Grèce : les médias #‎BeSeriousPlease

Nora Hamadi, Présentatrice Europe Hebdo (LCP-Public senat)
Nora Hamadi, Présentatrice Europe Hebdo (LCP-Public senat)

L’oligarchie financière ne désarme pas contre Alexis Tsipras. Le puissant appareil médiatique libéral redouble de férocité à l’égard du premier ministre Grec. En boucle et à largeur de colonnes les lecteurs et auditeurs ont droit à la fable de la capitulation de la Grèce.

On ne résiste pas à la toute-puissance de la Finance ! On ne la défie pas ! On se doit de se gagner ses faveurs ! Et surtout de la louer ! Curieuse cette unanime sérénade qui a vite fait de vendre la peau des pauvres Grecs. Il ne faut surtout pas y voir une compagne de propagande et manipulation de masse. C’est de l’information !

Devant le parlement Européen, le premier ministre Grec a parlé avec clarté de la ligne de conduite qu’il compte tenir à la barre du navire «Grèce». Elle se résume ainsi. L’austérité telle que l’entend le bloc ultralibéral a largement montré ses limites et ses dégâts. En œuvre depuis des années son lot de drames, son poids néfaste sur la société Hélène et son économie sont manifestes. Dans son entendement, les réformes structurelles indispensables en Grèce doivent être corrélées à un reprofilage de la dette du pays. Chose promise mais jamais tenue par l’oligarchie financière. Pour Tsipras, dans ce processus il doit être tenu compte de l’exigence de relance de l’économie du pays et aussi, sauf à ce que l’union européenne ne se décide à nommer un «gouverneur résident», de la souveraineté des Grecs de décider de la temporalité et de l’orientation des mesures structurelles à mettre en œuvre. Condition indispensable à l’équité des mesures à mettre en œuvres.

Dans le brouhaha des rédactions des grands médias «libres» qui crient haro sur le «traître» Tsipras, il y a tout de même quelques voix qui s’élève pour (ra)ppeler à un minimum de sérieux et d’éthique, parmi celles-ci, la journaliste de la chaine parlementaire française, spécialisée dans les questions européennes : Nora Hamadi. Visiblement outrée par la dérive de la corporation elle s’écrie sur sa page Facebook : #‎BeSeriousPlease. L’intérêt de son coup de gueule tient surtout du fait qu’elle fait son travail et qu’elle apporte des informations.

On apprend ainsi qu’au-delà des mesures d'austérité. Il y a des mesures sociales. Dans son plan Tsipras maintien le niveau des salaires et réduit drastiquement les ponctions envisagées sur les retraites, et Il maintient l'Allocation de solidarité sociale (EKAS). Il se bat pour Exclure du taux de TVA de 23%, qu’il concède, les biens de première nécessité (dont électricité) et le secteur du tourisme. Son intention est de taxer les armateurs et les oligarques (propriétaires des TV et des radios), d’élever le coût des licences 4 et 5G de relever le niveau de l’impôt sur les sociétés, de revoir des privilèges indus dont jouissent les agriculteurs, de taxer les jeux et produits de luxe. Il envisage de toucher au budget militaire et d’y opérer des coupes, 300 million d’euros les deux prochaines années.

Bien sûr, au nombre des concessions il y a la reprise des privatisations et la libéralisation de certains marchés. En contrepartie, selon N Hamidi de LCP, «le capitulard» (dixit les médias «libres»), pourrait obtenir «53 milliards d'euros pour couvrir obligations dette jusqu'en 2018. Avant c'était novembre. [et,] Plus 35 Milliards de fonds structurels injectés immédiatement dans l'économie grecque.». On comprend le sens de son coup de sang : Avec tout cela et on nous parle de capitulation !

La partie est loin d’être gagnée pour la Grèce. Bien que la France, découvre qu’elle a intérêt à un rôle moins suiviste à l’égard la puissance germanique, l’Allemagne, peut renverser la table et faire voler en éclat l’Europe. La puissance tricolore tiendra-t-elle sa nouvelle posture sur le long cours ou n’est-ce qu’une posture dictée par l’urgence ? De la réponse à cette question dépendra la profondeur de la réforme de la construction Européenne, car en dernier ressort, au-delà de la réforme grecque, espagnole, Portugaise et autre, c’est bien celle de l’Europe, de son union, qui est venu à l’ordre du jour.

Ce n’est plus «sacré Charlemagne» que dira la chanson, mais Sa… sa…Sacré Tsipras.

Ahmed Ilmathene

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Commentaires (2) | Réagir ?

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klouzazna klouzazna

Après cette dernière mise sous tutelle de la gréce par les auteurs mêmes de son désastre... en acceptant cette humiliation sans nom, la grèce a mis un pied dans l'inconnu !!!

Contrairement aux apparences, la proposition allemande est pragmatique et efficace (sortie de la zone euro pour se reconstruire dans le temps) que celle hypocrtique position de FAFA qui ne vise qu'à maintenir ce pays dans la zone euro même s'il court vers sa faillite après...

Si les dirigeants allemands n'ont comme seul objectif que celui de trouver une solution permettant à la grèce de rembourser sa dette, l'un des objectifs des dirigeants de FAFA est détourner ce non-évenement au profit de leur candidat de 2017 !!! l'un de ses dirigeants l'avait proclamé "l'objetif est atteint... on avait permi à la grèce de ne pas sortir de l'euro "... non pas de sortir la grèce de sa crise !!!

l'autre objectif non avoué est celui d'éviter à FAFA de subir dans quelques mois le même sort que celui de la grèce...

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klouzazna klouzazna

Dans cette affaire, il y'a trois parties distinctes, ceux (les allemands en partciulier) qui ont prété des centaines de milliards de leur argent publique et qui attendent son retour... ceux qui n'ont pas su ou voulu utiliser cet argent prété pour la remise à niveau de leur économoe (les anciens dirigeanst grecs de gauche comme de droite) après avoir falsifié leurs comptes des années durant avec la complécité de goldman-sax. et de cetains commissaires européens.. et une commission qui joue à un jeu assez trouble qui cache mal sa complécité avec certains banques privées eurpéenes (grandes gagnantes de la crise de 2008 et de cette crise greque)....

Pour s'en sortir de cette situation incertaine, la gréce aurait beaucoup à gagner et sortir de la zone euro pour se recontruire... sinon le même scénario risquera de se répéter dans quelques années !!! car comme c'est le cas dans de nombreux pays de la médéterannie, l'évasion fiscale n'est pas un délit mais un mode de vie !!!