Le pétrole monte un peu grâce au dollar, dans un marché calme

Les cours du pétrole continue de fluctuer.
Les cours du pétrole continue de fluctuer.

Les cours du pétrole ont légèrement monté jeudi à New York et Londres, profitant surtout d'un affaiblissement du dollar, dans un marché qui manquait d'actualité spécifique pour s'orienter franchement. Le prix du baril de light sweet crude (WTI) pour livraison en juillet a gagné 53 cents à 60,45 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août a pris 39 cents à 64,26 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE).

Le marché est plutôt stable depuis une semaine, gagnant ou perdant moins d'un dollar d'un jour à l'autre, a souligné James Williams de WTRG Economics. Il n'y a vraiment rien pour justifier un mouvement dans un sens ou l'autre. Sur le front géopolitique, il ne se passe rien de notable.

Depuis vendredi les prix tournent autour du seuil des 60 dollars. C'est à ce niveau qu'ils semblent se stabiliser depuis la fin avril, après avoir chuté en début d'année sous les 45 dollars à leur plus bas niveau depuis six ans.

Dans ce contexte peu animé, ils ont surtout bénéficié du soutien extérieur d'une corrélation inversée avec le dollar, après le communiqué de la Réserve fédérale (Fed), qui était négatif pour la monnaie, a jugé Bob Yawger de Mizuho Securities.

La Fed a rendu mercredi en fin de séance sa décision monétaire de juin, et, non seulement elle a maintenu ses taux à un niveau presque nuls, ce qui rend le dollar moins attirant, mais elle a aussi fait part de prévisions économiques mitigées aux Etats-Unis.

Ces propos ont contribué à affaiblir le billet vert, et ce qui est négatif pour le dollar, c'est positif pour les cours du brut, comme l'a rappelé M. Yawger, car les échanges pétroliers, libellés en monnaie américaine, deviennent ainsi moins coûteux et plus intéressants pour les investisseurs.

A ce titre, M. Yawger prônait aussi de tenir à l'oeil la situation en Grèce, à propos de laquelle la zone euro s'est réunie sans succès jeudi, rapprochant encore un peu plus Athènes du défaut de paiement notamment, avec une date-couperet dans moins de deux semaines.

C'est étrange que la situation grecque soit un sujet important pour le marché pétrolier, mais si elle s'arrange, l'euro pourrait se renforcer, ce qui pèserait en retour sur le dollar, a conclu M. Yawger.

Perplexité

Par ailleurs, sur le plan de l'économie américaine, les prix du brut et de ses dérivés (ont été) ballottés par les indicateurs du jour aux Etats-Unis, avec un chiffre meilleur que prévu sur les inscriptions au chômage - ce qui encourage une hausse des taux - mais une inflation plus faible que prévu - ce qui ne l'encourage pas, a noté Matt Smith de ClipperData.

Pour ce qui est du monde pétrolier, les observateurs ont trouvé jeudi peu de nouveaux éléments susceptibles de les sortir de leur perplexité quant aux perspectives du marché face à une offre toujours élevée, qui a contribué à faire chuter les cours de moitié lors du second semestre de l'an dernier.

La volatilité va rester dominante au moins tout l'été selon nos prévisions. Nous aurons donc régulièrement quelques sursauts de cours qui sont, comme c'est le cas aujourd'hui (jeudi), surtout liés à des rebonds techniques. Le marché reste globalement sans direction, a résumé Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque.

Quand les choses bougent aussi peu (que cette semaine) on peut commencer à s'inquiéter de la direction que comptent prendre les investisseurs !, a de son côté conclu M. Williams.

AFP

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