L’Algérien et la réappropriation de sa langue

La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, attaquée par les tenants de l'arabo-islamisme
La ministre de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, attaquée par les tenants de l'arabo-islamisme

Pathétique est la terrible réalité constatée et vécue par une certaine population d'Algériens qui se sentent obligés de communiquer, souvent, entre eux en français dans des situations des plus anodines.

Certains, contraints pour mieux faire passer leurs idées, leurs points de vue ou leurs sentiments : d'autres par snobisme petit bourgeois. Mais peut-on les déchoir de leur algérianité ? Le problème est trop complexe, d'abord la langue française est encore une composante socioculturelle très ancrée dans l'imaginaire, l'espace et le vécu des algériens, ensuite elle reste incontournable dans le système éducatif qui n'a pas pu s'en passer. L'arabisation précipitée et dogmatique, des matières scolaires littéraires au début des années 1971 a fait plus de tort que de bien au pays, la finalité a abouti à une pseudo-arabisation des sciences sociales et juridiques à l'université bien qu'il ait été légitime de plaider le droit et de rendre la justice dans la langue du peuple. Cependant à l'arrivée au lycée, des réformes de l'école fondamentale, la défrancisation des mathématiques, des sciences physiques et des sciences de la Vie vers la fin des années 1986, n'a pas pu aller au-delà de l'enseignement secondaire.

A l'université, les sciences biomédicales, l'ingénierie, la biologie, les sciences de la terre et les sciences exactes ont résisté au massacre programmé. Il fallait, pour y arriver, mettre en retraite toutes les potentialités universitaires algériennes et les faire remplacer par des "Doctors" moyens orientaux. Une fois à l'université, l'étudiant se retrouve dans une situation ubuesque, on lui avait vanté le mérité du recouvrement de sa personnalité avec «sa langue réappropriée», mais voilà que celle-ci est devenue incompétente pour lui ouvrir les domaines des sciences et de la technologie. Des milliers d'étudiants échouent dans leurs études à cause de leur difficulté à maitriser la langue française. Pour remédier à cette situation, les dernières «réformes Benbouzid» ont refrancisé (latinisé) la transcription des symboles mathématiques, la salle de classe est devenue un creuset de non-sens : le professeur explique son cours en arabe ou en une sorte de créole algérien, mais écrit au tableau et énonce l'équation ou la fonction en français. L'élève en classe, est comme un spectateur lors d'un match de tennis : sa tête se déplace tantôt de droite à gauche, tantôt de gauche à droite durant le même cours. Burlesque ! Sur les réseaux sociaux, spécialement Facebook, les Algériens ont adopté, qui une sorte de charabia faite d'un à peu-près de français et de dialecte local, d'autres ont opté pour l'arabe syrien, en vogue grâce aux feuilletons turcs et, transcrit en latin pour communiquer avec les arabes des autres pays, une minorité de lettrés seulement, affectionne la langue arabe ou française. Rare, sont ceux qui peuvent commencer et terminer de parler dans une même langue sans ponctuer avec un mot de français ou d'arabe.

L'Algérien est embrouillé dans sa pensée, il l'exprime très mal ; il pense dans une langue et le révèle dans une autre. Qui n'a pas entendu souvent, dans un ‘'françalgérien'' féminiser le mot, État ou arbre ? Parce que dans la langue arabe, ce sont des mots féminins. Contrairement aux autres populations arabophones, comme les Égyptiens, les Marocains etc… qui, eux sont très à l'aise et fluides dans l'expression et la formulation de leurs pensées, l'Algérien reste indécis pour couper le nœud gordien. Les Égyptiens ont, depuis longtemps, opté pour le dialecte cairote véhiculé par le cinéma, la télévision, la chanson et aussi par leur presse écrite, aujourd'hui ce sont les Syriens qui leur emboitent le pas.

Dans les pays du Golfe, il se fait aussi de plus en plus perméable à l'anglais qui le ringardise, comme le fait le français au Maghreb. L'arabe littéraire classique s'est figé dans sa grammaire depuis Sibawaih, mais il est obligé d'emprunter des mots surtout anglais pour le besoin. La langue arabe est un symbole de la souveraineté, inscrit dans la Constitution algérienne, mais dans la réalité elle n'est pas que la langue des Algériens ; c'est une langue supranationale partagée par tous les pays de la ligue arabe. On n'empêche pas les mutations d'apparaître et le temps de s'écouler, tôt ou tard les dialectes nationaux avec leurs particularismes sécréteront inéluctablement des langues nationales au sens le plus géographique du mot. C'est ce qui s'est passé pour les langues issues du latin (langue morte supranationale), comme l'italien, le français, l'espagnol, le portugais et le roumain.

Ahmed Farrah

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Commentaires (2) | Réagir ?

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elvez Elbaz

@mass farrah vous écrivez:

-------------------------------------------------------------------------------- La langue arabe est un symbole de la souveraineté, inscrit dans la Constitution algérienne, mais dans la réalité elle n'est pas que la langue des Algériens ; c'est une langue supranationale partagée par tous les pays de la ligue arabe.

