Le Parlement libyen dénonce le projet d'accord de l'ONU

Syrte serait tombée aux mains des djihadistes de l'Etat islamique
Syrte serait tombée aux mains des djihadistes de l'Etat islamique

Le Parlement libyen s'est dit mécontent mardi du projet d'accord proposé par l'ONU aux autorités libyennes rivales qui négocient au Maroc afin de sortir le pays du chaos.

Pendant que les différentes parties en conflit en Libye négocient entre Alger et Rabat, le groupe Etat islamique, lui, avance ses djihadistes et profite de la confusion pour conquérir la ville de Syrte.

Contrairement à ce qui a été annoncé il y a quelques heures, rien donc n’est réglé entre les deux "parlements". Le porte-parole de l'Assemblée reconnue par la communauté internationale, contacté à Tobrouk (est) où elle siège, a fait état d'un "grand mécontentement du Parlement sur le projet d'accord" proposé par l'ONU, qui tente d'arracher la création d'un gouvernement d'union nationale.

L'équipe de négociateurs du Parlement de Tobrouk a été "rappelée pour consultation" à propos du texte, a précisé Faraj Abou Hachem. Ce Parlement ne sera donc pas officiellement représenté lors de la rencontre prévue mercredi à Berlin avec des dirigeants internationaux. Il n'a néanmoins pas annoncé un retrait des négociations.

Un peu plus tôt, l'émissaire de l'ONU Bernardino Leon, avait cependant déclaré que la quatrième mouture du projet d'accord, soumise lundi soir, avait été accueillie de manière "positive" par les représentants des deux Parlements rivaux réunis depuis lundi à Skhirat, une station balnéaire proche de Rabat.

"Il y a un sens d'optimisme et beaucoup d'espoirs", a-t-il assuré, ajoutant "nous sommes face à la possibilité d'un consensus triple: dans la société libyenne, entre les participants au dialogue et aussi dans la communauté internationale". Publié sur le site de la Mission de l'ONU en Libye (Manul), le projet d'accord soumis lundi soir prévoit notamment la formation, pour un an, d'un gouvernement d'union, avec la désignation d'un Premier ministre.

Prérogatives contestées

Cependant, le Parlement de Tobrouk conteste notamment les "prérogatives données au Conseil supérieur de l'Etat", a expliqué son porte-parole. Selon le projet, ce Conseil sera composé de 120 membres, dont 90 issus du Parlement rebelle siégeant à Tripoli et sous la coupe de Fajr Libya, la coalition de milices - dont certaines islamistes - qui contrôle la capitale. Les délégations sont censées rentrer auprès de leur Parlement respectif cette semaine pour discuter du projet d'accord, avant de revenir au Maroc.

Un départ pour Berlin était prévu dans l'après-midi, afin de rencontrer mercredi "des dirigeants européens et de pays membres du Conseil de sécurité", d'après la Manul. Le ministère allemand des Affaires étrangères a précisé que cette rencontre serait l'occasion d'un "échange avec les 23 représentants libyens", en présence du chef de la diplomatie allemande, Frank-Walter Steinmeier. Mais les négociateurs du Parlement de Tobrouk sont appelés à rentrer immédiatement en Libye, et "si certains d'entre eux y vont (à Berlin), ils ne représentent qu'eux-mêmes et leurs déclarations n'engagent le Parlement en rien", a indiqué son porte-parole.

Les délégations sont sous la pression de la communauté internationale, inquiète notamment de l'implantation du groupe Etat islamique (EI) dans le pays, déchiré par des combats entre milices lourdement armées. L'EI a annoncé mardi avoir pris la ville de Syrte, dont il contrôlait déjà l'aéroport depuis fin mai, ainsi qu'une centrale thermique voisine, selon le Centre américain de surveillance des sites islamistes SITE.

Après la prise de l'aéroport par l'EI, le gouvernement libyen reconnu par la communauté internationale avait appelé cette dernière à l'aide pour lutter contre ce groupe, avertissant que les djihadistes menaçaient de s'emparer de champs pétroliers proches de Syrte.

Le groupe EI, qui s'est implanté en Libye l'an dernier à la faveur du chaos régnant depuis la chute en 2011 de Mouammar Kadhafi, contrôlait depuis février de larges zones dans la région de Syrte (450 km à l'est de Tripoli).

Avec AFP

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Commentaires (2) | Réagir ?

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Bachir Ariouat

Cela vous étonne moi pas du tout, depuis les nuits des temps, l'Algérie et l'Afrique pataugent dans la merde des occidentaux.

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sarah sadim

Délirant, on parle d'un parlement au pays voisin, on parle de l'éternel machin inutile ONU, on parle de l'EI quelques bandes de mercenaires drivés par l'occident, on pérore sur les roles d'Alger et de Rabat, mais c'est quoi ce charivari régional, qui ne fait que commencer.

La suite sera en Tunisie malgré le faux jeu "Essebsi - Obama", la suite décapante sera l'Algérie au sud et aux frontiéres avec l'intensité des "frontiéres Pakistano-Afghanes" à titre illustratif, la Suite sera au niveau des désirs Saoudo-Marocaines pour la région, la suite est là rien à attendre de l'ONU machin couteux et inutile.

Des états sectaires, tribalistes, corrompus versant dans une déchéance régionale, voilà la Lybie, l'Algérie, un peu moins la Tunisie, le Mali ect... Tableau déplaisant mais réel et Dieu le sait à travers les ames de ces peuplades perverses occuppant cette partie de la planéte.

Le mal est lancinant et profond et qui a dit que la France et la Grande Bretagne avec accessoirement l'Italie n'ont pas complétement détruit leurs anciennes colonies ou sphéres d'influences pudiquement dit.

Le reste sert à meubler les journaux et les shows médiatiques des illuminatis locaux, je crois maintenant au Grand moyen orient destructeur mais nécessaire ce G M O, pour corriger une partie de la planéte inerte et digestive actuelle.