Corruption : Chante, Bouteflika, chante !

Corruption : Chante, Bouteflika, chante !

« Je ne serai pas clément avec ceux qui jouent avec l’argent de l’Etat et avec l’argent public » vient d’affirmer le président de la république au dernier Conseil des ministres.
Prenant le relais de son chef du gouvernement Ahmed Ouyahia qui avait instruit le ministre de la justice pour activer les moyens de lutte contre la corruption, Abdelaziz Bouteflika a courageusement réitéré devant les membres du gouvernement sa « détermination à combattre le fléau par tous les moyens » et exigé de mobiliser tous les moyens pour le combattre.
Venant après la récente restitution de leurs passeports au wali Bouricha et au flic ripoux Mohamed Sbih, ces propos démontrent que, décidément, M. Bouteflika n’a rien perdu de son hypocrisie.
Mohamed Bouricha est poursuivi depuis cinq ans pour de nombreuses affaires de corruption aux dépens de l’Etat et n’a jamais été jugé grâce à la protection dont il bénéficie de la part du clan Bouteflika.
Désormais, il peut quitter le pays.
Mohamed Sbih est un flic ripoux que tout destinait à la prison mais qui, grâce à son père ambassadeur à Paris, s’est retrouvé en Espagne, libre et, probablement, très riche. Inculpé dans une grosse affaire de détournement de deniers publics, il était accusé rien moins que d’avoir établi un faux rapport de police disculpant un banquier prévaricateur qui avait dérobé la somme astronomique de 3 200 milliards de centimes !.
Qui a rendu leurs passeports au wali véreux et au flic ripoux alors que l’affaire était toujours en instruction ? M. Bouteflika et ses amis, bien sûr. Car cette association de malfaiteurs est bénie par l’Etat à son niveau supérieur, elle échappe à la loi…
Alors, chante, Bouteflika, chante …
Il n’aurait pourtant pas à chercher bien loin pour « combattre le fléau par tous les moyens »: c’est son entourage direct qui est corrompu.
En répertoriant ceux cités par la justice dans l’affaire Khalifa ou par l’Inspection générale des finances, c’est à dire son frère, son chef de cabinet, son responsable du protocole, l’ancien président de l’Assemblée nationale Saâdani, les ministres Chekib Khelil, Belaïz et Toumi, le syndicaliste du pouvoir Sidi Saïd, le wali Bouricha, on comprend qu’il est bien entouré et que l’Algérie soit classée aujourd’hui par parmi les autocraties les plus corrompues de la planète.
Chante, Bouteflika, chante…
Sous la flûte d’Amar Saâdani.
C’est le prochain rescapé : l’ancien président de l’Assemblée nationale, ancien joueur de gasba, est entendu par un juge de Djelfa pour avoir détourné des fonds publics, pendant qu’il était au perchoir, à l’aide de sociétés-écrans !
Alors, lui aussi, lui surtout, va militer pour un troisième mandat pour Bouteflika.
Il est d’ailleurs bien parti pour cela : sa société-écran s’appelle Al Karama, allusion à la formule du Président !
Chante, Bouteflika, chante…
Votre dernière tartarinade de Bouteflika état de trop.
Dans votre Algérie, les Bouricha resteront une plante vénéneuse mais protégée qui ne s’épanouit que dans le silence de l’obscurité. C’est un phénomène incontrôlable, fatal, connu depuis toujours. Depuis Gustave Le Bon qui, en une vie centenaire, a beaucoup réfléchi sur les déséquilibres du monde mais aussi sur la civilisation des Arabes : « Un dictateur n'est qu'une fiction. Son pouvoir se dissémine en réalité entre de nombreux sous-dictateurs anonymes et irresponsables dont la tyrannie et la corruption deviennent bientôt insupportables.»
Seule une république moderne, où l’on ne compte ni sur les sermons, ni sur la répression, mais sur des institutions assurant le rôle de garde-fous, et sur les libertés, notamment celle de la presse, l’indépendance de la justice, la remise régulière en jeu de tous les mandats, y compris de la fonction suprême, seule une république moderne autorise la mise en œuvre de techniques pour combattre les « rois corrupteurs » quel que soit leur masque.
On y garde le cap à force d’ajustements continuels. Dans une république moderne, les Bouricha sont reconnus pour ce qu’ils sont : une plante vénéneuse et vigoureuse qui pousse en continu sur le champ du politique et sur laquelle il faut faire passer la tondeuse régulièrement.
C’est à cette république-là qu’il faut arriver…

Mohamed Benchicou

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Commentaires (51) | Réagir ?

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un kabyle

j'ai un petit cybercafé dans un petit village, j'ai deposé un dossier pour un registre de commerce depuis avril 2007, je l'ai pa eu a ce jour, et les grand font de l'import export sans aucun papier, vous parler trop, vous avez bcp d'idées, vous aimez votre pays, tout ça est claire, mais walah, je dis bien walah, que ni les articles de benchicou, ni vous reaction ne sortiront l'algerie dans son zero, solution extreme et unique contre ses etranger qui nous gouverne : une guerre sans merci !

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venga7

c'est pour cela que je me suis tiré définitivement de ce pays et je ne reviendrai plus jamais.

bonne chance à vous.

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