leurs avis et sur leurs expertises pour mener à bien moult projets consolidant l’Etat de Droit et des devoirs, de grandes réalisation architecturales, la performance de la santé publique au profit leurs peuples respectifs, et veiller à leurs bonheur et leurs bien-être. Ceci pour dire que l’université a toujours été le creuset dans lequel se sont forgés tant de profils, tant de carrières, et tant de personnalités mettant en exergue et sous les feux des sunlights leurs respectives universités pour leurs travaux, leurs inventions, recherches et découvertes.

Dans notre pauvre Algérie, ils sont superbement supplantés dans la république des copains et des coquins par des empiriques, des entrepreneurs véreux, des maquignons, des illettrés et des bustes creux des hémicycle de l’A.P.N et du Sénat, législateurs de leurs état ne sachant pas un traître mot du Droit.

Qu’en est-il de l’université algérienne dans le concert des nations ? Une absence remarquée et remarquable au top 500 des meilleurs universités dans le monde. Faut-il s’en étonner ?

Sûrement pas, il est vrai qu’une pléthore d’universités, d’instituts et grande écoles sont éparpillées sur le territoire national sans pour autant briller par leurs travaux, leurs découvertes, des institutions supposées personnifier l’excellence, l’élitisme, mué, pour des considérations de politique intérieure et de paix sociale en «fourre-tout» pour absorber l’immense jeunesse en quête d’un diplôme universitaire, un sésame pour toute réussite socioprofessionnelle, diplôme, du reste, s’apparentant beaucoup plus à un C.A.P.(certificat d’aptitude professionnelle) de la spécialité enseignée aux connaissances limitées. Tant le niveau des études est catastrophique. Et puis pourquoi s’entêter à se creuser les méninges, je suis diplômé, Pardi ! Terrible sentence, la satisfaction de l'objectif atteint, mettant un frein à se cultiver davantage. La fatuité dans toute sa splendeur... N’est-ce pas M. Bac plus dix ?

A vrai dire, un travail de sape lancé au lendemain de l’installation de Benbouzid et ses multiples réformes du système éducatif abrutissant encore plus nos écoliers, collégiens et nos lycéens avec pour résultat un analphabétisme trilingue. C’était étudié pour permettre aux riches rejetons de la nomenklatura, formés dans de prestigieuses universités et grande écoles d’être dans le futur aux postes-clés et d’être aux commandes du pays pour mieux asseoir leurs mainmise sur le pays et pérenniser une ploutocratie ayant squatté les pouvoirs de décisions depuis l’arrivée de l’homme par qui tant de scandales se sont fait jour.

Une visite à un campus universitaire ne va pas sans vous rappeler les cours de récréation des lycées et C.E.M et les discussions engagées sont souvent puériles et futiles, ici, point de dissertation scientifique, technique médicale ou culturel. Culturel si ! L’on parle aisément des derniers clips de Cheb Untel et de Wéwé mais point des toiles de Picasso, de Racim ou d’Issiakhem. L’analphabétisme linguistique est criard même la langue, si riche d’El Moutanabi est sommairement apprise. «Knowledge is the power...» Autrement dit : La connaissance c’est le pouvoir...Dans un monde où la communication est le fer de lance de tout projet de société. Et pendant ce temps-là recteurs et professeurs se font des querelles de clocher, de roturier, les uns pour conserver leurs statuts et privilèges, quoique n’ayant rien prouvé sur le plan académique, les autres pour les dégommer pour incompatibilité d’humeur, pas assez tolérant à leurs désidératas, absentéisme, non validation d’un stage à l’étranger et d’autres futilités. C’est à qui mieux-mieux de s’imposer au détriment des étudiants.

Sous d’autres cieux, l’on s’ingénue de comprendre l’autre, cet inconnu à l’accent différent, ici, oh paradoxe ! On accepte mal, très mal cette différence : Berbérophones, arabophones et Francophones autant de viviers fortement encouragés par des officines occultes pour diviser et régner, histoire de conditionner le peuple avec le futile en lieu et place des sérieux enjeux que traverse le pays.

L’on se rappelle les étudiants fortement politisés et impliqués dans la vie politique algérienne, allant même à provoquer l’ex-président Houari Boumediene du haut de sa tribune, lui réclamant, à l’époque, des outils juridiques pour traquer l’incompétence et la corruption. Des universitaires gardiens du temple, voilà ce qu’étaient les générations du passé

Dès lors la question se pose l’université algérienne est-elle prête à redorer son blason et se débarrasser de cette ornière d’attitudes qui font d’elle une mal-classée. Plus que jamais auparavant, elle est à la croisée des chemins, soit de former des diplômés une bonne fois pour toutes, soit des intellectuels qui contribueront au renouveau d’un pays de droit, qui n’a jamais existé. La solution de sortie de crise de notre pays est intimement lié à nos universités, l’exemple des prouesses tous azimut des universités Iraniennes est très révélateur. 900 milliards de dépenses du denier public partis en fumée dans le faste l’opulence, les méchouis et les petits-fours annoncés par le ministre des Finance aurait grandement contribué à redynamiser et à équiper nos écoles, nos facultés, nos universités. Mais que dalle...tant que la société civile restera sans-voix et sans-actions, pour battre le pavé et faire comprendre à ces quidams du gouvernement qu’il est temps pour eux de leur rendre des comptes, après tout c’est de l’argent du peuple dont il s’agit....

Brahim Ferhat

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Commentaires (2) | Réagir ?

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Massine Ait Ameur

Lol Lol Lol !

Ce Benbouzid dont la femme Russe et les enfants se sont installes A Londres puis a New York pendant toutes les annees ou il distillait l'abrutissement general

a tous les gosses d'Algerie! ses enfants etaient bien sure eduques en anglais dans des ecoles privees payes par les ambassades algeriennes. Je pense que maintenant il doit avoir rejoint sa famille aux Ameriques ; Que le dieu des Arabes ait pitie des enfants de l'Algerie. Ils ont ete sodomises intellectuellement avec l'ignorance, la fiction et la betise humaine. Toute une generation perdue ! Pleure oh Pays bien aime/

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klouzazna klouzazna

L'université algérienne vit aujourd'hui des moments difficiles et décisifs qui sont en fait la conséquence directe d'une surpopulation éstudiantine croissante (galopante) et incontrolable mais aussi d'une monnopolisation de sa gestion par une poignée d'individus qui pensent être délégués pour faire la pluie et le beau temps en son sein, non pas pour sa bonne gestion sur la base de critères (normes) universels de modernité et de progrés faisaant le succés des autres universités dans le reste du monde. Les résultats néfastes d'une pareille gestion centralisée et stérile a complétement marginalisé l'enseignant dans sa propre université le léguant au dernier plan (rang), sa voix n'est pas écoutée, sa présence est ignorée, sa dignité n'est pas respectée et même sa vie est quelques fois menacée (de nombreux enseignants ayant fait l'objet de menaces et d'agressions physiques à l'intérieur même de l'enceinte de leur université). Cette gestion néfaste des affaires de la communauté a généré des dérives personnelles et des excés gravissimes (abus de confiance et de pouvoir, conflits d'intéret dans les offres d'appel, contraintes sur des enseignants lors des délibérations, détournement de quotas de logements, décisions arbitraires et sans nécessité de justification, isolement et bounquérisation des gestionnaires dans leur citadelle, leur totale deconexion de la réalité du terrain qu'ils essayent toujours d'embellir, accaparement de matériels et d'équipements, ...).