Le baril de pétrole en dessous des 20 dollars : le scénario catastrophe !

Les perspectives du marché pétrolier sont baissières
Les perspectives du marché pétrolier sont baissières

L’Algérie, pays mono-exportateur de pétrole, est frappée de plein fouet par la chute folle du cours du baril de pétrole sur le marché mondial. Un prix qui ne fait que dégringoler d’une manière vertigineuse sans que ses responsables puissent faire quoi que ce soit pour l’amortir ou l’endiguer.

Tout se joue en fait entre les Etats-Unis et l’Arabie Saoudite, les pays les plus gros producteurs de pétrole au monde qui n’entendent pas baisser leur production, quitte à aller vers la surproduction et le sur-stockage dans les prochains mois. Ce qui a fait dire à certains analystes que le prix du baril de pétrole pourrait s'effondrer encore plus, jusqu’à 20 dollars, voire même plus bas, avant le fin de l’année 2015.

La surabondance des stocks lors des périodes d’arrêt (novembre et décembre) pour cause de maintenance préventive d’un grand nombre de raffineries auxquelles est destiné le plus grand volume de la production pétrolière va faire encore casser les prix. Des prévisions pessimistes, il est vrai, mais qui ne sont pas totalement irraisonnées, selon les experts.

Le tandem des USA et de l’Arabie Saoudite a mis au point une stratégie qui met dans son collimateur et la Russie et l’Iran tout en se défiant l’un, l’autre sur la manière de maintenir ou de s’accaparer les plus grosses parts sur le marché mondial. "Même à 20 dollars le baril, l’Arabie Saoudite ne baissera pas sa production", avait menacé tout récemment, son ministre de l’Energie, Ali al- Naimi. C’est de bonne guerre, un pays leader en la matière qui sort ses griffes à la fois pour tenir en respect ses féroces concurrents qui lui fauchent l’herbe sous les pieds par l’exploration et l’exploitation du pétrole non conventionnel en Amérique du Nord et au Canada et briser en même temps l’essor économique de ses ennemis.

Une offensive commerciale de l’Arabie Saoudite qui a l’inconvénient de fragiliser des membres au sein de l’organisation qu’elle préside comme l’Algérie dont les tenants du pouvoir actuel n’ont aucun atout solide à faire valoir, ni aucune riposte à la hauteur pour se tirer d’affaire. A force de mettre et remettre la main dans la besace des recettes d’exportation des hydrocarbures pour acheter l’allégeance électorale, la paix sociale et briller dans le clientélisme et le court-termisme politique, le pouvoir est pris à son propre piège.

L’hypothèse d’un baril de pétrole à 20 dollars sur le marché mondial va venir tout gâcher, si elle ne mène pas tout droit à la faillite et au chaos, un chaos avec eux ou sans eux, un chaos qui surviendra malheureusement malgré eux et qu’ils n’avaient pas prévu dans leur programme présidentiel.

Le scénario catastrophe, qui n’est pas à exclure, pourrait effectivement se transmuer de la fiction à la dure réalité des choses avec un prix du baril de pétrole en dessous de son coût de production. Dans la logique commerciale, cela signifierait que l’Algérie va devoir fermer ses champs pétroliers au Sahara et geler aussitôt, ses projets d’exploration et d’exploitation de nouveaux gisements au sud pour des soucis sérieux de rentabilité économique. Autrement dit, elle gagnerait plus à importer du pétrole moins cher sur le marché mondial pour alimenter ses stocks et ses raffineries en fonctionnement que de l’exploiter et l’exporter à perte.

Les plus grands gagnant de cette crise énergétique sont surtout les plus gros importateurs de pétrole comme la Chine,l a France et bien d’autres pays qui en profiteront au maximum pour doper leurs économies respectives et faire le bonheur des consommateurs à la pompe qui n’hésitent plus, paraît-il, à se payer de grosses cylindrées pour rouler banks.

Khelaf Hellal

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Commentaires (5) | Réagir ?

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Bachir Ariouat

Là, à mon avis il y aura des démissions, puis quelques uns prendront la fuite avant que cela ne se gâte pour eux au bled.

Mais, les Algériens ne trouveront personne pour leur essuyer leurs culottes plein d'excrément, pour diriger le pays, personne ne voudra se suicider à cause des nulles, qui ont peur de ombre.

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omar ali

Renvoyez les commentaires de quelques mois j avais prévu cette chute à 20$. L Arabie tayhoudite ne descendra pas en dessous de cette valeur. Car il ne faut pas oublier que c est un pays surendetté au même titre que les USA. Comme, dit le, proverbe a malheur malheur est bon. Comme nos compatriotes se retrousserons leur manche pour se mettre au travail, comme bon nombre des pays.

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Il semblerait que vous ne suivez pas l'économie internationale, l'Arabie Saoudite et le Qatar détiennent les plus gros portefeuille d'investissements et les plus grosses réserves monétaires au sein du F. M. I. excepté peut-être la Chine qui leur passe devant.

La valorisation faite au sein du F. M. I. prendra plus en considération l'industrialisation des pays que les réserves monétaires et l'or, uniquement dans le but de pouvoir conserver la main mise sur le système du F. M. I. par les pays occidentaux.

Mais, si nous comptabilisons leurs dettes et par rapport à leur industrie, il risque peut y avoir des surprises, en vérité encore une fois, c'est le fusil et l'arme atomique qui compte plus que le reste.

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