Insécurité des sites pétroliers : le document qui incrimine des responsables de Sonatrach

L'attaque du site gazier de Tiguentourine a poussé l'armée à redoubler de surveillance
L'attaque du site gazier de Tiguentourine a poussé l'armée à redoubler de surveillance

Beaucoup de questions restent posées autour de la sécurité des sites de Sonatrach

Pourquoi les pouvoirs publics, la tutelle, des ex-PDG et Directeurs des Unités Sonatrach n’ont commencé à s’agiter sur la question sécuritaire concernant les sites pétroliers et gaziers qu’après l’attaque perpétrée par un groupe de terroristes sur le site gazier de Tiguentourine le 16 janvier 2013.

- Pourquoi Sonatrach a refusé quasiment de gérer et d’utiliser les armes pour la protection du patrimoine public dans la presque totalité de ses sites bien que la loi le lui permettait depuis le 1er septembre 1998 pour l’ensemble des lieux ? Et pourquoi l’Etat n’a pas contraint la direction générale de Sonatrach à le faire pour le bien de la Nation ?

- Pourquoi Sonatrach a accepté que ces sites pétroliers et gaziers soient sous la protection des sociétés étrangères et nationales privées de sécurité et de gardiennage et ce, en violation des lois de la République ? (l’absence de port d’armes dans des lieux..!)

Le document qui incrimine les pouvoirs publics, d’ex-PDG et directeurs des unités Sonatrach à travers le territoire national "de négligence criminelle" sur le sujet de protection du patrimoine public et des personnes qui lui sont liées, est révélé en vérité dans cet article à tous les patriotes et citoyens algériens.

Dans un passé récent, a travers des articles de presse mettant à nu les manigances sécuritaires dans les sites pétroliers et gaziers au sud, une partie du scandaleux "volet sécurité de l’entreprise Sonatrach" a été révélée dans ses moindres détails au grand public.

Pour rappel, il a été dit qu’envers la lourde menace terroriste que vivait Sonatrach à partir de 1991, après la promulgation du décret législatif n°16-93 du 4 décembre 1993 portant création de sociétés de sécurité et de gardiennage de droit algérien, prévoyant clairement que l’activité de sécurité est à caractère organique, permanent et armé (il y avait donc une nécessité légale de recruter à durée indéterminée tout le personnel de sûreté interne qui demeure sous contrat à durée déterminée depuis la création de la SIE à ce jour (des contrats de 3 et/ou 5 ans selon le cas), et que ladite activité soit exercée exclusivement par des personnes de nationalité algérienne, éléments fondamentaux ignorés volontairement depuis des années par la tutelle, surtout par les managers des entreprises du secteur et les partenaires de Sonatrach constitués en Groupements et en OOC (Organes d’opérations conjointes), qui recouraient surtout à des sociétés de gardiennage et de sécurité privées depuis les années 1990.

Pour rappel, Sonatrach dans une première étape, sécurisée entre 1993 et 1997 par son propre personnel de sécurité industrielle et complémentairement dans son renfort d’effectifs par des sociétés de gardiennage privées choisies à la hâte selon la tête du client (…), ce n’est que tardivement que la note n° 462/97-DG du 8 juin 1997 émise par le Directeur général de l’entreprise à l’époque est venue pour mettre en œuvre le décret exécutif n° 96-158 du 4 mai 1996 fixant les conditions d’application des dispositions de sûreté interne d’établissement prévues par l’ordonnance n°95-24 du 25 septembre 1995 relative à la protection du patrimoine public et à la sécurité des personnes qui lui sont liées et les décisions A-491 du 12 mars 1997 et A-287 (R1) du 23 mai 1997 portant respectivement création de la Direction protection du patrimoine, et suppression du poste d’assistant du Directeur Général chargé des questions de sécurité préventive des postes, structures et/ou activités et personnels liés à la sécurité préventive ou à la sûreté interne au sein de Sonatrach (structures existants avant 1997), rattachés à la direction protection du patrimoine (DPP) nouvellement créée.

Que stipule l’inédit document de négligence criminelle des pouvoirs publics, des ex-PDG et d’ex-directeurs des unités de Sonatrach Spa ?

