Le pouvoir ignore toujours la crise !

Le pouvoir persiste dans son mépris de la crise qui vient.
Le pouvoir persiste dans son mépris de la crise qui vient.

Il n’y aura pas de révolution de palais, tout comme il n’y aura pas d’austérité de palais, la majorité de la population algérienne devra s’attendre à en assumer seule les conséquences catastrophiques de cette crise du pétrole sur le marché mondial. La dévaluation, en catimini, du dinar et l’augmentation du taux d’inflation qui lui en sont subséquentes vont, à elles seules, donner peu à peu le coup de grâce au pouvoir d’achat déjà bien fragile des ménages algériens qui ne savent plus à quel saint se vouer.

Ils iront, malgré eux, rejoindre et faire grossir les contingents de familles nécessiteuses suspendues aux seules subventions de l’Etat et à sa charité bien ordonnée. Elle sera seule à supporter, dans la continuité de ses réflexes pavloviens, les mesures d’austérité que la caste au pouvoir prendra dans très peu de temps pour contrecarrer les effets néfastes de la crise pétrolière.

Les files d’attente et les piles de dossiers auxquelles elles ont donné lieu pour l’accès aux logements sociaux et les avantages Ansej ou autres, celles qui n’ont pas fini de se lécher les babines sous le règne de Bouteflika, devront patienter encore longtemps, le temps que le cours du baril de pétrole revienne à ses jours fastes. Ce temps béni de la manne des hydrocarbures qui a permis à nos dirigeants de plastronner et de frimer à l’écran et sur toutes les places du monde, d’avoir le cœur dans la main et de distribuer à tout-va de la charité donnant-donnant, de l’argent tout frais pour pourvoir aux besoins de la communauté, là où Dieu et les prières ne répondent pas.

Tel que nous le connaissons, le système, ses hommes d’Etat, ses députés, ses sénateurs et toute la nomenklatura de ses affidés feront tout pour défendre leurs derniers quartiers de prédation jusqu’à la fin de ce quatrième mandat, voire même plus. Ils feront tout pour maintenir leurs portefeuilles bien garnis, les rémunérations exorbitantes et les privilèges afférents à leurs postes et à la rotation des postes, peu importe. Ils ne le cachent pas d’ailleurs en annonçant publiquement qu’il n’a jamais été question de partir et qu’ils seront toujours là jusqu’à ce que le dernier des premiers ferme la porte du manège. Rappelez-vous, en juin 2014, la crise pétrolière venait tout juste de s’amorcer, nos vaillants députés, qui n’ont pas perdu de leur bon flair, allaient - rebelote pourquoi pas ? - voter une autre loi, un fait unique au monde, qui leur permettra de s’auto-servir à la louche des augmentations de salaires et des primes royales après celles de 2008. Un jeu de lève-main, tellement facile et motivant auquel ils n’auraient désisté sous aucun prétexte. Les prédateurs !!!

Crise ou pas crise, le système fera tout pour maintenir le statu-quo politique et social, celui qui lui permet de maintenir son train de vie actuel avec ses prébendes et ses privilèges. Le coup de massue de l’austérité qui se prépare viendra surtout assommer l’immense majorité de la population qu’ils ont habituée aux subventions de l’Etat, aux augmentations épisodiques de salaires et aux promesses trompeuses des arracheurs de dents.

Le temps des vaches maigres nous attend au sortir de l’été avec son lot de pénuries, de chantiers à l’abandon et de mensonges longs comme un jour sans pain.

Khelaf Hellal

Plus d'articles de : Débats

Commentaires (2) | Réagir ?

avatar
sarah sadim

Normal qu'il ignore cette crise, après tout terrestre, lui le pouvoir se destine tout droit à l'au delà pour les prochains noirs, alors profitez du peu qui reste cela est l'éducation des "vas nus pieds" actuels du sommet de l'Algérie. Bof passons sur cet interlude, ce qui suivra méritera plus d'attention.....

avatar
klouzazna klouzazna

Non... on va juste sortir du monde de la réalité contrefaite dans le monde réel !!! tel qu'il est...