Nucléaire : accord historique à Vienne entre l’Iran et 6 grandes puissances

Un accord a été enfin trouvé sur le nucléaire iranien.
Un accord a été enfin trouvé sur le nucléaire iranien.

L'Iran et les grandes puissances du groupe P5+1 (Etats-Unis, Allemagne, France, Grande-Bretagne, Russie et Chine) ont trouvé un accord sur le programme nucléaire de Téhéran qui permettra une levée des sanctions économiques pesant sur la République islamique.

Après des jours et des nuits d'intenses et parfois houleuses tractations, dont la dernière phase a duré plus de deux semaines à Vienne, le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, et la chef de file de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, se sont présentés mardi pour officialiser l'événement, qui marque une étape décisive dans le dossier nucléaire iranien, lequel empoisonne les relations internationales depuis douze ans.

L’annonce de la signature "formelle" de l'accord a été officialisée en fin de matinée, à l’issue d'une réunion plénière des négociateurs au bureau des Nations unies à Vienne, en Autriche. Cet accord, dont l'objectif est de garantir que l'Iran ne développe pas de programme nucléaire militaire, intervient trois mois après la signature d'un accord-cadre, à Lausanne le 2 avril dernier. Le texte prévoit la limitation du programme nucléaire iranien pendant au moins dix ans, à partir de 2016, en échange de la suspension progressive des sanctions économiques, notamment sur le secteur pétrolier iranien.

L'accord conclu entre l'Iran et les grandes puissances est un "moment historique" et un "nouveau chapitre d'espoir" s'ouvre, a déclaré mardi Mohammad Javad Zarif, lors d'une conférence de presse. A ses côtés, Federica Mogherini a estimé que l'accord conclu à Vienne ouvrait la voie à une nouvelle ère pour les relations internationales. Selon Mohammad Javad Zarif, cité par l'agence iranienne Isna, l'accord conclu mardi est le "meilleur possible", même "s'il n'est pas aussi complet que l'auraient voulu chacune des parties impliquées".

L'accord marque un tournant dans les relations de Téhéran avec les pays occidentaux, qui soupçonnent la République islamique d'avoir utilisé son programme nucléaire civil comme couverture pour chercher à développer un savoir-faire en matière d'armement nucléaire.

Des embargos maintenus

Le texte, dont les grandes lignes avaient été fixées dans un premier texte le 2 avril, encadrera le programme nucléaire de Téhéran pendant au moins dix ans en échange de la suspension progressive des sanctions économiques qui pèsent sur l'économie du pays et notamment sur ses exportations pétrolières.

Des sources diplomatiques ont précisé que l'accord prévoyait un maintien pendant cinq ans de l'embargo des Nations unies visant les importations d'armes par l'Iran et que celui qui vise les technologies de missiles ne pourrait être levé pendant huit ans.

Si l'Iran venait à contrevenir aux termes de l'accord, les sanctions économiques pourraient être remises en place dans un délai de 65 jours.

Principal adversaire à la conclusion d'un accord avec l'Iran, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a estimé qu'il s'agissait d'une erreur grave aux conséquences historiques d'une ampleur considérable.

"L'Iran va obtenir un sauf-conduit vers les armes nucléaires. Beaucoup des restrictions qui devaient l'empêcher de s'en doter vont être levées", a dit Benjamin Netanyahu.

"C'est le jackpot pour l'Iran, une manne de centaines de milliards de dollars qui vont lui permettre de continuer à agresser et à terroriser la région et le monde. C'est une erreur grave aux conséquences historiques."

L'accord sera également scruté de près au Congrès américain, dominé par des républicains qui ne cachent pas leur méfiance à l'égard de la République islamique, perçue comme ennemie depuis l'envahissement en 1979 de l'ambassade américaine à Téhéran.

L.M / Reuters /RFI

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Commentaires (1) | Réagir ?

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Bachir Ariouat

Les véritables problèmes vont commencer à se poser aux pays du Golf Persique, l'Arabie Saoudite et consorts vont commencer à regarder derrière eux et à faire pipi dans leurs djellabas.

L'Iran va commencer à reprendre son rôle de puissance régionale et son avance technologiques dans la fabrication des armes classique non nucléaire va peser très lourd dans la balance, comme son histoire elle est immense par rapport à celle des bédouins du désert d'Arabie devra faire réfléchir plus d'un dan la région.

La Perse ancienne va ressurgir de ses cendres, les pays cultivés et qui connaissent l'histoire, vont très probablement s'appuyer sur elle pour contrer, les vilaines manoeuvres des arabes du golf, qui ne voient que leur pétro-dollars et qui se figurent pouvoir tout acheter.