Au vu des textes réglementaires ci-dessus cités, les troupes de sûreté interne d’établissement (S.I.E) des sociétés de sécurité et de gardiennage de droit algérien, chargées de la protection du patrimoine public et à la sécurité des personnes qui lui sont liées devaient être armées depuis 1993 ! La manière réglementaire de gérer les troupes opérationnelles sur sites et de les armer, incombe directement au premier responsable de l’entreprise ou de l’unité, son Directeur en l’occurrence, en collaboration étroite avec les autorités civiles et sécuritaires territorialement compétentes.

La réponse à cette énigmatique et préoccupante question se trouve amplement détaillée dans les dispositions prévues par le document portant «Règlement intérieur de sûreté interne d’établissement de Sonatrach» que beaucoup d’autorités publiques et de managers dans le secteur des hydrocarbures ignorent son existence, et ou d’autres volontiers négligent et feignent d’ignorer son contenu, à commencer par le conseiller du PDG de Sonatrach en matière de SIE qui fait partie du cabinet de la DG/Sonatrach !

C’est un document écrit en arabe composé de 25 pages contenant 59 articles, ayant pour titre : "Réglementation de Sureté interne", signé à l’époque par l’ex-PDG de l’entreprise Sonatrach M. Abdelmadjid Attae, mis en application le er septembre 1998.

Pour plus de précision sur la fatale et criminelle négligence commise par les pouvoirs publics (tutelle, walis, autorités sécuritaires…) et des ex-PDG et directeurs des unités Sonatrach d’avoir inefficacement doté la majorité des troupes de sûreté interne d’établissement Sonatrach d’armes et de moyens matériels depuis 1998 jusqu’à la tragédie de Tiguentourine de Janvier 2013 comme le stipule les lois citées auparavant régissant le domaine sécuritaire, notamment et précisément des dispositions prévues par le règlement intérieur de sûreté interne qui sont les articles n°5, 19, 51, 54, 55, ou l’article n°5 stipule nettement que :

«La sécurité de l’entreprise se présente sous un ensemble de dispositions légales, réglementaires et pratiques, qui contribuent à la protection et la préservation de l’entreprise ou de l’unité et leur défense par l’utilisation de la force et en cas de force majeure, y compris par l’utilisation des armes contre tout type de danger, notamment les attaques ennemies de sabotage, de vandalisme, de destruction et d’empêchement de la bonne marche normale de l’entreprise ou de l’unité». Une irréfutable nette preuve !

Alors qu’à l’époque, dans des déclarations à la presse nationale l’ex ministre de l’Énergie et des Mines, M. Youcef YOUSFI et l’ex PDG de Sonatrach M. Abdelhamid ZERGUINE déclaraient que les entreprises étrangères n’ont jamais exprimé le désir de s’en aller après l’attentat terroriste de Tiguentourine de janvier 2013, elles sont invitées à venir constater de visu l’amélioration sécuritaire apportée par le gouvernement algérien. Répondant à une question sur l’exigence du géant BP pour que des conditions de sécurité optimales lui soient accordées après l’attaque de Tiguentourine, l’ex-ministre a indiqué que l’Algérie avait totalement révisé le dispositif de sécurisation des sites pétroliers et gaziers après l’incident tragique qui a coûté la vie à 37 otages étrangers et un algérien.

Pourtant, tous les Algériens et les producteurs opérationnels sur le terrain au sud, savent qu’aucune législation ni réglementation algérienne n’a été modifiée par le Parlement à ce jour concernant la protection du patrimoine public par les sociétés de gardiennage (aucune modification ni pour le décret législatif n°16-93 du 4 décembre 1993 portant création de sociétés de sécurité et de gardiennage de droit algérien, ni pour le décret exécutif n° 96-158 du 4 mai 1996 fixant les conditions d’application des dispositions de sureté interne d’établissement prévues par l’ordonnance n°95-24 du 25 Septembre 1995 relative à la protection du patrimoine public et à la sécurité des personnes qui lui sont liées, et ni pour la réglementation régissant la sureté interne d’établissement (Règlement intérieur de la SIE/SH du 01/09/1998), la seule nouveauté existante pour Sonatrach : c’est d’avoir chargé des groupes militaires des Forces Armées de prendre en charge la sécurité des sites pétroliers et gaziers algériens, et celle des déplacements des expatriés, mais de quelle manière et à quels prix pour Sonatrach la vache laitière ? Une facture des plus salée à payer en finalité (…)

