Hacène Metref : "Raconte-arts est un festival défricheur de nouvelles pistes"

Hacène Metref et Denis Martinez (artiste) à Iguersafène.
Hacène Metref et Denis Martinez (artiste) à Iguersafène.

A peine terminé à Iguersafen, le village symbole de propreté d’At Idjer (à 15 km d’Azazga), les animateurs de Raconte-arts ont prévu le lieu du 13e festival : Soumaa, un village proche de la commune de Mekla. Nous avons rencontré Hacène Metref, un des fondateurs de ce festival itinérant en Kabylie.

Le Matindz. C’est quoi le principe de Raconte-arts ?

Hacène Metref : C’est un festival mutidisciplinaire, on y croise du théâtre, de la chanson, de la peinture, les arts de la rue, des conférences-débats, etc. Au travers de ce festival, nous avons introduit des pratiques inexistantes dans la région, comme le cirque. Des artistes d'Algérie et d'Europe prennent part dans une ambiance conviviale aux animations. Il est question pour nous de favoriser la créativité et le brassage. Depuis 12 ans, nous choisissons chaque année un village à même de prendre en charge pendant une semaine nos artistes sur le plan de l’hébergement, la restauration et l’organisation du festival. On dort et on mange chez les habitants du village de résidence. Quant à nous, nous nous occupons du festival en lui-même.

Cette année, vous aviez été accueilli par un village qui s’est distingué.

Oui, Iguersafen est d'abord un village martyr puisqu’il a été rasé par l’armée française le 4 décembre 1957. Outre ce fait d'histoire, il y a la formidable organisation de ce village. D'ailleurs, grâce à la détermination de ses habitants, il est aujourd’hui un exemple de propreté et d’organisation. Franchement, il mérite amplement la palme du village le plus propre de Kabylie. Outre le côté environnemental, il y a également la question de l’autogestion qui caractérise ce village doté d’une organisation impeccable. Nous sommes en effet ici en présence d'une espèce de gouvernement local souverain qui prend les décisions en concertation et dans le respect des traditions séculaires de Tajmaat. Ce sont des éléments importants pour la tenue d’un festival mais qui facilitent aussi la vie villageoise. En ce sens, par sa capacité de prise en charge, Iguersafen est un exemple à suivre.

Vous avez derrière vous tout un parcours dans la pratique culturelle. Qu’est-ce qui vous motive ?

Nous sommes depuis 30 ans des acteurs de l’animation culturelle. Nous ne cessons de défricher les voies pour ouvrir des pistes de création, de rencontres et de pratiques culturelles nouvelles. Nous avons été à l’origine de la mise en place du festival de la poterie de Maatkas, notamment. Nous sommes très curieux et nous ne cessons d’explorer de nouvelles voies que nous essayons de transmettre à travers le festival.

Le lieu du prochain festival Raconte-arts est-il déjà désigné ?

Oui, il aura lieu à Souamaa, dans la daïra de Mekla, en juillet 2016. Nous espérons qu'il sera aussi réussi que celui d'Iguersafène.

Entretien réalisé par Hamid Arab

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Commentaires (2) | Réagir ?

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Service comptabilité

merci bien

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algerie

merci bien pour les informations