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La langue arabe n'est pas contrairement à la "daridja et surtout à "tamazight", la langue maternelle des algeriens!

Vous semblez, volontairement pour rester poli pour ne pas dire plus, faire une impasse scandaleuse sur deux VERITES, qui de jour en jour, d'évidence en évidence, s imposent, lorsqu'on constate les dégâts ravageurs de l'arabisation imposée, contre nature, par le planqué de oujda, le criminel boukharouba dit boumédienne, qui avait lâchement et par trahison séquestré les dépouilles mortelles de SI EL HOUES ET DE AMIROUCHE, s'imposant par la force des armes dictateur d une pauvre algérie qui venait de sortir exsangue de 130années d'apartheid colonial français et de 7années de guerre contre la 3é puissance militarocoloniale française.

Ces 2 vérités sont:

1- la langue identitaire de ce pays est TAMAZIGH. Elle est légitime et naturelle, contrairement aux autres langues coloniales, comme l'arabe, qui pourrait le contester?! devenue, grâce au culte arabomusulman, l islam, qu'elle véhicule, nationale et officielle.

-2 Deux langues maternelles dans tout cet immense pays sont maternelles

-a) L'EXQUISE "daridja"

-b) Tamazight (takayeylith, tachawith, tachenouith, tamzabith, taterguit)

LES 2 SEULES LANGUES MATERNELLES avec lesquelles TOUS LES ALGERIENS ont été élevés! QUI, parmi les honnêtes gens, NOUS DIRAIT LE CONTRAIRE?!

L'imposture internationale panaraboislamiste veut nier ce FAIT cet INDENIABLE FAIT que la LANGUE ARABE CLASSIQUE imposée par la criminelle "arabisation" N EST PAS la langue maternelle de l'algérie algerienne.

Et comme nous savons que les impostures et les imposteurs qui les instrumentalisent NE VIVENT ET NE DURENT que par "le faux" et "la falsification". ces deux vérités génent ces "imposteurs" qui d une algerie algerienne ne rêvent que de lui substituer, contre nature, une algerie araboislamiste de la "umma ouroubia " !

Ni le "nos ancêtres les gaulois "ni le "leur nos ancêtres les ouroubis" ne remplaceront cette vérité, pourtant, inscrite dans les moindres espaces, coins et recoins de cette ALGERIE ALGERIENNE terre amazigh arabophone, amazighophone et francophone, nord africaine et en méditerranée occidentale, et sur les fronts de nos aieulles, de nos grand-méres et méres de nos "ancêtres amazighs nord africains"!

Quant à votre lassante et incessante logorhée de la langue arabe langue de la ligue des pays arabes, vous voyez dans quel état est votre monde dit "arabe" et sa langue, devenue celle de la violence, du terrorisme et de toutes ses manipulations.

Il est quand même incroyable de "hogra" de mépris et d injustice que d imposer aux algériens une langue, l'arabe, qui n'est pas leur langue maternelle, pendant que dans les pays des vrais arabes, les asiates moyenorientaux, , chez les perfides saouds et leurs freres émiratis et autres qataris, où la langue arabe est MATERNELLE, l'anglais est partout imposé comme presque 2é langue maternelle, commerciale, d 'études et quotidienne!!

L'algérie algerienne, tôt ou tard, vaincra toutes les impostures, archaiques et inadaptées à une civilisation humaine prospére et innovante, qui entravent son épanouissement multipolaire et son développement tout azimuth.

Ne restera dans le fleuve que ses propres galets!

Proverbe amazigh, pas arabe, comme ne l'ont jamais été arabes le couscous, le cheval barbe, la langue algerienne maternelle, l'architecture algeroalgérienne mauresque, l'afrique du nord dit maghreb.....

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Bachir Ariouat

Je ne suis pas convaincu de ce que vous écrivez, tant que le peuple ne reprendra son pays, il ne choisira pas ses élus, depuis le sommet jusqu'au bas de l'échelle dans le moindre village, rien ne se fera.

L'Algérie sera toujours entre les mains des voyous, des corrupteurs, et surtout des illettrés, qui n'ont jamais rien compris hormis les billets verts, qui les font danser comme les danseuses du ventre à qui les spectateurs glissent des billets entre les seins.

Il existe une mafia à tout les niveaux du pays et dans toutes les professions, surtout celles de l'enseignement.

L'erreur faite en 1962, aucun président, aucun Ministre n'a eu le courage d'apporter des corrections par étape.

Le mal est trop profond et le malaise grandit chaque jour davantage, je suis pas convaincu de la sincérité de cette femme et du gouvernement dans lequel elle fait parti.

Vous chantez faux Messieurs, jusqu'ici elle n'a pas dévoiler son plan, nous ne savons rien, sur ce qu'elle veut faire ni qu'elle l'orientation qu'elle veut donner à l'enseignement en Algérie. je suis certains que vous allez déchanter dans peu de temps, ceux qui l'enflamme aujourd'hui, ils l'enterreront demain.