Pour ces faits graves qui ne datent pas d’hier, qui punir pour négligence criminelle ?, les pouvoirs publics ?, la tutelle ou les ex PDG & directeurs de Sonatrach ou bien "tous ceux qui n’ont pas permis la formation spécialisée et le port d’arme pour tous les agents de sureté interne sur les sites pétroliers et gaziers de Sonatrach depuis le 1er Septembre 1998" ? Les patrons des sociétés privées de sécurité et de gardiennage en connaissent la raison cachée de la pérenne médiocrité dans le domaine de gestion des armes et munitions…Top secret sur cet obscur mode opératoire qui ne dit pas son nom ..!

Finalement, ce n’est qu’en début Septembre 2013 que Sonatrach s’est engagée à constituer (de nouveau …!) sa propre société de sécurité et de gardiennage armée intégralement ; timidement opérationnelle depuis début 2014, mais de quelle façon et à quels prix …?

Pour arriver à ce but, une première action de formation à l’utilisation des armes à feu a débutée le 1er octobre 2013 dans des casernes des forces de sécurité programmée par Sonatrach pour ses 15000 agents de sureté interne, convoqués par groupes successifs pour participer à cette formation spécialisée d’une durée d’un mois pour chaque agent, ça continue…

L’énigmatique : à la création de la SIE deux primes mensuelles appelées PAC et PAP (la prime pour le port d’arme collectif, et la prime pour le port d’arme personnel, payées mensuellement selon un barème de pourcentage sur l’ancien salaire de base Sonatrach pour la SIE) sont attribuées à tout agent dans l’exercice de ses fonctions portant les armes. Mais l’inexplicable, c’est qu’à Sonatrach pour ses unités opérationnelles au nord comme au sud, a existé de manière illégale deux types de sûreté interne d’établissement, une armée et une autre non armée, alors qu’il devait exister au départ "une sûreté interne d’établissement armée" !

Le contenu de la requête adressée par un collectif de SIE d’une région du pays donne de troublants et inouïs graves actes de gestion du volet sécuritaire à Sonatrach ou l’essentiel tourne autour de l’obscure exploitation du budget alloué par la DG de Sonatrach à la direction de la Sureté Interne d’Etablissement (SIE) …

Quand aux détails sur l’utilisation de sociétés étrangères pour la sécurité et le gardiennage dans les associations de Sonatrach en Algérie, c’est une autre amère réalité. Ce sont essentiellement des étrangers emmenés comme étant des assistants en sécurité industrielle …pour contourner la loi, alors que ce n’est que pillages et saccages de millions de dollars sur le dos des contribuables, une atroce et amère situation.

M. Lefhel

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Commentaires (4) | Réagir ?

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Hacene GUERFI

Mise au point (2).

M. LEFHEL, votre réaction virulente à mon commentaire posté le 16/08/2015 m’a surpris à plus d’un titre. J’avais cru au départ que mes remarques concernant un sujet très particulier et sensible portant sur la SIE allaient susciter un débat constructif et plutôt civilisé.

Hélas, votre mise au point du 18/08/2015 m’a énormément déçu par son contenu agressif et méprisant en tenant des propos qui renseignent sur une méchanceté jamais égalée en me suggérant de me taire et de me terrer et en me désignant comme ignare!

Permettez-moi, M. LEFHEL, de vous dire à travers ce dernier commentaire, que je suis universitaire, ayant une formation bilingue et maitrisant parfaitement le sujet, ses contours en ses moindres détails ainsi que les pratiques opérationnelles de la SIE, qui, par obligations professionnelles, je m’interdit d’étaler sur ces colonnes, les détails organisationnels et de fonctionnement liés à la Sûreté Interne d’Établissement.

