Maroc : vague d'arrestations après un scandale sur des fuites lors du Bac

Le ministère de l'Education marocain a avancé que plus de 3.000 cas de fraudes
Le ministère de l'Education marocain a avancé que plus de 3.000 cas de fraudes

Cinquante-sept personnes ont été interpellées ces derniers jours au Maroc, où des fuites lors des examens du baccalauréat 2015 ont fait scandale au cours de la semaine écoulée, a indiqué samedi la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN).

Ces arrestations ont eu lieu dans une quinzaine de villes, selon le communiqué de la DGSN. Les personnes interpellées sont notamment accusées d'avoir rédigé des réponses pour les candidats en contrepartie de sommes d'argent. Ces réponses étaient le plus souvent sollicitées et transmises par téléphones portables, à l'aide de SMS et de messages sur Facebook, d'après la même source.

L'enquête a permis de repérer plusieurs pages et sites sur les réseaux sociaux utilisés dans la fuite des questions et réponses des épreuves, précise la DGSN, selon qui une importante quantité d'outils informatiques, de téléphones portables, de kits numériques et d'imprimantes a été saisie.

Dans un communiqué distinct, le ministère de l'Education a affirmé que plus de 3.000 cas de fraudes (3.066) au total avaient été recensés cette année durant les épreuves écrites de l'examen unifié du baccalauréat.

Il exprime sa détermination à prendre toutes les mesures nécessaires à même de garantir la crédibilité des diplômes scolaires nationaux et la mise en oeuvre pratique des principes d'équité, de mérite et d'égalité des chances.

Les cas de fraude ne sont pas inédits au Maroc, surtout avec le développement des nouvelles technologies et des réseaux sociaux. Mais la situation a viré cette année au scandale à la suite de fuites observées dans l'académie de Casablanca, la capitale économique, autour de l'épreuve de mathématiques pour les sections Sciences expérimentales et Sciences et technologies. Selon le site Medias 24, deux pages de l'épreuve prévue mercredi, au 2e jour du bac, ont été publiées la veille au soir sur une page Facebook dédiée.

Face à la confusion et aux mouvements de contestation observés dans certains établissements, le ministère a été contraint de faire repasser cet examen spécifique vendredi. Des partis d'opposition ont réclamé la démission du ministre, Rachid Belmokhtar, tandis que le chef du gouvernement, Abdelilah Benkirane, a tapé du poing sur la table. Cette fuite constitue une trahison envers la patrie, a-t-il déclaré jeudi en conseil de gouvernement.

"C'est la crédibilité du baccalauréat marocain qui pourra être remise en cause (...) C'est de l'image de notre pays qu'il s'agit aujourd'hui. Les images du chaos qui a régné dans plusieurs écoles font tout simplement peur", a estimé vendredi Aujourd'hui le Maroc dans un éditorial.

AFP

Plus d'articles de : L'actu en Algérie et ailleurs

Commentaires (0) | Réagir ?