Affaire Air Algerie : les cadres acquittés

Le juge du tribunal correctionnel d’El-Harrach a relaxé aujourd’hui procès les cadres d’Air Algérie poursuivis pour dilapidation de deniers publics et octroi d’avantages injustifiés.

Rachid Akrour (ancien directeur technique) et ses collaborateurs Benahmed Slimane, Zaouli et Zemmouchi Fadel, ont été acquittés aux termes du verdict prononcé ce samedi matin.

Le ministère public avait requis, le 20 juillet, une peine de 10 ans de prison par défaut contre Djab Khellaf, représentant de ASA, une amende d’un million de dinars et un mandat d’arrêt. Le procureur a également demandé 7 ans de prison contre Akrour Rachid, assorti d’une amende de 500 000 DA, et 5 ans de prison contre Zemouchi et Zaouali, assorti d’une amende de’un million de dinars.
Il s’est avéré que l’accusation ne reposait sur rien de sérieux.
D’ailleurs, la partie civile, qui a juste demandé des dommages et intérêts à ASA d’un montant de 34 millions de dinars, avait précisé qu’elle n’avait rien à demander aux prévenus du fait qu’ils n’ont causé aucun préjudice à la compagnie.

Me Oussalah, défendant les intérêts de la compagnie Air Algérie, n’avait pas manqué de relever que l’affaire n’a pas démarré à partir d’une plainte de la compagnie, mais d’une lettre de dénonciation signée par un de ses cadres. « Les conclusions des deux enquêtes internes ont fait état d’un abus de confiance de la part du fournisseur, ASA. De ce fait, une plainte a été déposée contre lui au niveau du tribunal commercial qui a décidé d’un non-lieu. Nous n’avons aucune demande à faire aux prévenus qui n’ont causé aucun préjudice à la compagnie. Par contre, nous demandons 34 millions de dinars de réparation à ASA », a-t-il déclaré, suscitant le soulagement des familles des prévenus, qui ont suivi l’audience jusqu’en début de soirée.

La défense des quatre prévenus – constituée des maîtres Miloud Brahimi, Khaled Bourayou, Mezrani et Kadri – a tiré profit de cette plaidoirie pour demander tout simplement la relaxe des quatre prévenus. Ainsi, plusieurs aspects juridiques de l’affaire ont été décortiqués par une défense convaincue de l’innocence des prévenus. D’abord, l’origine de l’affaire qui a éclaté à la suite d’une lettre de dénonciation écrite par un des cadres de la compagnie au parquet d’El Harrach. Les avocats (notamment celui de Akrour) se sont interrogés sur « l’opportunité » du mandat de dépôt prononcé à l’encontre de Akrour, « alors que le contrôle judiciaire pourrait suffire ». Certains ont mis l’accent sur le fait que « la lettre de crédit de 1 737 000 dollars, objet de la poursuite, n’est en fait qu’une régularisation de bons de commande de pièces détachées qui ont servi à la mise à niveau des stocks de la compagnie et à soutenir la vente d’avions à une société libyenne.

Slimane Benahmed n’avait laissé personne insensible à son cri de détresse et à ses larmes. « Je n’ai jamais pensé qu’après des années de fidélité à la compagnie, je me retrouverai devant le tribunal. Je n’étais même pas en poste lorsque ces lettres de crédit ont été signées. Pourquoi suis-je ici, Madame la présidente ? », a-t-il lancé dans un sanglot.

B.M. – Le Matin

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Commentaires (5) | Réagir ?

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HAK !

Félicitations pour Maîtres Miloud Brahimi, Khaled Bourayou, Mezrani et Kadri!

Le parquêt d'El Harrach est parmi les corrompus d'Algérie! Comparer son réquisitoire et la relaxe! Incomparable! Histoire vraie, ou le justiciable casque ou il se paie Maitre Brahimi! A ce sinistre tribunal, la justice se mesure par la distence entre le parquet et l'horrible prison d'El Harrach. Le bakshich ou l a prison. Félicitations Maitre et au prison tout le parquet corronpu!

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Samir Achoubi

M Bouabdallah, saura t’il…?

Cette affaire comme bien d’autres affaires d’Air Algérie - nominations à l’étranger ou même en Algérie, mutations internes ou affectations d’office (déguisées), prises de décisions intempestives, etc. …- ont été durant la période avant l’arrivée de M. Bouabdellah, l’apanage d’une direction générale en dessous du niveau de compétence requis pour mener les projets de la compagnie à terme. Les déficits en terme d’atteinte des objectifs sont là pour le démontrer.

Les règlements de compte durant cette période ne se comptent plus. Deux entités - l’Inspection générale et le Bureau de la sécurité Interne, en charge des enquêtes - devraient être restructurés et mis à niveau par l’affectation de cadres honnêtes, intègres et surtout compétents afin d’éviter que des affaires qui sont du simple ressort administratif ne soient pas érigés en tremplin pour des passes droits et notamment porter préjudice à la dignité et à la compétence de cadres qui ont tout donné à Air Algérie. Plusieurs affaires en suspens mettent à l’index des employés irréprochables…vont-elles se terminer comme celle-ci ?

En fait les affaires contentieuses n’ont fait qu’enrichir un avocat ou des avocats (on ne sait plus combien il en existe qui défendent les intérêts de la compagnie) alors qu’il existe une direction des affaires juridiques ou le nombre de juriste est pléthorique.

Deux questions me viennent à l’esprit 1) si les deux directions des ressources humaines et des affaires juridiques s’occupent plus à comploter c'est-à-dire à ne pas dire et appliquer ou faire appliquer les règles de gestion pour préserver les employés et les intérêts de la compagnie à quoi servent elles ?

2) M. Bouabdallah, l’actuel Président Directeur Général, qui a été membre du conseil d’administration du temps de feu Benouis saura t’il mettre un terme à tous ces complots et faux procès contre les meilleurs cadres d’Air Algérie?

Samach

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