Hacene GUERFI

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Mohamed Lefhel

@ Hacene GUERFI

Clarification sur mise au point :

Étonné par le vague contenu de votre commentaire constitué d’allégations infondées concernant mon article "Insécurité des sites pétroliers : le document qui incrimine des responsables de Sonatrach", il est plus que nécessaire d’apporter les éclaircissements qui s'imposent à votre dérapage écrit, tendant à semer le doute sur d'amères vérités sur Sonatrach, dénoncées maintes fois sur les colonnes de Le Matin Algérie par mes soins.

1. Documents à l'appui, l'article en question résume un constat réel de faits survenus dans la déviée gestion sécuritaire de Sonatrach, envers des actes terroristes dévastateurs qu’a connu l’entreprise nationale à partir de 1991 ; s'en suit la promulgation du décret législatif n°16-93 du 4 décembre 1993 portant création de sociétés de sécurité et de gardiennage de droit algérien, et le décret exécutif n° 96-158 du 4 mai 1996 fixant les conditions d’application des dispositions de sureté interne d’établissement prévues par l’ordonnance n°95-24 du 25 Septembre 1995 relative à la protection du patrimoine public et à la sécurité des personnes qui lui sont liées, qui furent d’ailleurs très mal appliqués (…)

Donc, mon constat n'est pas une analyse infondée comme vous le prétendez, car présenté de manière objective prouvée, et dans ce que j’ai écrit, je ne vois pas ou est mon ignorance des textes législatifs et réglementaires comme vous le dites ? Mais quand pareille qualification vient de quelqu’un qui mélange entre « Fonction et Activité de sureté interne » dans son commentaire, alors là, l’ignare doit se taire.

2. Certes, le règlement intérieur portant organisation de la sureté interne de Sonatrach, signé le 01 Septembre 1998 par l’ex PDG M. Abdelmadjid Attar, est le principal document qui fixe clairement les droits et devoirs de chacun des intervenants pour la protection du patrimoine public et à la sécurité des personnes qui lui sont liées après la création de la Direction Protection Patrimoine-DPP le 12 Mars 1997 à Sonatrach, indéniablement, oui il incrimine des responsables Sonatrach.

Quant au Plan de Sureté Interne (PSI) qui selon vous a vu le jour en décembre1997, fixant les grands axes portant sur la consistance du dispositif sécuritaire, ce n’est en réalité qu’une obligation organisationnelle dont parle ledit règlement de sureté interne de 1998 qui contraint chaque chef d’Unité à établir un plan de sureté interne conformément aux dispositions des articles N° 5, et de 9 à 15 du susdit règlement.

3. J’affirme qu’avant l’attaque meurtrière sur le site gazier de Tiguentourine, ce n’est pas tous les Détachements de Sureté et de Protection (DSP) relevant de Sonatrach qui avaient des armes pour la défense des installations, il y avait des détachements armés et d’autres non dans différents sites de Sonatrach au nord comme au sud, la preuve : L’entreprise octroyé aux agents DSP qui étaient armés les primes PAC & PAP, et les Indemnités de Nuisance (NS) et de Travail Posté (ITP) aux agents qui n’étaient pas armés (Chose facilement vérifiable par visualisation des fiches de paie des intéressés, ou bien le Centre de Traitement Informatique –CTI de Sonatrach qui détient le listing y afférent aux deux cas de figure depuis la création de la DPP/SH.

4. Dans l’Activité Sécurité de Sonatrach (Code 09), la Sureté Interne (Code 0902) est une filière fonctionnelle de l’activité sécurité dont le responsable hiérarchique est un Chef Détachement Sureté Interne N1 à N3, il n y a pas de service de sureté interne dans l’organisation de Sonatrach M. Hacene GUERFI, mais des Coordonateurs de Zones pour la sureté interne d’établissement SIE existent dans les pôles pétroliers.

L’auteur de l’article "Insécurité des sites pétroliers : le document qui incrimine des responsable de Sonatrach" que je suis, n’a nullement été induit en erreur comme vous le pensez M. Hacene GUERFI, car quand on évoque les données techniques de sureté interne pour la protection des unités en connaisseur à autrui, il faut les étaler avec leurs justes arguments, ou bien se taire et se terrer…

Le mot de la fin « Allah yarham chouhada elwadjeb elwatani »

M. Lefhel

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