Trois soldats maliens tués dans une attaque à la frontière mauritanienne

L'armée malienne confrontée à une forte activité djihadiste.
L'armée malienne confrontée à une forte activité djihadiste.

Trois soldats ont été tués samedi dans une attaque jihadiste à Nara, une ville malienne située près de la frontière avec la Mauritanie, a-t-on appris de sources sécuritaires et auprès de témoins.

Trois membres de la garde nationale - une composante de l'armée malienne - ont été tués dans cette attaque dont l'un a été égorgé devant une banque de Nara, ville située à 380 km au nord de la capitale Bamako, a affirmé à l'AFP une source policière.

Au moins quatre jihadistes ont été abattus par l'armée. Ils portaient tous de longues barbes. De la drogue a été retrouvée dans la poche d'un des jihadistes (tués). Les jihadistes sont repartis avec (certains de leurs) combattants tués, a indiqué cette source, sans fournir plus de précisions.

Un responsable municipal de Nara a affirmé à l'AFP avoir vu deux corps de jihadistes dans les rues (de la ville), précisant que les habitants étaient terrés chez eux pendant l'attaque.

Selon ce responsable, qui a requis l'anonymat, des jihadistes s'étaient infiltrés dans la ville avant l'attaque. D'autres sont venus ce samedi et pour créer la confusion, ils ont brisé les portes de la prison, provoquant la fuite de quelques dizaines de détenus.

Plusieurs habitants ont également attribué cette attaque à des islamistes. "Ils sont habillés comme des jihadistes. Il y a des Noirs et des Blancs. Ils sont enturbannés et criaient "Allah akbar!"" (Dieu est le plus grand), a affirmé l'un de ces témoins à l'AFP.

L'assaut a débuté à 05H00 (locales et GMT), avait laconiquement indiqué à l'AFP une source militaire avant d'ajouter: nous défendons nos positions. Plusieurs habitants ont fait état de tirs à l'arme lourde, notamment aux abords du camp militaire, situé dans l'ouest de la ville.

Il y a aussi quelques tirs à l'est de la ville. Une balle est même tombée dans ma maison sans faire de victime. On ne sait pas qui tire, avait rapporté dans la journée un ancien élu de la ville.

Les coups de feu sont nourris. On ne sait pas exactement qui tire. Tout le monde est caché à la maison. Les assaillants sont venus d'une forêt avec plusieurs véhicules. Ils sont lourdement armés. J'ai été obligé d'arrêter mes émissions pour des raisons de sécurité, avait décrit un responsable d'une radio privée locale.
Des groupes jihadistes ont pris le contrôle en mars-avril 2012 du vaste Nord malien, avant d'en être chassés en grande partie à partir de janvier 2013 par une intervention militaire internationale à l'initiative de la France, qui se poursuit actuellement.

La rébellion à dominante touareg du nord du Mali, dont des groupes ont été alliés à ces islamistes avant d'être évincés, a signé le 20 juin à Bamako l'accord de paix entériné le 15 mai par le camp gouvernemental et la médiation internationale, censé permettre de tourner la page du jihadisme dans cette partie du Sahel.

AFP

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